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L'usage de notre raison nous rend-il libre ?

Publié le 30/11/2005

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Avoir une certitude n'est donc originairement possible qu'à partir de la liberté. Plus précisément, la liberté constitue la condition absolue à partir de laquelle seulement la raison va pouvoir opérer son cheminement propre à partir des vérités les plus simples et les plus évidentes vers celles plus complexes et moins évidentes. -Descartes développe également une théorie de la décision, dans les Méditations métaphysiques, selon laquelle l'homme, contrairement à l'âne de Buridan, peut choisir entre deux options également possibles, même si aucune raison ne pousse à choisir l'une plutôt que l'autre. Cette "liberté d'indifférence" permet à l'homme d'éprouver positivement en lui sa liberté absolue de choix, indépendamment de toute causalité donnée. Ainsi, la liberté, non seulement constitue la condition sine qua none de la bonne tenue méthodique de la rationalité, mais encore se révèle toute à fait indépendante de la rationalité elle-même : il n'y a donc aucune symétrie entre la raison et la liberté, en ce sens que la liberté ne procède en rien de la raison.     II. La liberté absolue est un leurre, elle est toujours reliée à une raison donnée, et cette raison empêche précisément la liberté d'exister en tant que telle (Leibniz).   -Selon Descartes (seconde théorie du libre-arbitre), il est possible d'éprouver l'absoluité de notre liberté en faisant un choix inverse à celui pour lequel l'entendement inclinerait naturellement. Cela prouverait donc que la volonté est absolue, puisqu'elle est détachée de la détermination de l'entendement, même si Descartes déplore cette forme inférieure de liberté. -Or, pour Leibniz, cette absoluité constitue un leurre, en ce que rien ne peut être sans avoir une raison pour être ce qu'il est : aucun être ne peut faire l'économie du principe fondamental de raison suffisante.

- La raison est la faculté qui permet notamment de lier entre eux deux faits données, au sein d'un même enchaînement causal. La raison est donc la faculté qui permet de rendre compte de la nécessité et du déterminisme des faits naturels. - La liberté, à l'inverse, c'est la sensation d'être tout à fait indépendant par rapport à un quelconque déterminisme extérieur. Etre libre, c'est se sentir indépendant de toute relation, c'est sentir l'absoluité de notre volonté. - Ainsi, la raison et la liberté semblent en tout point opposées ; or, la liberté ne pourrait-elle pas trouver dans la raison, c'est-à-dire dans la forme même de la rationalité, son fondement ultime ? Ou bien, à l'inverse, la liberté n'est-elle qu'un leurre dont le rôle précis de la raison serait de nous en préserver ?

« 1.1 Indifférence d'équilibre. Le premier sens de l'indifférence la comprend comme absence de détermination.

Il n'y a aucune raison qui motivel'homme agir, il se trouve alors dans un état d'équilibre ; autrement dit il n'est pas influencé de l'extérieur à choisirun parti plutôt qu'un autre.

En ce sens l'indifférence est liée à la liberté en tant qu'elles expriment toutes les deuxl'absence de contrainte.

« La perception du vrai ou du bien » fait référence au rôle de l'entendement pour lavolonté.

L'entendement est censé éclairer la volonté, la guider dans ses choix en lui montrant la voie à suivre.

Dansle cas de l'indifférence il y a défaillance de l'entendement, ou ignorance du but à choisir.

L'hésitation de la volontés'explique alors par la limitation de l'entendement humain. 1.2 La proportionnalité au sein de la liberté. Descartes a identifié la liberté d'indifférence au plus bas degré de liberté dans les Méditations métaphysiques, etplus précisément dans la quatrième méditation.

Il tendait à démontrer alors, son ouvrage précède cette lettre àMesland de quatre années, que nous étions d'autant plus libres que nous étions plus déterminés.

La liberté étaitproportionnelle à notre détermination.

L'indifférence comprise comme absence de détermination, se trouve au bas del'échelle.

En ce sens loin d'être le caractère essentiel de la liberté, l'indifférence en est bien plutôt l'état le plusfaible.

La liberté entendue comme puissance de se déterminer à agir de telle ou telle façon est irréductible àl'indifférence. Transition : Le premier sens de l'indifférence, que nous pouvons appeler indifférence négative, peut être identifiée à l'état d'hésitation ou d'équilibre d'un individu quand à celui-ci manquent des raisons d'agir.

Cependant cetteacception est-elle le seul sens de l'indifférence ? Deuxième partie : L'indifférence, une faculté positive ? 2.1 Un nouveau sens de l'indifférence. La deuxième acception de l'indifférence « la faculté positive de se déterminer pour l'un ou l'autre des deuxcontraires, c'est-à-dire de poursuivre ou de fuir, d'affirmer ou de nier » se trouve déjà dans la quatrième Méditationà l'endroit de la définition de la liberté ce qui atteste le rapprochement entre la liberté et l'indifférence.

Cettedeuxième acception comporte deux caractéristiques la faculté de juger « affirmer ou nier » et la faculté de désirer «poursuivre ou fuir ».

L'indifférence peut être dite positive en tant qu'il est question non pas d'absence dedétermination, mais de pouvoir de choisir entre des contraires. 2.2 La liberté est-elle inséparable de cette indifférence positive ? Il s'avère que cette indifférence positive est inhérente à la liberté.

Descartes ne distingue pas la liberté de lavolonté.

C'est pourquoi il est question de volonté dans le texte.

L'individu se trouve avoir le pouvoir de choisir entredes contraires dans tous les cas allant de la plus grande obscurité à la plus grande évidence. Transition : L'indifférence positive ou le pouvoir de choisir des contraires, pose le problème du refus de l'évidence. Qu'est-ce qui motive la liberté à refuser ce que lui dicte l'entendement ? Troisième partie : La disjonction entre l'entendement et la volonté. 3.1 La clarté de l'entendement ne suffit pas pour déterminer la volonté. L'entendement pourrait être le seul guide de la volonté et être la seule origine de sa détermination.

Or la volontépeut ne pas suivre l'évidence.

Son pouvoir inconditionné de choix s'exprime par la possibilité qui lui revient de suivrele pire tout en connaissant le meilleur.

Pourquoi l'homme choisirait-il de ne pas suivre l'évidence ? Est-ce la simpletransgression de ce que lui dicte l'entendement qui tente l'homme ? 3.2 Le Bien dans la manifestation de notre liberté. L'indifférence positive est le pouvoir de choix.

Ce pouvoir est le signe que la faculté de se déterminer acquiert del'indépendance par rapport à l'entendement.

L'individu ne refuse pas l'évidence pour le mal mais pour un autre bienrésidant dans l'expression de sa puissante liberté.

Le pouvoir de choix persiste même face à l'évidence. CONCLUSION La liberté d'indifférence est le plus souvent décriée.

Descartes lui-même dans les Méditations métaphysiques etencore ici dans cette Lettre à Mesland la réduit au plus bas degré de la liberté.

Mais elle n'est pas que cela, elles'avère irréductible à l'indifférence négative, l'état d'équilibre, dont il est question au début du texte.

Elle trouvesous la plume cartésienne une réhabilitation à travers la caractérisation de l'indifférence positive; celle-ci suppose laredéfinition d'une liberté inséparable d'un pouvoir inconditionné de choix.. »

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