L'homme ne s'accomplit que dans la ville
Publié le 20/02/2005
Extrait du document
Mais à ce modèle classique des rapports de l'homme et de la ville se surimpose
un modèle négatif qui contredit le premier, sans pour autant l'éliminer. Il se
constitue dès l'époque préindustrielle du développement des systèmes urbains et
se fortifie jusqu'à nos jours. Il exprime une expérience négative du milieu
urbain, celle des relations anonymes, de la solitude dans la masse, de
l'agressivité et de la criminalité croissantes. La ville est facilement accusée
des maux dont souffre la civilisation contemporaine : on lui oppose l'image
idyllique de la rusticité rurale alors réhabilitée.
La « civilisation urbaine » est
caractérisée par une crise de la personnalité individuelle résultant d'un excès
des stimulations auxquelles sont soumis les individus ; ceux-ci se protègent en
limitant leur engagement dans leurs différents rôles sociaux.
La ville est autant lieu de
différences et de formulations des différences que d'homogénéité. L'opposition
entre culture urbaine (orientée vers les relations secondaires, l'association ou
la rencontre informelle, plus que vers les relations primaires du type familial,
par exemple) et communauté est à nuancer sérieusement. Il apparaît très risqué
d'établir une échelle unique de ce mode de vie. À l'inverse, la ville crée des
conditions et des situations originales : mobilité et hétérogénéité, si elles ne
suffisent pas à caractériser les groupes sociaux, modifient les rapports entre
proximité physique et distance sociale. Le territorial prend un autre sens,
comme l'indique l'ambiguïté de la notion de voisinage.
Il est commun d’identifier, ne serait-ce que par le vocabulaire ville et civilisation ; les mots conduisent aussi à assimiler la ville et l’organisation politique, comme l’exprime le double sens de « cité «. Mais la ville est aussi le lieu de la perte morale des individus. La ville peut être le lieu de la solitude, du crime. Au-delà de la pensée grecque qui pensait que la ville bonifiait l’homme, notre civilisation industrielle doit repenser cette pensée positive de la ville à la vue des mutations permanentes qu’elle subit.
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