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Malebranche (Nicolas): la méditation de la vérité

Publié le 27/02/2008

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malebranche
Il est vrai que les enfants ne paraissent pas fort propres pour la méditation de la vérité et pour les sciences abstraites et relevées, parce que, les fibres de leur cerveau étant très délicates, elles sont très facilement agitées par les objets même les plus faibles et les moins sensibles ; et leur âme ayant nécessairement des sensations proportionnées à l'agitation de ces fibres, elle laisse là les pensées métaphysiques de pure intellection, pour s'appliquer uniquement à ses sensations. Ainsi, il semble que les enfants ne peuvent pas considérer avec attention les idées pures de la vérité, étant si souvent si facilement distraits par les idées confuses des sens. Malebranche (Nicolas) Cependant on peut répondre, premièrement, qu'il est plus facile à un enfant de sept ans de se délivrer des erreurs où les sens le portent, qu'à une personne de soixante qui a suivi toute sa vie les préjugés de l'enfance. Secondement, que si un enfant n'est pas capable des idées claires de la vérité, il est du moins capable d'être averti que ses sens le trompent en toutes sortes d'occasions ; et si on ne lui apprend pas la vérité, du moins ne doit-on pas l'entretenir ni le fortifier dans ses erreurs.

Le thème de l’enfant a connu un regain d’attention au 18 ème siècle. Les lumières, partisans d’une vision progressiste de l’histoire, mise en effet sur l’éducation de l’enfant pour améliorer le monde et la connaissance de l’humanité. Kant, ainsi un peu plus tard que Malebranche, donnera des règles et des conseils pour éduquer les enfants. Pourtant, Malebranche est l'un des premiers à s'intéresser de manière objective à l'enfant. Dans ce texte, il réfléchit sur la capacité des enfants d’atteindre la vérité. Ne sont-ils pas physiologiquement plus portés à ressentir qu’à réfléchir ? Mais n’est—il pas plus facile de les tourner vers la vérité ?

 

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