Devoir de Philosophie

L'inconscient

Publié le 30/11/2014

Extrait du document

Quelques problématiques :⇒ La connaissance des lois de l’inconscient nous console-t-elle du désordre de notre conscience ?⇒ N’exprime-t-on que ce dont on a conscience ?⇒ Peut-on parler de science de l’inconscient ?⇒ L’idée de liberté est-elle compatible avec le concept d’inconscient ?« De longues périodes durant, on a considéré la pensée consciente en tant que la pensée au sens absolu : àpartir de maintenant seulement la vérité se fait jour en nous que la majeure partie de notre activitéintellectuelle se déroule inconsciente et insensible à nous-mêmes. » (Nietzsche, Le Gai Savoir)I ère partie - Le problème de l’existence de l’inconscient psychique.« Mon expérience m’a bien des fois montré que ceux qui combattent l’inconscient comme étant choseabsurde ou impossible, n’ont pas puisé leurs impressions aux sources qui m’ont obligé, moi du moins, dereconnaître son existence. » (Freud)A - Position du problème Qui dit conscience dit connaissance, présence.Conscience de soi (j’ai conscience d’exister), conscience des autres (j’ai conscience que le prof de philo estle fils spirituel d’Einstein), et conscience du monde (j’ai conscience de la beauté des rideaux de cette sallede classe !). Existe-t-il des faits psychiques inconscients ?Il existe, dit Leibniz, une infinité de degrés de conscience. Ainsi, la conscience «crépusculaire», prélude ausommeil, contraste avec la netteté de la conscience « vigile ». Il s’agit là de faits faiblement conscients.o Sans doute, il existe des faits organiques inconscientsC’est ainsi que mes cheveux et mes ongles poussent sans que j’en aie conscience ; de même, je n’ai pasconscience du fonctionnement de mon foie, du métabolisme cellulaire, du sang dans les capillaires... Il s’agitlà de faits physiologiques inconscients, ie qui échappent totalement à la conscience.o Sartre rejette la notion d’inconscient psychiqueAvant d’approfondir la thèse (voir ci-dessous), il faut dès à présent évoquer la réponse sartrienne ; celle-civise essentiellement l’affectivité (ie l’ensemble des phénomènes affectifs) inconsciente. L’affectivité ne sesépare pas de la conscience que nous en avons :«Le plaisir ne peut se distinguer de la conscience du plaisir... Le plaisir ne peut exister «avant» laconscience du plaisir, même sous la forme de virtualité.» (L’Etre et le Néant)Sartre nie donc l’existence d’un psychisme inconscient : l’illusion de l’affectivité inconsciente tientessentiellement à notre « mauvaise foi » car « une conscience est toujours transparente à elle-même ». Lesconduites dites «inconscientes» sont donc des « ruses » de la conscience.B - Affirmation de l’existence d’un inconscient psychique L’inconscient pathologiquePradines l’appelle « l’inconscient de dissolution ». Dans l’angoisse névrotique (angoisse devant un dangerque nous ne connaissons pas) ou dans l’angoisse qui caractérise la phobie, ie l’angoisse associée à certainsobjets ou à certaines situations (peur incompréhensible des chevaux, par exemple), ce qui est inconscient, cen’est pas l’angoisse névrotique ou la phobie, mais leur origine, leur sens. L’inconscient « normal » (« l’inconscient de constitution » selon Pradines)a - L’inconscient « normal » individuel :• SentimentsLes mobiles de nos sentiments, les raisons profondes par exemple de nos sympathies ou de nosantipathies, sont parfois inconscients. Ici encore, ce qui est inconscient, ce n’est pas le sentiment, mais sonorigine, son sens.«Parce que c’était lui et parce que c’était moi », disait Montaigne, parlant de son amitié avec La Boétie. EtVerlaine a parlé de ces sentiments dont l’origine est totalement inconsciente :C’est bien la pire peineDe ne savoir pourquoiSans amour et sans haineMon cœur a tant de peine.• Habitudes Je puis avoir conscience d’un acte que j’accomplis par habitude et ne pas avoir conscience descauses ou de la signification de cet acte. Par exemple, ce qui a été appris pour la conduite d’une voiture resteinconscient, même si les gestes effectués par habitude sont conscients parfois.b - L’inconscient « normal » collectif :Les goûts et les dégoûts, les sympathies et les antipathies, les sentiments et les passions sont liés ànotre insu, ie inconsciemment, à notre milieu, à notre culture, à notre civilisation.Ils s’enracinent non seulement dans notre histoire individuelle, mais dans l’histoire culturelle ou collective :les conventions, les modes, les coutumes, les traditions (étrennes, règles