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l'homme n'a pas besoin de voyager pour s'agrandir. ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

La culture peut aussi bien enfermer l'homme dans un ensemble de représentations culturelles que le libérer des représentations qu'il se forge par l'habitude. Rousseau, par exemple, tire les leçons du scepticisme en posant l'homme comme perfectible. L'agrandissement de l'homme se fait selon lui par l'éducation. c)             Enfin, l'expérience de la lecture atteste que l'on peut se projeter dans un ailleurs sans bouger. Or, dans la lecture, il n'y a que l'imagination du lecteur qui travaille : en lisant le lecteur fait une expérience intime, l'expérience de possibilités qu'il ne vit pas réellement mais qu'il parvient à imaginer. Cela nous pousse à chercher l'essentiel de l'expérience du voyage, non plus seulement dans une posture d'ouverture, mais dans une sorte de voyage intérieur.    3.      Définition du voyage.   a)                Le voyage suppose de la part du voyageur l'expérience d'un autre comme un autre soi-même, l'expérience d'un autre point de vue que je peux comprendre, avec lequel je peux compatir au sens de cum pathos qui signifie « souffrir avec ». Il suppose donc une faculté de transport, mais aussi de distinction.

Analyse du sujet:

Pour comprendre le sujet posé, il faut commencer par bien comprendre ce que peut désigner ici l'expression « s'agrandir « et le rapport éventuel avec le voyage. « S'agrandir «, c'est ici dépasser sa propre vision quotidienne du monde, percevoir que d'autres conceptions du monde existent, et en faire l'expérience. A ce titre, l'expérience du voyage  n'est pas seulement l'expérience du dépaysement mais également  la confrontation avec l'autre.

 Tout dépend de la manière dont on voyage. Il est clair que ce que Chateaubriand récuse lorsqu'il affirme que « L'homme n'a pas besoin de voyager pour s'agrandir « est que l'homme peut sortir de sa condition sans changer de place, que le changement spatial n'est pas ce qui apporte l'expérience du voyage comme sortie de soi-même. Cela nous invite à distinguer le voyage comme déplacement spatial et le voyage comme un déplacement du mode de vie, des croyances... Mais, dans la citation de Chateaubriand, ce dernier poursuit en disant, contre l'idée que le voyage serait nécessaire, que « l'homme porte en lui l'immensité «, on pourrait dire l'incommensurabilité. Par le voyage, l'homme ferait l'expérience de sa propre immensité, c'est ce que rend possible l'expérience de la lecture. Ce mouvement de retour sur soi, il nous faut, dans notre dissertation, l'éclaircir sans tomber dans une affirmation suspecte du type « tout voyage nous agrandit «.     

  On peut également porter notre réflexion dans une autre direction que celle de Chateaubriand, car il ne suffit pas d'entendre ce qu'il a voulu dire, mais d'avoir à l'égard de sa pensée une posture critique. Ceci peut se faire de deux manières : soit en affirmant que l'homme ne porte pas en lui l'immensité, soit en montrant que l'immensité ne contredit pas le besoin du voyage, à condition de définir ce que l'on entend par voyage.

 

Problématisation:

   

Si l'homme porte en lui l'incommensurabilité, au moins en capacité, l'expérience du voyage ne lui est-il pas nécessaire pour la découvrir, et en tirer des leçons pour sortir de ses propres déterminations ?

 

« a) Si le voyage n'agrandit pas nécessairement, si se déplacer dans l'espace n'est pas suffisant, on peut se demander si le voyage estseulement nécessaire.

Nous en étions rester à l'idée que, pour qu'il y ait réellementexpérience de l'autre, il fallait que l'individu s'ouvre à la culture de l'autre, c'est-à-direnon seulement qu'il respecte les coutumes et le point de vue d'une autre société maisvéritablement qu'il se mette à leur place.

Le voyage nécessite une capacité d'imaginationet de sympathie.

Il présuppose donc la capacité de sortir de soi qu'il devrait susciter.

Lasortie de soi nécessite-t-elle de rencontrer un autre mode de vie ? b) Si l'homme porte en lui l'immensité, selon les termes de Chateaubriand, voyager sans se déplacer doit être possible.

La culture peut aussi bienenfermer l'homme dans un ensemble de représentations culturelles que le libérer desreprésentations qu'il se forge par l'habitude.

Rousseau, par exemple, tire les leçons duscepticisme en posant l'homme comme perfectible.

L'agrandissement de l'homme se faitselon lui par l'éducation. c) Enfin, l'expérience de la lecture atteste que l'on peut se projeter dans un ailleurs sans bouger.

Or, dans la lecture, il n'y a que l'imagination dulecteur qui travaille : en lisant le lecteur fait une expérience intime, l'expérience depossibilités qu'il ne vit pas réellement mais qu'il parvient à imaginer.

Cela nous pousse àchercher l'essentiel de l'expérience du voyage, non plus seulement dans une postured'ouverture, mais dans une sorte de voyage intérieur.

3.

Définition du voyage. a) Le voyage suppose de la part du voyageur l'expérience d'un autre comme un autre soi-même, l'expérience d'un autre point de vueque je peux comprendre, avec lequel je peux compatir au sens de cum pathos qui signifie « souffrir avec ».

Il suppose donc une faculté de transport, mais aussi dedistinction.

Pour que l'expérience du voyage me fasse grandir, il faut que je tire uneleçon des différentes expériences.

A ce titre, tout voyage est une sorte de voyageintérieur, de voyage au coeur de ce que Chateaubriand nomme « l'immensité ». b) En outre, le voyage est une sortie de mon environnement quotidien, il est donc une occasion du voyage intérieur.

Si j'ai la capacitéde sortir de moi, la rencontre d'un autre environnement permet de donner une forme.L'expérience de l'autre est peut-être nécessaire pour faire l'expérience de l'immensité. c) A ce titre, la littérature elle-même utilise le voyage pour transformer les héros de roman ( on pense aux nombreux voyages initiatiques, parexemple le voyage d'Ulysse), et faire voyager le lecteur sans qu'il ait besoin de sedéplacer. Conclusion : Le voyage n'agrandit pas nécessairement l'homme, et ce dernier n'a pas besoin de se déplacer physiquement pour envisager d'autres points devue.

C'est ce que montre l'expérience de la littérature mais aussi de l'histoire.Néanmoins, s'agrandir signifie autre chose que seulement sortir de son point de vue,s'agrandir, c'est inventer une forme de vie qui synthétise ces différentes expériences del'autre.

Le scepticisme n'est pas le terme de la formation de soi, il n'en est qu'une étape.. »

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