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L'organisme vivant peut-il être considéré comme une oeuvre d'art ?

Publié le 07/03/2005

Extrait du document

Nous sommes ainsi débarrassés de l'anthropomorphisme (le finalisme de Kant est un "principe régulateur", une analogie heuristique) qui impliquait une lecture biaisée du fonctionnement de l'organisme. III/ Le temps :                 Il serait possible de dire que, tout comme l'organisme, l'oeuvre d'art peut être composée de parties qui ne valent qu'ensemble, qu'elles sont interdépendantes, et qu'elle se donnent mutuellement signification. Mais ces oublier que les parties de l'organisme possèdent une force formatrice. L'identification entre l'oeuvre et l'organisme ne peut donc jamais aller plus loin que l'analogie, puisque le vivant possède le mouvement autonome, la vie, et qu'il est donc surtout soumis au temps.               ● Bergson critique à la fois Descartes et Kant. Réduire le vivant à un automate, c'est considérer que la vie se comporte comme de la matière inerte, ce qui n'est pas le cas. A-t-on déjà vu un automate se transformer ou se reproduire ? Ceci sans compter que dire que l'organisme possède une "force formatrice" n'épuise pas sa définition. En effet, cette formation, cette autoproduction est particulière : elle est irréversible, elle est ancrée dans le temps, elle est création.             ● En effet, l'oeuvre est une création, mais une fois terminée, elle devient intemporelle, et à l'inverse du vivant, elle ne dure pas.

● Bien définir les termes du sujet :

- « Organisme vivant « : Préciser de l'organisme qu'il est vivant implique que l'on ne s'intéressera pas à l'organisme comme ensemble administratif. Il s'agit de la somme d'organes constituant un être vivant qui possède des propriétés particulières, comme l'autonomie, l'autoformation, l'autoréparation, la reproduction, et l'interaction avec le milieu extérieur. Parler d'organisme nous conduit à étudier le vivant uniquement sous son aspect biologique, et en aucun cas comme pouvant être habité par une âme ou une conscience.

- « oeuvre d'art « : Nous prendrons ici le terme en son sens esthétique le plus général. C'est une création singulière produite intentionnellement par un artiste, en vue de produire le beau ou tout autre résultat ou perfection esthétique. Elle se caractérise par son intemporalité, sa perfection, et semble être le fruit d'un certain talent ou génie.

- « Considéré comme « : c'est assimiler, identifier, regarder l'organisme de la même manière que l'on regarderait une oeuvre d'art. C'est déposer les caractéristiques de l'un sur l'autre, comprendre l'un par l'autre.

● Construction de la problématique.            

            Le sujet demande que l'on y réponde par oui ou non, il porte sur la possibilité et la légitimité de l'assimilation de l'organisme à l'oeuvre d'art. Au vu des définitions, tout semble opposer les deux termes. Alors que l'un n'existe que dans le temps et possède des capacités qui font de lui un être sans cesse en accomplissement, l'autre est voué à l'intemporel, il est inerte, et déjà accompli. Si nous sommes tentés de les rapprocher, c'est parce que tous deux se caractérisent par la perfection de leur réalisation, et un certain mystère quant à leur réalisation.

● Il s'agit donc de voir si "considérer" (c'est-à-dire identifier et assimiler) l'organisme comme une oeuvre d'art ne le dénature pas, si cela ne lui enlève pas des caractéristiques fondamentales pour lui en ajouter d'autres qui ne le concernent pas.

 

« ● Comme l'explique Kant dans la critique de la faculté de juger, il ne faut pas réduire le vivant à l'automate, mais plutôt se pencher sur les propriétés singulières de ce dernier.

Il possèdeen effet des caractéristiques essentielles comme l'autoformation, lareproduction ou l'autoréparation.

Autrement dit, il est une "finalité naturelle",c'est-à-dire qu'il est à la fois cause et effet de lui-même.

(cf.

ex de l'arbre : iltransforme sa nourriture pour grandir ; il est cause de ces transformationspuisqu'il en est l'origine, et effet de ces transformations puisque c'est parelles qu'il se nourrit et donc qu'il existe.) ● Dire de l'organisme qu'il est une oeuvre d'art, c'est oublier qu'il estun être organisé, qu'il "fonctionne".

Comme le dit Kant, tout est fin etréciproquement moyen, il est en perpétuel accomplissement, construction, ilest organisé et s'organise sans cesse lui-même.

à Le vivant possède une "force formatrice" que ne possède pas l'oeuvre d'art qui une fois achevée, sefige dans l'intemporalité. ● En refusant d'assimiler le vivant à une oeuvre d'art ou à unautomate, Kant le considère en tant que tel et recherche ainsi lescaractéristiques qui lui sont propres.

Nous sommes ainsi débarrassés del'anthropomorphisme (le finalisme de Kant est un "principe régulateur", uneanalogie heuristique) qui impliquait une lecture biaisée du fonctionnement del'organisme. III/ Le temps : Il serait possible de dire que, tout comme l'organisme, l'oeuvre d'art peut être composée de parties qui nevalent qu'ensemble, qu'elles sont interdépendantes, et qu'elle se donnent mutuellement signification.

Mais cesoublier que les parties de l'organisme possèdent une force formatrice.

L'identification entre l'oeuvre et l'organisme nepeut donc jamais aller plus loin que l'analogie, puisque le vivant possède le mouvement autonome, la vie, et qu'il estdonc surtout soumis au temps.

● Bergson critique à la fois Descartes et Kant.

Réduire le vivant à un automate, c'est considérer que la vie se comporte comme de la matière inerte, ce qui n'est pas le cas.

A-t-on déjà vuun automate se transformer ou se reproduire ? Ceci sans compter que dire quel'organisme possède une "force formatrice" n'épuise pas sa définition.

En effet,cette formation, cette autoproduction est particulière : elle est irréversible, elleest ancrée dans le temps, elle est création. ● En effet, l'oeuvre est une création, mais une fois terminée, elledevient intemporelle, et à l'inverse du vivant, elle ne dure pas.

L'organismequant à lui est soumis à la durée, c'est-à-dire au temps vécu, il est création etchangement.

(cf.

Bergson L'évolution créatrice) Conclusion : Il existe deux manières de considérer l'organisme comme une oeuvred'art : 1) l'organisme comme produit de l'art, comme résultat du travail del'artiste, et donc fruit d'une intention, et fait en vue d'une fin.

Cette façon deconcevoir le vivant lui enlève ses dimensions essentielles, c'est une réduction.2) Soit l'organisme est, par sa perfection, une oeuvre d'art entendue commeproduit de génie et de talent.

Mais dans ce cas, le vivant est mystifié, magnifié,et cette identification pourrait constituer ce que Bachelard appelle un "obstacleépistémologique".

Dans les deux cas, nous ratons les spécificités de l'organismevivant pour lui en accorder d'autres, parfois à tort.. »

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