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L'inconscient est-il prouvable ?

Publié le 04/07/2012

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LE CAS DU RÊVE. Il existe au moins un cas qui nous met en présence d'une activité incontestablement psychique, se déroulant cependant en dehors de la conscience normale : c'est le cas du rêve (Freud). Que le rêve soit de nature psychique, personne ne le conteste plus aujourd'hui : il est même capable, dans une certaine mesure, d'invention et d'organisation. Il n'en est pas moins vrai que Je rêve par son indifférence aux formes de la conscience normale...

« la conscience», et celles-ci, à leur tour, en «sensations moindres en intensité et en durée>>.

La« conscience brute>> ne saisit que leurs combinaisons, c'est-à­ dire des « blocs de sensations ».

« Quant aux éléments et aux éléments des éléments, la conscience ne les atteint pas, Je raisonnement les conclut.

» - On saisit ici le vice de l'argument.

C'est un «raisonnement>> qui mène à la théorie des« petites perceptions>>.

Mais ce raisonnement repose sur un paral­ lélisme établi entre le monde physique des bruits et des sons et le monde psychique des sensations acoustiques.

Or ce parallélisme est injustifié : 1° il conduit à un « atomisme psychologique » ou à une « chimie mentale » (Précis, Ph.

1, § 310; Sc., § 216 A; M.,§ 134 A), aujourd'hui dépassés; - 2° il mécon­ naît le fait que le tout peut avoir des propriétés différentes de celles de ses parties, fait d'autant plus important ici que la conscience est essentiellement synthèse (Précis, Ph.

1, § 41 et 46 B); - 3° elle néglige cet intermédiaire entre le physique et le psychique : le corps, avec toute la complexité de ses organes et de ses fonctions.

B.

- LE PRINCIPE DE CONTINUITÉ.

Il y a chez LEIBNIZ un autre argument, d'ordre métaphysique, par lequel il explique, par exemple, que, dans un éva­ nouissement, la conscience claire disparaisse.

«Tout état présent d'une subs­ tance simple, affirme-t-il, est naturellement une suite de son état précédent », et ainsi «une perception ne saurait venir naturellement que d'une autre perception ...

Donc, ajoute-t-il, puisque réveillé de l'étourdissement on s'aper­ çoit de ses perceptions, il faut bien qu'on en ait eu immédiatement auparavant, quoiqu'on ne s'en soit pas aperçu>> (Monadologie, § 22-23).

L'argument peut être présenté sous une forme plus empirique : la conscience présente des degrés; nous le constatons lorsque nous nous éveillons lentement et que nous passons progressivement d'une conscience sourde, encore assoupie, à une conscience de plus en plus claire; nous le constatons aussi lorsque nous nous endormons et que notre conscience s'obscurcit peu à peu; pourquoi ne pas prolonger la série et ne pas supposer qu'au-dessous de cette conscience vague et confuse il y a encore de la subconscience, puis de l'inconscient? - Mais cet argument repose sur un postulat de continuité qui ne s'impose nulle­ ment.

L'expérience montre que, dans les phénomènes de la vie, psychiques aussi bien que physiologiques, il existe des seuils (Précis, Ph.

1, § 73, et II, § 2), c'est-à-dire de la discontinuité.

C.

- LEs ACTES AUTOMATIQUES.

On peut enfin alléguer certains actes auto­ matiques qui s'effectuent apparemment sans conscience, mais qui révèlent une adaptation, une finalité telles qu'il faut bien supposer à la base une sorte de conscience sourde.

C'est, au fond, l'argument de Bergson (cf.

conclusion du sujet précédent) quand il écrit : « La représentation est bouchée par l'action.

>> La conscience, ajoute-t-il, est « neutralisée par 1 'action » lorsque celle-ci remplit la représentation ».

Mais elle surgit dès que 1 'acte est arrêté par un obstacle :. »

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