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L'HYPOTHESE DE L'INCONSCIENT REND-IL L'HOMME IRREPSONSABLE DE SES ACTES ?

Publié le 25/05/2009

Extrait du document

Être irresponsable de ses actes c'est quelque un qui se conduit sans esprit de responsabilité. C'est-à-dire la notion de responsabilité est liée à la notion de liberté qui elle-même est liée au fait de savoir (avoir conscience de) ce que nous faisons. là est le problème. et cependant on peut se demander, en mettant en avant actes inconscients..., si même si nous n'agissons sans intention consciente, l'action que nous commettons n'en est pas moins la nôtre et que par conséquent nous en sommes responsables. Ensemble des phénomènes psychiques qui échappent à la conscience. Selon  Freud, l'inconscient est formé par les pulsions et les désirs refoulés, c'est-à-dire maintenus par la censure hors du champ de la conscience. Ce système ne connaît ni le temps, ni la réalité extérieure : des désirs inconciliables peuvent y coexister. L'inconscient n'obéit qu'au principe de plaisir. 

 Les rêves, les actes manqués et les symptômes névrotiques en sont pour Freud autant de manifestations.      Si l'existence de l'inconscient, racine même de l'existence de la psychanalyse, est présentée comme nécessaire et légitime par les psychanalystes, la croyance de leurs détracteurs, se situe elle, bien loin de cette hypothèse. L'hypothèse de l'inconscient ruine-t-elle l'idée de responsabilité ? L'erreur serait d'affirmer que sans conscience de ses actes, il n'y a pas de responsabilité et que dans cet optique, tout homme ayant agit guidé par son inconscient, doit être considéré comme irresponsable.  Même si Freud la présente comme nécessaire ou légitime, l'inconscient n'es reste pas moins une hypothèse. Donc l hypothèse de l inconscient rend il l homme irresponsable de ses actes ?    

  • I) l hypothèse de l inconscient rend l homme irresponsable de ses actes 
   Un comble en effet, qui fut d'ailleurs accueilli comme il se doit : par un véritable tollé !  Comment pouvait-on, par une théorie « criminelle «, déresponsabiliser l'individu à ce point ?  Pis qu'une erreur, c'était une faute, et de nombreux philosophes éminents se firent un devoir de tordre le cou aux allégations freudiennes.  Ainsi, Alain a mis en évidence les dangers moraux du freudisme. Toute la morale « classique « consiste en effet à se référer au « Je «, unique fondateur de notre vie.  Grossir le terme d'inconscient, c'est aller à l'encontre de toute morale. Pour Alain, il ne s'agit aucunement de contester la réalité de l'inconscient, mais bien de refuser les mythes dangereux (irresponsabilité, abandon à l'inconscient...) qu'il pourrait véhiculer ou cautionner.  "Il faut éviter ici plusieurs erreurs que fonde le terme d'inconscient. La plus grave de ces erreurs est de croire que l'inconscient est un autre Moi" (Alain parle ici du Moi au sens classique du terme) "Un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses ; une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller. Contre quoi il faut comprendre qu'il n'y a point de pensées en nous, sinon par l'unique sujet : Je.  Cette remarque est d'ordre moral".    Alain, Eléments de Philosophie, Gallimard, 1959   

« Ex : les maladies psychosomatiques -Psyché : âme ; soma : corps. 2) Elle pose le problème de la responsabilitéMon inconscient étant supérieur à mon conscient, suis-je encore pleinement responsable de mes actes ? et de la liberté (ne suis-je pas déterminé par mon inconscient pour agir ?). Les enjeux de ce débat sont donc toujours de taille, même si aujourd'hui, chacun admet la nécessité d'unehypothèse de l'inconscient (ne serait-ce que pour expliquer les rêves, les lapsus, les actes manqués, lesnévroses...). O Article 122 (nouveau Code pénal) : N'est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment desfaits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement et le contrôle de ses actes.La personne qui était atteinte, au moment des faits, d'une trouble psychique ou neuropsychique ayant altéré sondiscernement ou entravé le contrôle de ses actes, demeure punissable : toutefois la juridiction tient compte decette circonstance lorsqu'elle détermine la peine et en fixe le régime. appartient alors au juge, eu égard aux éléments de preuve dont il dispose, de décider si le malade avait ou nonconscience de ses actes.