de politesse, cuisine), les préjugés,les croyances, les idéologies (ie les systèmes d’idées propres à une communauté, à un groupe), les idéaux (ieles aspirations propres à un groupe socialement et historiquement déterminé), les rapports parentaux etfamiliaux, la parole et l’écriture.Sans doute faut-il éviter de se servir de l’inconscient psychique comme d’un bouche-trou là où l’explicationfait défaut. Cette réserve est essentielle.Mais il ne semble pas qu’on puisse nier l’existence d’une vie psychique inconsciente. La découverte del’inconscient a été, selon William James, « la plus grande découverte de la psychologie au XX è siècle ».II ème partie - L’exploration de l’inconscient psychique : LA PSYCHANALYSEI – Freud C’est le médecin viennois SIGMUND FREUD (1856-1939) qui a élaboré la méthode et la doctrinepsychanalytiques. Ce terme de « psychanalyse » a été employé pour la première fois par lui et définit unethéorie et une thérapeutique des névroses, ie des troubles de l’équilibre psychique et de l’affectivité :angoisses, obsessions, phobies.A - Ses études Après ses études de médecine, Freud se spécialisa dans l’étude des maladies nerveuses, travaillaavec Breuer à Vienne (I881-1882). Grâce à une bourse d’études, il put, en 1885, compléter sa formation àParis, où il fut l’élève de Charcot à La Salpêtrière.En1889, il se rendit de Vienne à Nancy où il passa quelques mois dans le service de Bernheim qui procédaitpar suggestion hypnotique. Les expériences d’hypnotisme lui parurent confirmer les observations qu’il avaitfaites lui-même à Vienne avec Breuer. Le premier cas traité fut celui d’Anna 0..., jeune fille de vingt et un ans qui, à la suite de la mort deson père, souffrait de toux nerveuse, de paralysies, de troubles de la mobilité oculaire (sans lésionorganique), d’anorexie et d’impossibilité de boire malgré une soif intense. Mise en état d’hypnose parBreuer, elle parla d’une scène avec son père malade pendant laquelle, ayant envie de pleurer, elle retint seslarmes. Réveillée de son état hypnotique, elle ne souffrait plus de ses yeux. Elle fit aussi le récit du petitchien de sa gouvernante, qu’elle n’aimait pas et qui avait bu dans son verre.Son récit achevé, elle manifesta sa colère, restée contenue jusqu’alors. Puis elle demanda à boire. Ainsi,Anna 0 fut délivrée de ses symptômes après s’être rappelée, sous hypnose, à quelle occasion ils étaientapparus pour la première fois.B - La méthode « cathartique » De retour à Vienne, Freud travailla en collaboration avec Breuer. Ils appliquèrent avec succès laméthode qu’ils nommèrent « cathartique », ie méthode de « purification » de l’inconscient (du grec quisignifie purgation). Anna 0. usait d’un terme plus métaphorique : « ramonage » ou encore « cure parlante ». Cette méthode consistait à évoquer, sous hypnose, le souvenir des scènes passées qui avaient unrapport avec l’hystérie. Quand le malade, pendant l’hypnose, accomplissait l’acte autrefois réprimé, lessymptômes de l’hystérie disparaissaient.En somme, dès que l’inconscient redevient conscient, l’état mental s’améliore.C - La psychanalyse Sigmund Freud abandonna le traitement par hypnose, procédé incertain au caractère magique et quin’avait pas d’effet thérapeutique durable. Il pensait, contrairement à Breuer - et ces divergences d’opinionamenèrent leur séparation - que derrière ces phénomènes de la névrose hystérique, agissent non pasn’importe quels émois affectifs mais des émois de nature sexuelle. C’est alors qu’il élabora la méthode et ladoctrine psychanalytiques. Le but de la psychanalyse freudienne est le même que celui de la méthode cathartique : transformerun état inconscient en un état conscient ; mais la méthode psychanalytique substitue à la technique brutalede l’hypnose, d’autres processus (utilisant le seul langage) pour que le malade retrouve par lui-même, sansêtre endormi, les souvenirs et les préoccupations qui l’obsèdent inconsciemment.II – Définition Au point de vue pratiqueLa psychanalyse est un procédé, une méthode d’investigation, d’exploration de l’inconscient psychique,visant à guérir un certain nombre de maladies mentales, notamment les névroses. La psychanalyse est doncune méthode thérapeutique. Au point de vue théoriqueLa psychanalyse est une doctrine de l’inconscient psychique : il existe un inconscient psychique, dynamique,efficace, qui nous gouverne à notre insu.III - L’appareil psychiqueA - L ‘ « infra-moi » Originairement, le psychisme est constitué par le ça. Son contenu...

