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l'homme et son image - commentaire composé

Publié le 09/04/2014

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« L’homme et son image » est une fable rédigée par Jean de La Fontaine, poète français  du XVIIe siècle (1621-1695). Il s’agit ici de la onzième fable du livre I de La Fontaine. Traditionnellement, celui-ci met en scène des animaux dans ses fables. Or, ici, il déroge à la règle en faisant intervenir un personnage dans un récit qui se présente à la fois comme une énigme et comme un apologue. Ainsi, son œuvre s’inscrit dans le registre satirique en conduisant tout naturellement à une morale. Elle est dédiée au duc de La Rochefoucauld. Ainsi dans un premier temps, nous nous consacrerons au rôle de la fable. Dans un second temps, nous verrons l’évolution du personnage principal qui oscille entre illusion et réalité. Et pour finir, nous aborderons le thème de la morale implicite ainsi que l’hommage rendu à l’auteur des Maximes. Comment La Fontaine transmet-il sa vision de l’homme et dans quel but ? Tout d’abord, La Fontaine inscrit sa fable dans le genre narratif : il nous raconte une histoire. Contrairement, à son habitude, La Fontaine n’utilise pas d’animaux ; défenseur des « Anciens », il fait allusion à un épisode célèbre de la mythologie grecque, issu des Métamorphoses d’Ovide : Narcisse est un jeune homme d’une beauté sans pareille qui tombe amoureux de son reflet dans la rivière.  Incapable de s’en détacher, il en oublie de se nourrir et se laisse mourir. Ce personnage est évoqué dès le vers 11 par le nom propre « Narcisse » et le mythe évoqué au vers 14 grâce à la rivière : « un canal formé par une source pure » qui porte ici un sens allégorique ce qui montre que la fable toute entière est basé sur ce mythe. Cependant, La Fontaine s’approprie le héros au vers 11 par sa façon de le qualifier « notre Héros ». Le possessif utilisé peut aussi signifier que le fabuliste s’accorde le droit d’altérer ce mythe. De plus la question attire l’œil du lecteur sur l’enjambement qui souligne que le mythe est modifié, même inversé par La Fontaine. Ici, l’homme n’est pas beau et fuit les miroirs au lieu de s’y contempler comme le ferait Narcisse. Cette inversion est enrichie par le superlatif employé ...

« Au travers de ce « conte » inspiré de la mythologie grecque, on remarque bien que c'est La Fontaine qui s'exprime.

Le pronom personnel « je » est employé à 2 reprises ainsi que la 1ere personne du pluriel : « notre âme, nos défauts » ce qui traduit son implication dans la fable.

On peut également observer un passage du lecteur à l'auteur au v.23 : « on ...

je » ainsi qu'un élargissement en chiasme « Je parle à tous » de sorte que le lecteur se sent directement concerné ce qui peut le rendre alors plus réceptif aux arguments du poète.

De plus, la question du vers 11 demande réflexion au lecteur ainsi plus sensible à la réponse donnée par le fabuliste : « Il les va confiner / Aux lieux les plus cachés ».   Ensuite, La Fontaine nous fait part d'un récit en deux temps : Narcisse est en premier lieu plongé dans l'illusion ; mais peu à peu, la réalité s'impose à lui.

Le 1er passage de ce récit est caractérisé par des verbes conjugués  à l'imparfait : « aimait, passait, accusait, etc ... ».

Il traduit une action habituelle inscrite dans la durée.

Pendant des années, Narcisse a vécu dans l'illusion malgré la forte présence des miroirs.

Le mot en lui seul est utilisé à 8 reprises et évoqué par la périphrase précieuse du vers 7  « les conseillers muets dont se servent nos dames ».

Il est surtout présent dans le 2nd quatrain ce qui crée un effet d'insistance accentué par l'anaphore des vers 8-9-10 du mot « miroir » qui se répète comme un leitmotiv ainsi que le parallélisme entre les vers 9 et 10.

La césure présente au vers 8 qui sépare l'alexandrin en 2 hémistiches ainsi que le fait que les vers 8-9 et 10 soient exclusivement composés de phrases non-verbales consistent également à insister, à appuyer cette abondance de miroirs.

Cet excès est rappelé par la formule de quantité au vers 6 « partout » ainsi que l'hyperbole «  tant de miroirs » présente au vers 25.

La césure du v.5 consiste à appuyer sur la 2nde partie du vers amplifiée par la diérèse finale sur le mot « offici-ieux » ainsi que l'enjambement des vers 5-6.

Ces vers nous montrent que la vérité est présente aux yeux de Narcisse, seulement il refuse de l'admettre. Il préfère donc s'en cacher avant d'être forcé à se regarder tel qu'il est réellement.

C'est cette idée qui est développée tout au long de la 2nde partie de cette fable et qui constitue l'élément déclencheur.

Dès le vers 11, on remarque que l'imparfait à fait place au présent de narration.

La transition est montrée par la conjonction de coordination « mais » au vers 14.

Narcisse est désormais forcé de se regarder dans l'eau du canal ce qui engendre sa colère.

Cette colère est montrée dès le vers 16 grâce  l'énumération en gradation « Il s'y voit, il se. »

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