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Machinisme: aliénation et liberté

Publié le 13/10/2011

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Une différence considérable sépare la machine 1900 de la machine 1950 : les progrès de l'automatisation ont permis d'abolir l'esclavage qui fut celui de l'homme au début du machinisme, et de consacrer l'ouvrier aux tâches demandant plus d'intelligence. L'homme pourra ainsi exercer ses facultés les plus hautes, et, dominant le déterminisme mécanique, recherchera une plus large compréhension de l'univers.

« poursuivra, ce seront donc les ressources les plus élevées de son intelligence que l'ouvrier devra mettre en œuvre, et ces ressources seront, par définition, de plus en plus éloignées de celles qui impli­ quent la soumission à un automatisme simple.

Ainsi la machine, en s'annexant progressivement le domaine des tâches automatiques, des plus élémentaires (machines 1850) aux plus complexes (cyberné­ tique), obligera l'homme à se spécialiser dans les tâches intellectuel­ les les moins faciles, et dans la solution des problèmes scientifique­ ment imprévisibles, où l'intuition, la morale et la mystique jouent un rôle prépondérant ...

...

En libérant l'homme du travail servile, la machine moderne le rend donc disponible pour les activités plus complexes de la civilisation intellectuelle, artistique et morale.

Il était nécessaire que, au moment où il créait les premières machines, l'homme s'absorbât dans leur étude et leur service.

Mais dès maintenant une division du travail s'esquisse, qui ne peut pas ne pas s'affirmer: la machine accomplira toutes les tâches nécessaires à la vie qui ne mettent en jeu que des réflexes ou des déterminismes; l'homme sera ainsi libéré d'une part considérable de ses travaux traditionnels, mais justement de ceux qui, étant les plus matériels, sont les moins essentiellement humains.

La machine conduit ainsi l'homme à se spécialiser dans l'humain ...

Tels sont les résultats des cent cinquante premières années du machinisme et du progrès technique .

Loin d'aboutir à l'abaissement de l'homme devant la matière, à l'application à l'être vivant du corset de fer du déterminisme mécanique, comme on pouvait le craindre, il y a trente ou cinquante ans, tout indique que la machine non seulement permettra à l'homme le libre exercice de ses facultés les plus hautes, mais le contraindra à cet exercice, en lui retirant progressivement les préoccupations et les obligations de nature matérielle.

Tout indique, de plus et surtout, que l'invention et l'usage des machines, après avoir pendant plus d'un siècle obligé la pensée scientifique à se consa­ crer tout entière à l'étude et la recherche du seul déterminisme, au point que les phénomènes non déterminés étaient négligés ou niés, conduira dans une seconde phase à une plus large compréhension du vaste univers; les lois de la machine nous ferons découvrir par con­ traste les lois de la vie.

Cette évolution est dès maintenant inscrite dans les faits; elle est évidente aux yeux de ceux qui en sont avertis.

Mais elle reste ignorée du plus grand nombre.

Les États-Unis n'entrevoient qu'à peine les. »

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