« l'affectivité inconsciente tientessentiellement à notre « mauvaise foi » car « une conscience est toujours transparente à elle-même ».

Lesconduites dites «inconscientes» sont donc des « ruses » de la conscience.B - Affirmation de l'existence d'un inconscient psychique L'inconscient pathologiquePradines l'appelle « l'inconscient de dissolution ».

Dans l'angoisse névrotique (angoisse devant un dangerque nous ne connaissons pas) ou dans l'angoisse qui caractérise la phobie, ie l'angoisse associée à certainsobjets ou à certaines situations (peur incompréhensible des chevaux, par exemple), ce qui est inconscient, cen'est pas l'angoisse névrotique ou la phobie, mais leur origine, leur sens. L'inconscient « normal » (« l'inconscient de constitution » selon Pradines)a - L'inconscient « normal » individuel :• SentimentsLes mobiles de nos sentiments, les raisons profondes par exemple de nos sympathies ou de nosantipathies, sont parfois inconscients.

Ici encore, ce qui est inconscient, ce n'est pas le sentiment, mais sonorigine, son sens.«Parce que c'était lui et parce que c'était moi », disait Montaigne, parlant de son amitié avec La Boétie. EtVerlaine a parlé de ces sentiments dont l'origine est totalement inconsciente :C'est bien la pire peineDe ne savoir pourquoiSans amour et sans haineMon coeur a tant de peine.• Habitudes Je puis avoir conscience d'un acte que j'accomplis par habitude et ne pas avoir conscience descauses ou de la signification de cet acte. Par exemple, ce qui a été appris pour la conduite d'une voiture resteinconscient, même si les gestes effectués par habitude sont conscients parfois.b - L'inconscient « normal » collectif :Les goûts et les dégoûts, les sympathies et les antipathies, les sentiments et les passions sont liés ànotre insu, ie inconsciemment, à notre milieu, à notre culture, à notre civilisation.Ils s'enracinent non seulement dans notre histoire individuelle, mais dans l'histoire culturelle ou collective :les conventions, les modes, les coutumes, les traditions (étrennes, règles de politesse, cuisine), les préjugés,les croyances, les idéologies (ie les systèmes d'idées propres à une communauté, à un groupe), les idéaux (ieles aspirations propres à un groupe socialement et historiquement déterminé), les rapports parentaux etfamiliaux, la parole et l'écriture.Sans doute faut-il éviter de se servir de l'inconscient psychique comme d'un bouche-trou là où l'explicationfait défaut.

Cette réserve est essentielle.Mais il ne semble pas qu'on puisse nier l'existence d'une vie psychique inconsciente.

La découverte del'inconscient a été, selon William James, « la plus grande découverte de la psychologie au XX è siècle ».II ème partie - L'exploration de l'inconscient psychique : LA PSYCHANALYSEI - Freud C'est le médecin. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles