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L'HOMME SE CONNAÎT-IL PAR LES BESOINS ?

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

La biologie, par les expériences les plus simples, nous apprend à réaliser les besoins qui sont en nous. La vie résiste à la mort et ce premier combat, dont parle J. Monod dans Le hasard et la nécessité indique que toutes nos énergies sont concentrées pour défier cette limite. Ainsi la double notion du temps et de la mort est traitée à l'intérieur de ce cadre difficile, mais que je reconnais.

« 1 - L'expérience naturelle et l'expérience culturelle A.

Leroi-Gourhan propose de saisir le dispositif corporel de l'homo sapiens par cinq éléments : l'organisation mécanique de la colonne vertébrale et ses membres, la suspension crânienne, la denture, la main et le cerveau.Tout ce dispositif corporel de l'homme permet une activité et une évolution.

Ceci se fait lentement et lespaléontologues ont établi les similitudes entre les formes de crânes et les différents outils.

Or, l'itinéraire du progrèsreste lent, mais cette évolution repose sur un fait très capital : « Au moment où l'homme nous apparaît, il lui reste encore un chemin très long à parcourir, mais ce chemin, il l'aura moins à faire dans le sens de l'évolution biologique que vers la libération du cadre zoologique, dansune organisation absolument neuve où la société va progressivement se substituer au courant phylétique.

» A.

Leroi-Gourhan nous indique bien ici le passage entre le monde de la nature et celui de la culture.

La société, par les contacts qu'elle permet, développe nos idées et favorise notre intelligence.

Dans un mémoire célèbre publié parl'Académie des Sciences, en France, en 1703, on citait le cas d'un sourd-muet de naissance qui se mit soudain à parler, à l'âge de vingt-trois ans.

Ce jeune homme déclarait avoir, soudain, entendu des bruits et, pendant plusieursmois, il se contenta d'écouter sans rien dire ; en secret il s'accoutumait à répéter ce qu'il entendait, il s'y exerçait sibien qu'il osa rompre le silence.

Le rapport établissait le rôle essentiel « du commerce des autres ». 2 - Le langage et la technique Faire et Croire L'homme pour se connaître établit donc des relations avec autrui.

Il fait comme ce jeune homme sourd-muet denaissance.

Il écoute puis interroge.

Or, il semble indispensable de noter le rôle essentiel de la technique.

Car, lesindividus communiquent entre eux à partir des questions qu'ils sont amenés à se poser.

Le langage révèle d'abordcette liaison essentielle avec la technique, c'est-à-dire la découverte simultanée des relations causales que nouspouvons établir entre les phénomènes et les mots nécessaires pour en rendre compte. Pradines soulignait : « la parole est l'expression des causes ; mais l'homme n'a parlé les causes que parce qu'il les cherchait, et qu'il a vu dans la parole l'instrument de cette recherche ». Mais à cet environnement de la technique et du langage, l'homme a préféré ou a choisi une explication magique outout au moins possible pour son intelligence.

L'interdiction que l'homme porte sur tel ou tel aliment remonteprobablement à des évidences catastrophiques.

Mais la mémoire peut en avoir été oubliée, et la magie, oul'interdit religieux, prennent la place de ce qui fut certainement constaté ou évident, à une époque donnée.

Le faireet le croire représentent des moments bien nécessaires dans l'évolution des connaissances humaines.

Toutes lesspéculations des êtres se fondent sur des questions, suscitent langage et relation et inventent par le fait même lesconduites de la société. 3 • L'observation à l'origine de la science La spéculation technique, artisanale, puis les essais d'explication causale par la religion, tout cela représente lecheminement des humains vers la science.

La nature s'impose préalable à tout, puis l'homme qui en s'observant seprotège et se régule lui-même, enfin la société qui autorise un progrès de plus en plus déterminant.

La science quela société permet, et qui constitue la base même de la communication entre les hommes, ne se détermine pascontre la religion.

Elle cherche à observer quelque chose qui serait expliqué de façon plus générale et donc plusaccessible à tout le groupe.

Si l'adage « il n'y a de sciences que du général » est si répandu, c'est qu'il correspond bien à ces besoins de l'être raisonnable. Toutes les expériences enregistrées par l'homme, les saisons, les vents et les catastrophes, les maladies et lesremèdes, ne commencent à prendre de l'importance que dans la répétition, dans la relation plusieurs fois vérifiée,peut-être même par hasard, mais permettant ainsi des « chaînes de raison ».

Car, la science se forge lentement par la création de mots précis, qui répondent à l'observation commune des faits et des expériences ; puis lelangage poursuit l'enquête en devenant de plus en plus complexe. La science se bâtit ainsi avec les richesses de l'observation.

Mais ce faisant la démarche est double.

Car la preuvescientifique qui justifie l'observation se réfère à la réalité du monde concret, mais se rattache à la convention de laraison.

On combine deux mots complexes, expérimenter et raisonner.

On peut donc affirmer que le monde dontnous parlons est bien conforme à notre représentation, qu'il est donc bien notre convention. L'observation ne peut être complète qu'en s'achevant en méditation.. »

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