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L'irrationnel est-il nécessairement absurde ?

Publié le 05/03/2004

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L'argumentation de Descartes reste donc au niveau des idées. La preuve ontologique n'est qu'une misérable tautologie. Pour Kant le concept n'est qu'une possibilité logique mais on ne peut pas conclure de la possibilité logique des concepts à la possibilité réelles des choses. Autrement dit, de l'idée d'un Etre parfait, j'ai bien le droit de conclure à l'idée que l'existence doit lui appartenir, mais nullement à son existence elle-même. Dans la preuve cartésienne, le passage à l'existence, du Logique à l'Ontologique est indu. Le concept est toujours possible quand il n'est pas contradictoire. Ainsi, par exemple, le concept de carré est possible si je ne lui attribue pas deux prédicats contradictoires. A contrario, « poser un triangle en en supprimant les trois angles est contradictoire «, mais si je fais disparaître à la fois le triangle et les trois angles, « il n'y a plus là de contradiction «. Il en est exactement de même du concept d'un être absolument nécessaire. Si vous lui ôtez l'existence, vous supprimez la chose avec tous ses prédicats : « Si je supprime le prédicat d'un jugement en même temps que le sujet, il ne peut jamais en résulter une contradiction interne «.
• Les deux termes du sujet paraissent, dans le langage quotidien, assez interchangeables. Il convient donc de clairement les distinguer.
• Quel que soit l'irrationnel, il implique une distance par rapport à la raison: celle-ci est-elle statique? («toujours« peut avoir deux sens : obligatoirement, ou quelle que soit l'époque).
• Dans la philosophie moderne, l'absurde est un thème cher à l'existentialisme : doit-on faire longuement référence à ce dernier?

  • I) L'irrationnel est absurde.
a) Au sens premier, l'irrationnel est absurde. b) L'irrationnel traduit une idée fausse de la réalité. c) L'irrationnel est parfois une mystification.

  • II) L'irrationnel n'est pas nécessairement absurde.
a) L'irrationnel est porteur de sens. b) Nous ne devons pas toujours suivre la raison. c) L'irrationnel n'est pas forcément inexplicable.
.../...

« La croyance religieuse est donc, au sens strict, irrationnelle, mais ellen'est pas absurde.

Pour Kant, les preuves de l'existence de Dieu sontdes niaiseries.

Il n'est pas possible de prouver l'existence d'un êtretranscendant.

Il est impossible de connaître un être qui nous dépasse.Dans l'argument ontologique, le premier concept, ce n'est pas Dieu maisl'idée de Dieu.

Si nous disons Dieu, nous supposons qu'il existe avantmême de le démontrer.

L'idée de Dieu est l'idée d'un être qui possèdetoutes les perfections.

Or, un être parfait est un être qui existe, doncl'idée de Dieu existe.

Il s'agit pour Kant d'un jugement analytique dutype : un tri-angle a trois angles.

Un tel jugement n'ajoute rien à l'idéede triangle.

Le prédicat est contenu dans le sujet.

Les propriétés dutriangle sont contenues dans le concept même de triangle.L'argumentation de Descartes reste donc au niveau des idées.

Lapreuve ontologique n'est qu'une misérable tautologie.

Pour Kant leconcept n'est qu'une possibilité logique mais on ne peut pas conclurede la possibilité logique des concepts à la possibilité réelles des choses.Autrement dit, de l'idée d'un Etre parfait, j'ai bien le droit de conclure àl'idée que l'existence doit lui appartenir, mais nullement à son existenceelle-même.

Dans la preuve cartésienne, le passage à l'existence, duLogique à l'Ontologique est indu.

Le concept est toujours possiblequand il n'est pas contradictoire.

Ainsi, par exemple, le concept decarré est possible si je ne lui attribue pas deux prédicats contradictoires.

A contrario, « poser un triangle en en supprimant les trois angles est contradictoire », mais sije fais disparaître à la fois le triangle et les trois angles, « il n'y a plus là de contradiction ».

Il en estexactement de même du concept d'un être absolument nécessaire.

Si vous lui ôtez l'existence, voussupprimez la chose avec tous ses prédicats : « Si je supprime le prédicat d'un jugement en même temps quele sujet, il ne peut jamais en résulter une contradiction interne ».

Ainsi , pour Kant, l'existence ne peut seconstater que par la voie empirique et non par la Raison.

Il faut distinguer le niveau des idées de celui de lavie.

Existe-t-il un Dieu réel ? Nous ne pouvons pas répondre en nous appuyant sur les principes de la Raison. Nous ne devons pas toujours suivre la raisonHeureusement, parfois, que l'homme n'est pas toujours raisonnable et qu'il suit par exemple son instinct ou sessentiments.

Jean-Jacques Rousseau montre, par exemple, dans le Discours sur l'origine et les fondements del'inégalité parmi les hommes, que la raison nous isole et que le coeur nous rapproche. « Il est donc bien certain que la pitié est un sentiment naturel qui,modérant dans chaque individu l'activité de l'amour de soi-même,concourt à la conservation mutuelle de toute l'espèce.

C'est elle quinous porte sans réflexion au secours de ceux que nous voyonssouffrir : c'est elle qui, dans l'état de nature, tient lieu de lois, demoeurs et de vertu, avec cet avantage que nul n'est tenté dedésobéir à sa douce voix : c'est elle qui détournera tout sauvagerobuste d'enlever à un faible enfant, ou à un vieillard infirme, sasubsistance acquise avec peine, si lui-même espère pouvoir trouver lasienne ailleurs ; c'est elle qui, au lieu de cette maxime sublime dejustice raisonnée, Fais à autrui comme tu veux qu'on te fasse, inspireà tous les hommes cette autre maxime de bonté naturelle bien moinsparfaite, mais plus utile peut-être que la précédente, Fais ton bienavec le moindre mal d'autrui qu'il est possible.

C'est en un mot dansce sentiment naturel, plutôt que dans des arguments subtils, qu'il fautchercher la cause de la répugnance que tout homme éprouve à malfaire, même indépendamment des maximes de l'éducation.

Quoiqu'ilpuisse appartenir à Socrate et aux esprits de sa trempe, d'acquérir dela vertu par raison, il y a longtemps que le genre humain ne seraitplus, si sa conservation n'eût dépendu que des raisonnements deceux qui le composent.

» Rousseau. MODÈLE. Dans ce texte, Rousseau fait l'apologie de la pitié. 1) La pitié est définie tout d'abord comme le sentiment naturel.. »

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