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L'idée d'une liberté totale a-t-elle un sens ?

Publié le 22/02/2012

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Il est tout à fait envisageable qu'un Homme désire jouir de la liberté la plus totale. Pouvoir faire ce que l'on veut, quand on le souhaite, sans que personne ne nous en empêche, est un rêve pour de nombreux individus. Cependant, le quotidien est là pour contrer cette liberté totale en dressant certains obstacles qui rend difficile son obtention. Il convient alors de se demander si l'idée d'une liberté totale a un sens, si cette idée peut être envisageable ou alors si elle possède trop de contradictions qui pourraient conduire à l'absurdité même d'envisager une telle liberté. Une liberté totale ne représenterait alors pas un idéal pour l'Homme, une chose fictive qu'il espère obtenir, mais cela en vain ? Et si nous supposons que la liberté totale peut exister pour tous, la liberté d'une personne ne va-t-elle pas empiéter sur la liberté d'une autre ? Pourquoi même envisager cette liberté totale ? Quels sont ses bienfaits ? Est-ce que l'Homme ne se trompe pas en souhaitant une liberté totale ? Nous commencerons par étudier si une telle liberté est envisageable.

« entravée car nous pensons que nous sommes libres et que nous sommes en mesure de reconnaître ce qui nousentrave : c'est un raisonnement fallacieux.

Nous sommes simplement capables de reconnaitre des obstacles plusimportants que d'autres, ce - 3 - qui est différent de l'idée de liberté, c'est au contraire ne pas entier les forcesextérieurs qui nous déterminent, c'est même se créer de nouvelles chaines, c'est céder à l'illusion du libre arbitre.

Ilfaut accepter la finitude de son être.

Les stoïciens disent qu'il faut accepter la nécessité, c'est-à-dire les lois de lanature.

Il ne faut rien vouloir changer à l'ordre du monde.

Pour cela, il ne faut pas s'attacher aux choses qui nedépendent pas de nous (richesses, gloire, reconnaissance, corps…).

Il ne faut s'attacher qu'aux choses quidépendent de nous (jugements, choix, désirs).

Les Stoïciens ne concluent pas à une privation totale de la liberté,mais pour eux nous ne sommes libres que quand nous désirons ce qui est de notre ressort, et nous nous libéronslorsque nous parvenons à dépasser nos désirs vains et à être en accord avec nous-mêmes.

Donc, la liberté nedépend que de nous-mêmes.

Spinoza insistera également sur cette liberté intérieure.En effet, comme le remarquait justement Spinoza nous sommes tout sauf « un empire dans un empire ».

Nous nesommes pas en dehors de la nature, nous en sommes une simple partie qui subit toutes ses lois.

Refuser les lois dela nature et les phénomènes qu'elles génèrent revient juste à la subir comme quelque chose de négatif.

Dire non àune situation revient à ne plus être en harmonie avec notre propre nature.

Ainsi, en étudiant la question, l'idéed'une liberté totale peine à trouver du sens, mais pourquoi l'être humain lui accorde t-il tant d'importance ? Nedevrait-il pas au contraire craindre cette liberté totale ? Comme nous l'avons vu précédemment, selon Sartre, « L'Homme est condamné à être libre ».

Aussi exaltante quesoit notre liberté, elle sonne comme une condamnation, et produit de l'angoisse, cette angoisse que Sartre décriradans La Nausée.

Ainsi nous tentons de nous défaire de cette responsabilité.

C'est alors une conduite que Sartrequalifie de mauvaise foi.

En effet la liberté totale s'accompagne d'une responsabilité écrasante.

Puisque Dieu n'existepas, aucune transcendance ne peut m'aider à effectuer mes choix et m'abriter derrière un avis extérieur serait trahirma liberté ainsi que mon humanité par la même occasion : l'Homme est donc responsable de tout et de tous.

Laliberté totale est alors un fardeau à assumer.

Ainsi, selon Kant, dans le cas d'une liberté totale, l'Homme ne pourrajamais excuser sa - 4 - mauvaise conduite en s'abritant derrière des circonstances défavorables : sa responsabilitéest entière car c'est lui qui choisi en toute liberté de tenir compte des circonstances.

Kant rejoint alors Sartre : laliberté totale ne rend pas l'existence facile.Kant utilise pour illustrer son propos l'histoire de la colombe qui croirait qu'elle serait plus libre dans son vol si elle nedevait pas vaincre la résistance de l'air.

Tout obstacle est en fait révélateur d'un manque, perçu relativement àl'idée d'une liberté complète.

Ce qui apparait comme une contrainte est parfois aussi la structure qui rend possiblel'action.

Kant fait apparaitre que l'opposition entre liberté et contrainte ne fonctionne pas toujours.

Ainsi unecolombe en vol pourrait croire que l'air la freine, mais s'il n'y avait pas d'air, elle ne pourrait pas voler du tout.

Ce quila freine est aussi ce qui la porte.

De même, la notion de liberté totale, au sens d'une complète absence decontrainte, n'a pas de sens.

En effet, sans aucune contrainte, dans le vide pur, aucune action ‘n'estpossible, à plus forte raison aucun action libre.

Ainsi il n'y a d'action et de liberté possible qu'au sein d'une certainestructure, qui définit notre champ d'action tout en le délimitant.* La liberté totale au niveau individuel détient un sens.

En revanche, pensée au niveau collectif, cette liberté fait faceà de nombreux problèmes.

Si un Homme possède une liberté totale, celle-ci aura de grandes chances d'empiéter surla liberté du voici.

Ainsi, une liberté totale au sens collectif a peu de sens.

De plus, dans tous les sens, la fatalité dumonde reste présente et une liberté véritablement totale est peu probable.

Il s'agit de reconnaitre notre finitude entemps qu'être humain.

Cependant, l'idée de liberté s'accompagne aux yeux de beaucoup de son caractère total etabsolu.

Ainsi, cette liberté totale renforce le désir de libération.

Elle peut ainsi être imaginée en tant que totale, bienque ses réalisations afin de l'obtenir ne pourront jamais réellement être satisfaites. - 5 - Sujet désiré en échange :Marx • "Dans la manufacture et le métier, l'ouvrier se sert de son outil ; dans la fabrique il sert la machine.

Là lemouvement de l'instrument de travail part de lui ; ici il ne fait que le suivre.

Dans la manufacture les ouvriersforment autant de membres d'un mécanisme vivant.

Dans la fabrique ils sont incorporés à un mécanisme mort quiexiste indépendamment d'eux." > Karl Marx, Le Capital (1867), Livre I, IVe section, chapitre XV, IV (La fabrique).Commentez cette citation.. »

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