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L'opinion majoritaire est-elle nécessairement la meilleure ?

Publié le 12/03/2009

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L'opinion majoritaire est-elle nécessairement la meilleure ?

Il semble évident que cette question réclame une réponse négative. Tout d’abord on peut s’interroger de la provenance de cette opinion majoritaire, si elle n’a pas été fabriquée, contrainte, obtenu par la terreur. Et par définition, une opinion n’est qu’un jugement valable ni objectivement ni subjectivement, contrairement à la croyance qui est valable subjectivement. L’opinion est capable d’être modifié si une autre opinion vient la remplacer. Finalement, l’opinion n’est qu’un jugement porté sur une chose, souvent construit sur notre expérience personnelle forcément partielle et partiale. L’opinion est aussi construite aussi de notre éducation, de notre milieu social, du reste de la population. Quand on n’a pas d’opinion, on se rallie souvent à l’opinion de la majorité. L’opinion peut être aussi manipulée par le pouvoir politique, les médias. Les préjugés eux-mêmes sur certaines catégories de population peuvent devenir opinion publique lorsqu’il est porté à un niveau politique. Aussi, l’opinion ne semble ni bonne ni mauvaise, elle existe. Elle peut par contre à la morale, à la vérité au bien de l’humanité en général. Il faut parfois avoir le courage de voir plus loin que l’opinion majoritaire. Lors de l’abolition de la peine de mort, une majorité de français y était opposée…

 

  • 1) L’opinion publique comme instrument du politique.
  • 2) L’idée de volonté générale.
  • 3) Comment se placer au-delà de l’opinion ?

 

 

 

 

 

 

« implicitement, quels sont les citoyens qui feraient partie de ces classes.

Or tel sera bien le cas si la volonté estgénérale par sa source, puisque la règle de l'unanimité empêche qu'une fraction soit l'objet d'un privilège ou d'unesujétion particuliers.

De même, la généralité de l'objet garantit la généralité de la source : il n'est pas nécessaire que les citoyens soient unanimes.

La volonté générale n'est pas, en effet, la volonté de tous et peut êtrevalablement exprimée par la majorité.

Même alors, il n'existe aucun risque d'oppression, car si l'objet estvéritablement général, c'est-à-dire si la loi est applicable à tous, la majorité qui voudrait être oppressives'opprimerait elle-même, ce qui est inconcevable. À vrai dire, il semble que Rousseau, en renonçant à la fois à l'exigence de l'unanimité et à celle de l'application effective à tous, ait échoué à définir un système cohérent.

Lesystème l'eût été en effet si la généralité de l'objet avait été garantie par l'unanimité, ou la généralité de la sourcepar l'application universelle ; mais en prenant deux termes relatifs, en faisant dépendre la généralité de l'objet de lagénéralité de la source et celle-ci à son tour de la généralité de l'objet, Rousseau ne ménageait plus aucunegarantie interne.

Quand l'objet n'est plus général, quand « tous les caractères de la volonté générale cessent d'être[dans la pluralité], quelque parti qu'on prenne, il n'y a plus de liberté ».

Comment se placer au-delà de l'opinion ? Le défi normatif que relève Rawls avec son monumental ouvrage Théorie de la justice (1971), est de découvrir les principes de justice que devrait adopter toute société « juste » ou « bien ordonnée », la question institutionnellevenant ensuite.

Pour Rawls, l'objet d'une théorie de la justice est de déterminer la « structure de base de lasociété », c'est-à-dire la manière dont les institutions - juridiques, politiques et économiques - doivent attribuer lesdroits individuels et répartir les fruits de la coopération sociale.

Contrairement à l'utilitarisme, qui définit le juste parrapport à une conception particulière du bien - à savoir la maximisation de l'utilité globale -, la théorie rawlsienne seveut purement procédurale.

La première partie de l'ouvrage fournit alors une première formulation des deux principesqui doivent guider les règles de la coopération sociale.

D'une part, chaque individu doit avoir un accès égal ausystème le plus étendu possible de libertés (principe de liberté).

D'autre part, les inégalités économiques et socialesne sont légitimes que si elles bénéficient aux plus désavantagés (principe de différence) et respectent une justeégalité des chances.

Ces deux principes sont eux-mêmes ordonnés : il existe une priorité absolue du principe deliberté et, de plus, le principe de différence l'emporte sur toute considération d'efficacité ou de bien-être.

Le dernier temps de l'argumentaire, le plus original de l'ouvrage, justifie alors ces principes en montrant qu'ils seraient choisispar des individus rationnels lors d'un contrat social.

Ce contrat doit respecter un certain nombre de contraintesmorales minimales (« la position originelle ») afin d'assurer l'impartialité du choix des contractants.

C'est pourquoiRawls place les individus sous un « voile d'ignorance » : les individus ne savent rien de leur position, de leurs talentsou encore de leurs goûts dans la société. Pour Rawls, comme pour Rousseau, les individus doivent mettre de côté leurs opinions personnelles, leurs particularités pour aboutir à une volonté, une direction qui soit en même favorableà tous et le moins défavorable possible aux individus.

Suivre en vérité l'opinion de la majorité n'est en rienl'assurance de se diriger dans la bonne direction.

Conclusion.

Cette réflexion a, certes, une tonalité politique.

L'opinion est devenue un instrument politique fondamental dans nossociétés démocratique.

Or on peut tout faire dire à l'opinion, le meilleur et le pire, la majorité d'une opinion estsouvent pris comme prétexte et comme caution aux pires politiques.

Il suffit de quelques sondages pour remettre encause le droit à l'avortement, la peine de mort, les OGM, la politique d'immigration.

L'opinion mesurée par desenquêtes et des sondages n'est souvent que le reflet, qu'une photographie d'une population et non de la réalité desfaits d'une situation.

L'écart entre la réalité du terrain, de la vie et les décisions politiques prises avec pour seulebase légitime, l'opinion publique donne lieu le plus souvent à des mesures arbitraires.

Les vraies mesures sont celleprises en concertation avec les personnes concernées, les représentants syndicaux, les associations, lesprofessionnels, parfois les intellectuels, les travaux de recherches scientifiques indépendants, les experts et non lasimple opinion de l'homme de la rue.

C'est le suffrage universel et l'élection des représentants du peuple qui sont labase de la démocratie non l'opinion.. »

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