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l'optimisme est-il une vertu ?

Publié le 29/11/2005

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● (Renvoyer dos à dos optimisme et pessimisme) Le pessimisme consiste à voir le mauvais côté des choses en toute circonstance, à prévoir le pire. Idée selon laquelle l'existence du mal l'emporterait sur celle du bien. C'est ce que croit Schopenhauer pour qui le monde est non seulement absurde, mais aussi lieu de la souffrance. Notre existence n'a de ce fait aucun sens puisque nous sommes soumis à nos désirs, que ceux ci ne peuvent jamais être satisfaits, et qu'ils sont en réalité non pas la marque de notre individualité, mais une ruse de la nature pour perpétuer l'espèce. Cette philosophie de Schopenhauer conduit au renoncement et au suicide.             è Finalement, il semblerait que d'un point de vue pratique optimisme et pessimisme se valent puisqu'ils conduisent tous deux à l'inaction, en déclarant les événements et l'ordre du monde comme supérieurs à l'homme. Ce dernier doit donc les accepter ou les refuser, mais il ne peut en aucun cas agir contre eux ou chercher à les modifier.     II/ Et la lucidité ? :             Si l'optimisme et le pessimisme sont deux manières différentes de voir le monde, ou plutôt de se rapporter au monde, pourquoi ne pas tout simplement considérer le réel dans son objectivité. Autrement dit, pourquoi ne pas être lucide plutôt que de voir le monde en considérant uniquement tel ou tel aspect ?

Le sujet pose la question de la valeur morale, et met en cause la qualité qu’est l’optimisme : il s’agit de déterminer quel est son statut, sa valeur. Si on désigne l’optimisme comme étant une vertu, le pratiquer sera une qualité, et il n’y a pas de limite à la pratique d’une vertu. Or, si l’optimisme consiste à accepter le monde tel qu’il est en considérant que cela pourrait être pire, on peut considérer qu’il consiste en une absence de lucidité – ce qui n’est pas une vertu.

            Si l’on considère que la vertu est une qualité qui permet de se diriger dans la vie – si elle est pratique – alors il s’agit, après avoir étudié les conséquences de l’usage de l’optimisme comme vertu, de voir si elle est pratique. Autrement dit, est-ce que l’optimisme est une qualité qu’il est possible d’exercer sans limites, et si non, quelles sont ces limites ?

« phénoménologie de la Perception lorsqu'il dit que « toute conscience est conscience de quelque chose », autrementdit que toute conscience est intentionnalité.

On trouve cette citation dans la seconde partie des « Méditations cartésiennes » (1929).

Husserl (1859-1938) est le fondateur de la phénoménologie et le précurseur de ce que l'on nomme l'existentialisme.Le mot d'ordre de la phénoménologie est le retour aux choses mêmes.

Il s'agitde se battre contre une conception positiviste de la science et contre lesfaux savoirs, pour s'interroger à nouveaux frais sur la façon dot les chosesnous apparaissent.Notre citation apparaît dans les « Méditations métaphysiques ».

Le titre dit assez que Husserl entend se réapproprier le projet cartésien de fonder les sciences.

Mais il tente aussi, dans ce qu'il nomme « les temps de détresse », de fonder une véritable science de l'esprit, en se battant à la fois contre le« psychologisme » et contre le modèle des sciences objectives de la nature. « Partout à notre époque se manifeste le besoin pressant d'une compréhension de l'esprit […] Ma conviction est que la phénoménologie a faitla première fois de l'esprit en tant qu'esprit le champ d'une expérience etd'une science systématique, et opéré par-là le retournement total de la tâchede la connaissance. » On retrouve donc, au départ de notre texte, la même exigence derigueur, de radicalité que chez Descartes .

Husserl aussi pratique une sorte de doute qui consiste à suspendre notre croyance naïve et naturelle aumonde et à son existence.

Lui aussi découvre comme première certitude le« Je pense ». Mais Descartes était pressé de fonder la science de son temps, et s'il découvrait le dualisme, il faisait de la conscience une chose qui pense.

