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L'irrespect est-il contraire au DEVOIR?

Publié le 25/01/2020

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On peut alors défendre un irrespect salutaire. Prenant acte de la distance entre les valeurs socialement reconnues et une morale universelle des hommes, les cyniques radicalisent l'exigence socratique de la parrhesia ou libre parole. On connaît la réplique (légendaire?) de Diogène à Alexandre : « Ôte-toi de mon soleil ! » Quand les valeurs se figent, quand elles masquent la domination, c'est l'irrespect social qui constitue le respect de la loi morale. Kant notait, dans Idée d'une histoire universelle, que «nous sommes civilisés à l'excès» mais « nous ne sommes pas encore moralisés», entendant par là que nous ployons sous les conventions par manque d'un sens personnel du devoir qui rendrait les conventions inutiles.

L'irrespect est-il toujours une vertu ? Il y a ici une autre ambiguïté : condamner l'hypocrisie, c'est se poser en juge des faiblesses des autres, dans une prétention au dévoilement d'une certaine vérité morale. Le devoir, pour Kierkegaard, ne peut être que mon devoir, et non celui que j'inflige aux autres ou dont je dénonce en eux l'absence. La politesse, règle superficielle, n'exprime-t-elle pas au moins un art de vivre avec les autres qui n'impose pas aux hommes d'être des saints mais leur évite de se heurter? Alain la décrit, dans ses Propos sur le bonheur, comme une «gymnastique contre les passions» : la vraie politesse serait une joie contagieuse qui «adoucit tous les frottements» et signifie : «Ne nous irritons pas; ne gâtons pas ce moment de notre vie. »

« autres pour leur statut social, comme lorsque l'on parle de respecter son supérieur hiérarchique.

Cela n'aurait plus grand-chose à voir avec le respect moral, qui implique le respect de tout homme quel Ill qu'il soit.

~ •Respecter autrui pour sa fonction serait ne pas le respecter en tant o: qu'homme.

On parlerait plutôt d'une respectabilité sociale, comme 0 ces «respects d'établissement» que décrit Pascal dans ses Discours :F:: sur la condition des grands : «Si vous étiez duc sans être honnête et homme, je vous ferais encore justice; car en vous rendant les devoirs .J extérieurs que l'ordre des hommes a attachés à votre naissance, je ne manquerais pas d'avoir pour vous le mépris intérieur que mériterait la bassesse de votre esprit.» S'il s'agit d'approuver une norme ou une hiérarchie sociale par intérêt, cela engendre l'hypocrisie.

Ill.

Hypocrisie ou politesse? •On peut alors défendre un irrespect salutaire.

Prenant acte de la distance entre les valeurs socialement reconnues et une morale uni­ verselle des hommes, les cyniques radicalisent l'exigence socratique de la parrhesia ou libre parole.

On connaît la réplique {légendaire?) de Diogène à Alexandre : «Ôte-toi de mon soleil ! » Quand les valeurs se figent, quand elles masquent la domination, c'est l'irrespect social qui constitue le respect de la loi morale.

Kant notait, dans Idée d'une histoire universelle, que «nous sommes civilisés à l'excès» mais «nous ne sommes pas encore moralisés», entendant par là que nous ployons sous les conventions par manque d'un sens personnel du devoir qui rendrait les conventions inutiles.

•L'irrespect est-il toujours une vertu? li y a ici une autre ambiguïté : condamner l'hypocrisie, c'est se poser en juge des faiblesses des autres, dans une prétention au dévoilement d'une certaine vérité morale.

Le devoir, pour Kierkegaard, ne peut être que mon devoir, et non celui que j'inflige aux autres ou dont je dénonce en eux l'absence.

La politesse, règle superficielle, n'exprime-t-elle pas au moins un art de vivre avec les autres qui n'impose pas aux hommes d'être des saints mais leur évite de se heurter? Alain la décrit, dans ses Propos sur le bonheur, comme une «gymnastique contre les passions» : la vraie politesse serait une joie contagieuse qui «adoucit tous les frottements» et signifie:« Ne nous irritons pas; ne gâtons pas ce moment de notre vie.» > Flash bac p.

'125. »

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