Liberté et bonheur
Publié le 27/02/2004
Extrait du document
Je découvre, par cette
réflexion, que je possède, comme chaque homme, une volonté absolument libre,
ou encore un libre-arbitre, comme disent les philosophes. Je dispose donc
d'un domaine de pouvoir et de liberté, qui est tout intérieur à moi-même.
A partir de ce constat, je peux raisonner de la façon suivante :
_ certes, je n'ai pas le pouvoir de faire tout ce que je veux ;
- mais je peux choisir librement ce que je veux ;
- donc, je peux ne vouloir faire que ce que je peux faire, ou ce que je suis
en train de faire (je peux limiter ma volonté à mon pouvoir) ;
- dès lors, je fais exactement ce que je veux ;
- donc, selon la définition, je suis libre, pleinement.
La liberté intérieure de ma volonté assure, si j'en use bien, la liberté
extérieure de tout mon être.
Je peux raisonner de même au sujet de ce que je possède :
- je n'ai, apparemment, pas tout ce que je veux, et j'en suis malheureux ;
- mais je peux ne vouloir que ce que j'ai ;
- dès lors, j'ai tout ce que je veux ;
- donc je suis heureux.
Voilà donc le secret du bonheur et de la liberté. Il réside en peu de chose
: savoir bien user de ma volonté, ne vouloir que ce que j'ai et que ce qui
m'arrive. Autrement dit, ne pas désirer ce qui excède mon pouvoir. Dire que
ce secret est si simple et que tant d'hommes passent à côté !* Dès lors, pour atteindre le bonheur de tranquillité ou ataraxie, il suffit de
vouloir ce que l'on peut avoir. Ainsi, maîtres de nos jugements, nous sommes en mesure de gouverner notre vie, sans nous inquiéter davantage des événements qui échappent à notre volonté.
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