Descartes établissait une sorte de parallèle entre la « chose étendue », le corps, et la « chose qui pense », la conscience. Husserl reste attentif à une propriété remarquable de la conscience : « Toute conscience est conscience de quelque chose ». Chaque fois que je pense, je pense bien à quelque chose.

Cela veut dire que le « Je », la conscience vise toujours autre chose qu'elle-même.

La conscience, si l'on veut, n'est jamais enfermée en elle-même, elle est toujours lemouvement de se dépasser vers autre chose, vers un objet.

Que la conscience soit toujours en mouvement versautre chose, cela signifie que toute activité psychique est toujours dirigée vers autre chose qu'elle-même.

On nepeut plus, comme tendait à le faire Descartes , assimiler la conscience à une chose ou à une intériorité. Précisément, ce qui différencie la conscience de toutes les choses, de tous les objets –qui sont ce qu'ils sont- c'est son caractère dynamique, qui fait qu'elle est toujours rapport à autre chose qu'elle-même, dépassement,mouvement, vers un autre.

La pensée porte toujours un rapport au monde.

Etre conscient, c'est d'abord êtreprésent au monde.Les existentialistes (surtout Sartre ) seront particulièrement attentifs à ce que Husserl nomme « intentionnalité », et qui désigne ce caractère de la conscience d'être toujours conscience de.

Voici comment Sartre commente cette formule : « Connaître, c'est s'éclater vers », s'arracher à la moite intimité gastrique pour filer là-bas, par delà soi , vers ce qui n'est pas soi, là-bas près de l'arbre, et cependant hors de lui .» La pensée est décrite ici en terme de mouvement, de dynamique, et non plus de « moite intimité ».Non seulement il n'y a pas de commune mesure entre les propriétés de la matière et celles de la pensée, mais il fautajouter que les choses et la conscience n'ont pas la même manière d'être.

L'existence propre de la conscience estcette capacité de se transcender, de se projeter vers autre chose, de porter un rapport au monde auquel, par-làmême, elle est présente.Husserl tire deux autres conséquences de ce caractère majeur de la conscience.

Si je perçois un cube, je déclare « Je vois un cube ».

Or, en toute rigueur, je ne peux pas voir les six faces du cube à la fois.

Cela signifie que ma conscience ne s'en tient jamais à ce qui lui est donné ici et maintenant.

Je vois deux faces du cube, mais j'anticipesur celles que je vais voir, ou je me remémore celles que j'ai vues.

Autrement dit, une autre caractéristique de laconscience est d'établir des synthèses, de relier ce qui est perçu ici et maintenant avec ce qui l'a été ou ce qui lesera.

Ce qui amène à dire que la conscience est temporelle, effectue ses synthèses dans le temps.Autrement dit, la citation signifie d'abord que la conscience est toujours le mouvement de se dépasser vers autrechose, de viser autre chose.

Mais il faut aussi comprendre que si ce que je vise (les deux faces du cube) a unesignification pour moi (je sais et comprends que j'ai affaire à un cube), c'est que ma conscience a la capacité dedépasser ce qui lui est simplement donné pour le lier à d'autres représentations passées ou futures.

Le but et l'ambition de la phénoménologie sont le retour aux choses mêmes.

Parlant de la révolution d' Einstein , Husserl déclare : « Ainsi Einstein ne réforme pas l'espace et le temps où se déroule notre vie d'être vivant ». Loin de comprendre ceci comme une attaque contre les sciences (auxquelles fut formé Husserl ), il faut le comprendre et comme une attaque contre le scientisme, et comme la nécessité d'un retour aux questions centralesdu sens : « De simples sciences de faits forment une simple humanité de faits.

Dans la détresse de notre vie cette science n'a rien à nous dire.

Les questions qu'elles excluent par principe sont précisément les questions qui sont lesplus brûlantes à notre époque malheureuse ce sont des questions qui portent sur le sens ou l'absence de sens detoute existence humaine. » L'ambition de la phénoménologie est donc de questionner le sens, de retrouver le sol où se déroule notre vie d'être. »

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