L'opinion peut-elle atteindre la vérité ?

« Dans le domaine de la connaissance, la vérité est, après examen, destruction des opinions.Et il n' est rien de plus exclusif et de plus intolérant que la proposition vraie.Lorsque nous pensons, nous sommesobliger de porter un jugement.

Juger, c'est affirmer ou nier.

Lorsque nous jugeons, on se déclare en possession devérité sur quelque chose.

C'est là où va se jouer le vrai ou le faux.

C'est un acte simple c'est a dire qu'on peut jugerqu'une seule chose à la fois.

La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Ellese définit traditionnellement comme la correlation entre le réel et le discours.

Nous sommes tous capable de faire lepartage entre l'erreur et la vérité (par un calcul mathématique).

Cela explique alors que nous possèdons le savoir, laconnaissance, on a donc une compréhension spontainee en nous.

La vérité n'est donc ni un fait, ni une donnée : aucontraire, elle doit toujours être recherchée.Avoir une opinion, c'est déjà tenir quelque chose pour vrai.

Et on peut souvent se demander quelle part de véritételle ou telle opinion comporte.La vérité ne concerne que les jugements de connaissance.La preuve réalise le consensus par la démonstration et la vérification, par la production des faits.

Ainsi, si onconsidère que tout corps animé d'un mouvement doit s'arrêter au bout d'un moment et qu'on n'en dit pas plus, c'estlà une simple opinion.

Elle peut être dite fausse puisque, en vertu du principe d'inertie, le corps en mouvement n'aaucune raison de s'arrêter s'il n'est empêché (par des forces de frottements par exemple).

Mais, inversement, cetteaffirmation est on ne peut plus vraie puisque, de fait, on ne rencontrerait jamais au cours de notre vie un objetanimé d'un mouvement perpétuel.Dans le domaine de la connaissance, la vérité est, après examen, destruction desopinions.Et il n' est rien de plus exclusif et de plus intolérant que la proposition vraie.Notre opinion a donc au moins le mérite d'être en accord avec toute expérience possible.

Elle a quelque chose à voiravec la connaissance puisqu'elle se présente comme jugement à propos d'une réalité et qu'elle nie du même coupl'opinion contraire. D'emblée, l'opinion, parce qu'elle n'est pas prouvée mais variable selon les personnes, paraît ainsi s'opposer à lavérité ; pourtant, soutenir une opinion, c'est tenter de s'élever vers l'objectivité en cherchant à produire un discourspartagé parce que cohérent et ajusté à son objet.

Néanmoins, se demander si la diversité des opinions ne permetpas d'aboutir à la vérité, c'est sous-entendre que nous ne trouverons jamais la vérité absolue.

Certes, lesexpériences de chaque individu le font progresser différemment dans sa réflexion et par conséquent dans sonopinion, mais est-il pour autant légitime d'admettre que la diversité des opinions rend vaine la recherche de la vérité? Ou bien la vérité peut-elle résulter du conflit des opinions et des connaissances ? Hors il n' y a pas de vérité dansle monde de la politique, du droit, en morale, en religion, en art, en philosophie, en économie.l n' y a que despréférences, des imaginations et des émotions, des goûts et des aversions.

On n'y rencontre ni démonstration, nivérification mais uniquement des stipulations et / ou la cohérence des argumentations.Dans les domaines relevant du plausible, la vérité est impossible à établir.

Il n' y a que des préférences, desimaginations et des émotions, des goûts et des aversions.On n'y rencontre ni démonstration, ni vérification maisuniquement des stipulations et la cohérence des argumentations.C'est donc perdre son temps que de prétendrefonder ou disqualifier en vérité une opinion.. »