On part du principe que si l'ivrogne connaissait la vérité (c'est-à-dire s'il discernait bienson infirmier, et non un ours furieux), il ne tuerait pas l'infirmier.

En somme, le mal est l'effet d'une ignorance du bien: quand on commet le mal, c'est par erreur, involontairement, faute de voir clairement où est notre avantage O Dans l'esprit d'Alain, il ne s'agit pas de contester la réalité de l'inconscient : il y a de l'impensé en l'homme, mais cetinconscient n'a pas de réalité en soi.

L'inconscient est un terme technique qui désigne un simple mécanisme ducorps et non un mécanisme fondamental de l'esprit; il n'a rien à voir avec un autre Moi qui chercherait à mecorrompre ou à me faire agir contre mon gré.

"L'inconscient est une méprise sur le Moi, c'est une idolâtrie du corps.On a peur de son inconscient; là se trouve logée la faute capitale" II est dangereux d'ériger l'inconscient en unmonstre qui, de l'intérieur, dicterait certaines de nos conduites car personne ne pourrait alors être tenu pourresponsable de ses actes, et les crimes pourraient être mis sur le compte de l'inconscient de leurs auteurs.

Nousserions alors incapables de tout jugement fondé et par là même de toute sanction pénale, car on ne condamne queles individus reconnus « responsables de leurs actes ».

C'est une erreur grave nde croire que l'inconscient est unautre Moi; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses; une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller.Contre quoi il faut comprendre qu'il n'y a point de pensée en nous sinon par l'unique sujet, Je ».

Alain met enévidence les risques éthiques du freudisme, puisque toute la morale consiste à se référer au Je.

Or l'hypothèse del'inconscient risque de déresponsabiliser l'homme et de rendre vaine toute morale.

En chargeant l'inconscient du mal,je puis me décharger de mes fautes sur ce mauvais ange.

"Je" ne suis plus responsable de mes actes.

Ce n'est pasmoi, c'est l'Autre qui est à l'origine de mes actes immoraux (Fritz Lang) C'est donc au nom de la responsabilitéqu'Alain dénonce les dangers de la personnification de l'inconscient.

Il est dangereux de gonfler un terme techniquecar on détruit la personnalité du sujet.

Or cette personnalité est l'unique source de l'action morale.

Il n'y a pas deresponsabilité morale sans un sujet libre.

« "Rien ne m'engage." "Rien ne me force." "Je pense donc je suis." Cettedémarche est un recommencement.

Je veux ce que je pense, et rien de plus.

»[18]. La deuxième raison est que si l'homme est l'esclave et le serviteur de son corps alors il ne peut plus être responsablede ses actes.

C'est son corps, animé par des motifs dont le sujet ne sait rien, qui a volé, violé, tué.

Nous pensonsici au nombreux accusés dont la défense a invoqué ‘l'enfance malheureuse' et les séquelles de celle-ci dans‘l'inconscient' dont le criminel serait autant la victime que le plaignant.Ainsi le malentendu sur le terme d'inconscient revient à ôter à l'homme à la fois sa dignité humaine – il estravalé au rang d'une bête incontrôlable – et sa responsabilité – puisqu'il n'est plus le sujet des sesactes comment peut-il rendre des comptes ?- et ne peut donc que semer la panique chez ces possédés du diableque rien ne saurait exorciser puisque, contrairement au diable d'antan qui était un intrus venu de l'extérieur, cenouveau Satan ne pourrait être plus intime.

Il fait naturellement partie de nous.

Il est nous.

Contre cette nouvellecroyance aux esprits qui ôte à l'homme sa liberté il faut rappeler que le sujet ne peut qu'être un, qu'il estlogiquement impossible qu'il soit deux ou trois ou davantage et que nul ne me connaît mieux que moi-même, quechaque pensée que je pense et chaque acte que je fais sont un point de départ dont je suis l'unique agent etl'unique responsable, que rien ne me force que moi-même car, comme le dit Alain un peu plus loin dans ce mêmetexte, « je veux ce que je pense et rien de plus ».. »

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