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l'intérêt est-il l'unique lien social ?

Publié le 28/11/2005

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De même Rousseau conçoit une évolution de l'état de nature tel que pour des raisons naturelles les hommes jusque là indépendants ont intérêt à unir leurs forces pour sauvegarder l'espèce.Lire : Rousseau, Du contrat social, livre I, chapitre 6.La société est fondée sur le commerce et l'échangeLa genèse de la Cité platonicienne, telle qu'elle est exposée au livre II de La République, permet d'établir sur des fondements plus assurés l'existence de la société. Platon part de l'homme isolé, dans le dénuement, pour brosser sa condition d'être besogneux. L'inventaire des besoins humains est rapide : il faut à l'homme de quoi se nourrir, se loger, se vêtir, se chausser. Cette liste n'est certes pas limitative: d'autres besoins viendront par la suite s'ajouter aux premiers. Pour le moment, il s'agit simplement de comprendre que chacun ne pourra subvenir à ses besoins qu'avec l'aide d'autres hommes. Il vaut mieux répartir les travaux nécessaires entre un cultivateur, un maçon, un tisserand, un cordonnier que de confier à chacun l'ensemble des tâches nécessaires à son propre entretien. Avec le partage des tâches, ce sont à la fois une première forme de division du travail et un premier mode d'existence sociale qui voient le jour. À la suite de quoi, d'autres métiers s'avèrent nécessaires: il est dans l'intérêt de chacun qu'existent des forgerons et d'autres artisans pour fournir des outils aux autres travailleurs, et enfin il faut assurer l'administration de cette petite société en instituant des fonctions politiques.

L'existence sociale est un fait assez banal dans la nature, comme si la vie avait fait de ce mode d'existence une stratégie préférentielle. Devant les difficultés de la survie, la vie fut bien avisée de regrouper les faibles animaux que nous sommes. Ainsi on pourrait croire qu'une manne providentielle tombant du ciel nous libèrerait de cette vie commune, contraignante par bien des aspects. Le sauvage heureux que dépeint ROUSSEAU, insoucieux des autres, ignorant toute loi et tout devoir, est en effet enviable à certains égards. Mais il n'en reste pas moins que notre être aspire à la présence de l'autre, à son affection et à son respect ; la présence en nous de notre capacité à dialoguer, de notre désir de justice ne marque-t-elle pas une nature profondément et nécessairement vouée à l'existence communautaire ?

L'homme est en effet, dit Aristote, «animal politique«, c'est-à-dire être vivant destiné à vivre dans une cité. Cette sociabilité n'exclut d'ailleurs nullement une insociabilité de l'homme. Cette thèse que l'on retrouve sous la plume de Kant signifie que l'homme ne peut être membre de la communauté politique comme l'abeille de la ruche. Si c'était le cas, l'homme vivrait simplement en communauté sans qu'aucune politique fût nécessaire. C'est cette conjonction de la sociabilité et de l'insociabilité qui produit la nécessité de l'État et des lois, pour assurer la justice dans les relations entre les membres de la société. L'homme est toujours disposé à vivre avec ses semblables, mais son égoïsme ou leurs intérêts privés en contradiction avec le sien l'empêche d'y mener une existence paisible. Vivre dans une communauté politique, c'est toujours être engagé dans des conflits sociaux reposant sur l'opposition des intérêts particuliers, et rechercher en même temps la réalisation de l'intérêt général qui est le bien de la cité.

« travaille dans le même bureau.

Si notre vie vient à changer, nous oublions rapidement nos anciens «amis».

Demême, la vie de couple et de famille obéit aussi, au fond, à une exigence de confort et de sécurité.

Lemariage ne permet-il pas aux deux partenaires d'avoir des rapports sexuels aussi souvent qu'ils le désirent ?! ill: Une société d'êtres humains, si on excepte la relation de maître à esclave, est manifestement impossible si elle ne repose pas sur le principe que les intérêts de tous seront consultés.

Une sociétéd'égaux ne peut exister s'il n'est pas bien entendu que les intérêts de tous doivent être également prisen considération.

Et puisque, dans tous les états de civilisation, chaque personne, à l'exception dumonarque absolu, a des égaux, chacun est obligé de vivre sur le pied d'égalité avec quelqu'un ; etchaque époque marque un progrès vers la réalisation d'un état de choses dans lequel il sera impossiblede vivre autrement, de façon permanente, avec qui que ce soit.

De la sorte, les hommes en arrivent àêtre incapables de concevoir comme possible pour eux un état de choses où l'on négligerait totalementles intérêts d'autrui.

Ils sont dans la nécessité de se concevoir eux-mêmes comme s'abstenant tout aumoins des actes les plus nuisibles et (ne fût-ce que pour leur protection personnelle) comme ne cessantde protester contre de tels actes.

[...].

Aussi longtemps qu'ils sont en train de coopérer, leurs fins sontidentifiées avec les fins d'autrui ; ils ont, au moins pendant quelque temps, le sentiment que les intérêtsd'autrui sont leurs propres intérêts.

Non seulement tout renforcement des liens sociaux, toutdéveloppement normal de la société, donne à chaque individu un intérêt personnel plus grand à tenircompte pratiquement du bien-être des autres, mais aussi l'individu sera amené à donner de plus en pluscomme objet à ses sentiments le bien des autres, ou tout au moins à le prendre de plus en plus enconsidération dans la pratique.

Il en arrive, comme instinctivement, à se considérer lui-même comme unêtre qui se préoccupe naturellement des autres.

Le bien d'autrui devient pour lui une chose dont il estnaturel et nécessaire qu'il s'occupe, comme nous nous occupons des conditions physiques de notreexistence. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 La poursuite de l'intérêt nuit-elle à l'égalité sociale ?2 Peut-on viser principalement son propre intérêt sans être égoïste ?3 Le froid calcul de l'intérêt n'est-il pas un obstacle au sentiment social, à la sociabilité ? Réponses: 1 - Non, car l'égalité, en société, ne signifie rien d'autre que l'égale prise en considération des intérêtsde tous les membres de cette société.2 - On le peut, car dans la société, le calcul le plus égoïste conduit justement, par prudence, às'occuper aussi des intérêts d'autrui.3 - Bien au contraire, de l'intérêt, de l'utilité, naît un sentiment social que chacun intègre à sapersonnalité, de sorte que nous nous soucions spontanément du bien d'autrui. [L'amour et l'affection, le désir de vivre ensemble sont les bases du lien social.

Les hommes vivent en société parce qu'ils partagent une histoire, une culture, des valeurs, une identité communes.]. »

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