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l'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme ?

Publié le 27/11/2005

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conscience
Être moral, c'est comprendre que je suis l'auteur de mes actes, mais une vision sommaire de l'inconscient façonne les mentalités modernes, tend à nous faire idolâtrer notre passé, notre enfance, nos forces instinctuelles, notre libido. Ce contre quoi Alain réhabilité la maîtrise de soi, la volonté libre et réfléchie. En soulignant que l'homme est l'auteur de ses actes et de ses choix, l'auteur des « Propos sur le bonheur » nous invite à une reconquête de nous-mêmes et de nos choix. Sartre dans « L'Être et le Néant » a prolongé remarquablement ces analyses en dénonçant l'abdication de nos responsabilités sous le concept de « mauvaise foi » qui ne peut se comprendre qu'à partir des postulats de la translucidité de la conscience, de son autonomie et de sa liberté. Ce mode d'être inauthentique qualifie l'attitude du « salaud » qui se donne bonne conscience à bon prix, le fait de la conscience qui se masque à elle-même sa propre vérité. Néanmoins, pour intéressante qu'elle soit, la thèse d'Alain présente certaines difficultés. Le mérite de Freud était d'apporter du sens à toutes nos représentations: le rêve, les actes manqués, la libre association devenaient intelligibles, cohérents dans et par la biographie de l'individu. Selon les vues d'Alain, à l'inverse, parole, geste et acte qui échappent à ma conscience, ne possèdent pas de signifiance et ne relèvent que de mécanismes naturels, de processus physiologie. Alain dépouille une certaine partie de notre existence et de notre vécu du sens fondateur qui l'informe pour la rattacher à l' »en-soi» dépourvu de toute signification. Cette opacité, cette massivité semblent dérober un fondamental sens à l'exister et à la praxis humaines.
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« Comme l'a montré Freud, l'inconscient détermine la plus grande partie de notre vie psychique.

Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi d'actes quotidiens s'expliquent si l'on admetl'hypothèse de l'inconscient.

Il y aurait en nous u « réservoir » de forces et de désirs (ou pulsions) dont nous n'aurions pas conscience,mais qui agiraient sur nous..

Pour le dire brutalement, en ce sens,l'homme n'agirait pas (ne choisirait pas ses actes e toute connaissancede cause, dans la clarté), mais serait agi (c'est-à-dire subirait, malgrélui, des forces le contraignant à agir) : il ne serait pas « maître dans sa propre maison », il ne serait pas maître de lui. Empruntons à Freud un exemple simple.

Un président de séance, à l'ouverture dit « Je déclare la séance fermée » au lieu de dire « Je déclare la séance ouverte ».

Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments ; il préférerait ne pas être là.

Mais ce désir (ne pas assisterau colloque) ne peut s'exprimer directement, car il heurterait lapolitesse, les obligations sociales, professionnelles, morales du sujet.Notre président subit donc deux forces contraires : l'une parfaitementen accord avec les obligations conscientes, l'autre qui ne l'est pas etqui ne peut s'exprimer directement, ouvertement.

Il y a donc conflit,au sein du même homme, entre un désir conscient, conforme auxnormes morales et un autre désir plus « gênant ».

Or, dans notre exemple, ce second désir, malgré la volonté de politesse du président, parvient à s'exprimer, mais de façondétournée, anodine : on dira que « sa langue a fourché ». Ici, l'exemple est simple dans la mesure où le président a sans doute parfaitement conscience qu'il ne veutpas être là.

Mais dans bon nombre de cas, quand ma langue fourche, je ne sais pas pourquoi, c'est-à-dire quej'ignore moi-même ce qui me pousse à dire tel mot plutôt qu'un autre.

Or pour Freud le cas est exactement identique et s'interprète de même, comme le conflit entre deux désirs dont l'un est gênant et peut être ignorépar le sujet.

Il n'y a pas d'actes innocents ou anodins.

Tous sont révélateurs d'un affrontement en moi dedeux forces. L'hypothèse Freud ienne de l'inconscient revient à dire que bon nombre d'actes « normaux » (oubli, actes manqués, rêves), mais aussi « maladifs », pathologiques (névroses, psychoses, obsessions) s'expliquent en gros selon le même schéma.

L'individu subirait un conflit psychique (dans son âme), conflit parfoisextrêmement violent entre les normes conscientes (morales, esthétiques, sociales) et des désirs quibousculent et négligent ces règles.

Ce second groupe de désirs, le sujet les trouverait, s'il en avaitconscience, tellement monstrueux, qu'ils ne peuvent parvenir à la conscience que sous une forme voilée,déformée, indirecte : le lapsus, le rêve, ou le symptôme maladif. Le symptôme est donc un compromis entre le désir inconscient et inavouable que je subis, et les normesconscientes et morales que j'accepte.

« Le moi n'est pas maître dans sa propre maison » signifie que je n'ai pas conscience et que je ne maîtrise pas, ne contrôle pas une bonne part de ce qui se passe en moi-même,ce conflit, ce symptôme. L'hypothèse de l'inconscient est donc qu'une bonne partie de ce qui se passe en moi (dans mon âme, mapsyché) ne m'est pas connu, m'échappe, et cependant influe sur moi.

C'est ainsi qu'il faut comprendre notrepassage : la psychanalyse se propose de « montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propre maison, qu'il en est réduit à se contenter de renseignements vagues et fragmentaires sur ce qui se passe, endehors de sa conscience, dans sa vie psychique ».

La plupart des choses qui se passent dans l'âme échappent à la conscience. Pour Freud , on a surestimé le rôle de la conscience dans la vie de l'âme, et ainsi on s'est privé des moyens : ¨ De comprendre bon nombre de phénomènes comme les lapsus et les rêves ; ¨ De soigner un certain nombre de maladies, qui ne peuvent s'expliquer que par le conflit psychique qui agite le patient. Adopter l'hypothèse de l'inconscient permet de comprendre et de guérir, c'est un gain de sens et de pouvoir.Le but de la psychanalyse est alors de faire en sorte que l'individu, au lieu de subir les forces qu'il ignore et necontrôle pas , puisse recouvrer sa liberté. En effet, la psychanalyse découvre que « Je est un autre » pour reprendre Rimbaud .

Il y a en moi un autre , un ensemble de forces, un inconscient qui me pousse à agir malgré moi.

Je subis un conflit dont je n'ai pasconscience, qui est souvent la trace d'un choc vécu durant l'enfance.

En ce sens je suis un être passif et agi,qui n'a ni le contrôle de lui-même, ni de son passé, un être scindé.

Le but de la cure est de faire en sorte queje prenne conscience de ce conflit, que je reprenne la maîtrise de mon histoire.

Au lieu de subir ce que je neconnais pas, je choisirai en toute conscience.

Au lieu de la « politique de l'autruche » de l'inconscient, il y. »

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