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L'oeuvre d'art est-elle une oeuvre de son temps ?

Publié le 27/02/2008

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  I ? L'art comme reflet idéologique de son temps ? Pour Marx, l'art est inscrite dans l'histoire, l'histoire de l'art est également celle de son temps. L'oeuvre de l'artiste dépend de son temps, c'est-à-dire d'une idéologie, d'une société, d'une économie. ? Loin d'être indépendante de son temps, l'oeuvre de l'artiste est le reflet - des contradictions inhérente à son époque, et la plupart du temps il va refléter essentiellement l'idéologie de la classe dominante. - de la progression des peuples sur le plan matériel, en particulier sur le plan des techniques de productions. - l'artiste enfin est un travailleur comme les autres : d'une part il lui fait bien vivre, et donc il s'insert dans un marché, et d'autre part il crée non pas individuellement (critique de l'idéologie du « génie créateur ») mais en commun avec d'autres. Il est donc le témoin de son époque. ? On peut prendre des exemples de production artistique : - Le théâtre de Molière met en scène l'aristocratie ce son temps, bourgeois et paysans leur servant souvent de faire valoir. - Le théâtre de Beaumarchais, cent ans plus tard, consacre la révolte des valets, et annonce la Révolution française. - Si le répertoire pianistique se développe autant au XIXème siècle, c'est parce qu'il y a des pianos, certes, mais surtout parce qu'il y a des manufactures pour les produire en grand nombre : il deviendra l'instrument emblématique de la classe bourgeoise naissante. ? Cependant on peut remarquer que ce sont également des thèmes universels que véhiculent les oeuvres artistiques : la bêtise humaine, la cupidité, la domination, thèmes présents quelle que soit l'époque.


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« Le domaine de la mort en était la limite, c'est comme tel qu'il se révéla à l'esprit de cespremiers hommes: tout à coup la mort introduisait ce qui dément la valeur de l'activitéhumaine, ce qui bouscule le sentiment de capacité lié aux premières lueurs de l'intelligence.L'animal n'attend rien et la mort ne le surprend pas, la mort échappe en quelque sorte àl'animal.

Mais l'homme, qui travaille, attend le résultat de son travail, et la mort détruit latranquille attente qui est le fondement de toute pensée.

La pensée est d'abord une attente :la mort répond à cette attente en l'anéantissant, la mort se révèle à nous parl'anéantissement de cette attente qui est la base de notre vie.

C'est de cette manière quel'activité intelligente de l'homme le mit en présence de la mort, en présence de la négationradicale, terrifiante, de ce qu'il est essentiellement.[...] Le « génie » se retrouve dans tous les peuples, il est commun à tous les hommes, mais ils'est manifesté à Lascaux avec cette sorte de fracas qui est le propre de la naissance.

Il estvraisemblable que les hommes de la Vézère comme les indigènes de l'Australie figurèrent lesanimaux qu'ils chassaient dans l'espoir qu'en les faisant apparaître sur la paroi ils lesamèneraient à paraître devant leurs armes: disposer d'une apparition, c'était déjà les fairetomber dans leur pouvoir.

Il y eut une croyance générale de l'humanité archaïque à l'effetmagique des représentations.

Du fond de cette caverne qui fascine, les artistes anonymes,effacés, de Lascaux nous invitent à nous souvenir d'un temps où les êtres humains ne sevoulurent de supériorité que sur la mort.G.

BATAILLE, Le Berceau de l'humanité : la vallée de la Vézère On perçoit dans cette approche anthropologique de l'art que les premières créations de l'homme eurentprobablement une signification magique : elles visaient, en représentant la vie, de signifier l'éternité de l'homme,elles viseront plus tard, en représentant la mort sur le tympan des cathédrales de l'exorciser, et de signifier lavictoire de l'espérance sur le néant.

Mais il s'agit d'une réduction anthropologique : ces interprétations ne nousdisent encore rien sur le l'oeuvre d'art elle-même.

• Le rapport de l'oeuvre de l'artiste au temps est autre : l'oeuvre d'art permet à tout ce qui est de l'ordre del'éphémère et du particulier (dans notre vie, dans la nature, dans nos sentiments) d'accéder à une dimensionintemporelle et universelle.

L'oeuvre de l'artiste est une expérience subjective rendue tangible pour d'autres :une expérience qui peut accéder, par une représentation sensible, à l'univers.

Même après la mort de l'artiste,d'autres hommes pourront retrouver dans son oeuvre le miroir de leurs émotions.

• Ainsi, si l'on voit dans l'oeuvre d'art l'expression d'une condition humaine dont le caractère reste le même quelsque soient les époques et les lieux, alors son sens se trouve au-delà de son temps : l'oeuvre de l'artiste dépassel'inscription dans l'époque qui l'a vue naître.

III – L'intemporalité de l'oeuvre d'art Malraux a explicité les rapports de l'art et du temps Il est impossible de concevoir le Musée comme historique.

Pour un peintre du moins.

Ce seraitsimplement ridicule.

Vous vous imaginez un peintre qui arrive devant le Musée en considérantchaque salle comme un produit? Les colonies produisent des bananes...

Le XVIe siècle produitl'art du XVIe siècle? C'est dément! Il est bien entendu que pour n'importe quel peintre, ce quicompte de l'art du passé est présent...

J'avais pris l'exemple du saint : pour celui qui prie, lesaint a son point d'appui dans une vie historique.

Mais il a une autre vie au moment où on esten train de le prier : quand on le prie, il est présent.

En somme, le saint est dans trois temps :il est dans son éternité, il est dans son temps historique ou chronologique, et il est dans leprésent.

Pour moi, ce serai t presque la réponse à la question « qu'est-ce pour vous qu'uneoeuvre d'art? » C'est une oeuvre qui a un présent.

Alors que tout le reste du passé n'a pas deprésent.

Alexandre a une légende, il a une histoire, mais il n'a pas de présent.

Vous sentezbien que vous ne pouvez pas ressentir de la même façon une peinture de Lascaux (i) et unsilex taillé.

Le silex taillé est dans l'histoire chronologique.

Le bison peint y est aussi, mais enmême temps, il est ailleurs.

Et là, vous mettez le doigt sur ce qui est absolument fondamentalà mes yeux.

Ce que je dis d'important, c'est ça on ne peut pas concevoir l'art moderne, dansses rapports avec le musée imaginaire, etc., si on ne commence pas par ressentir que l'oeuvred'art de notre temps est dans un temps qui n'est pas soumis à l'ordre chronologique...André Malraux, Lazare.

Le Miroir des Limbes .

Éd.

Gallimard, 1974. • Ainsi, pour comprendre cette idée de Malraux, nous pouvons comparer deux séries d'objets :- Préhistoire 14000 av.

J.

C.

Objet technique : Une hache de pierre taillée oeuvre d'art : Le grand bison peint des grottes de Lascaux- XXe siècle :Objet technique : Un poste de radio. »

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