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Marx et la division technique du travail

Publié le 27/02/2008

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Un grand nombre d'ouvriers dont chacun fabrique le même objet, soit du papier, des caractères d'imprimerie, des aiguilles, etc., peuvent être occupés simultanément par le même capital dans le même atelier. C'est la coopération dans sa forme la plus simple. Chacun de ces ouvriers (peut-être avec un ou deux compagnons) fait la marchandise entière en exécutant l'une après l'autre les diverses opérations nécessaires et en continuant à travailler suivant son ancien mode. Cependant des circonstances extérieures donnent bientôt lieu d'employer d'une autre façon la concentration des ouvriers dans le même local et la simultanéité de leurs travaux. Une quantité supérieure de marchandises doit par exemple être livrée dans un temps fixé. Le travail se divise alors. Au lieu de faire exécuter les diverses opérations par le même ouvrier les unes après les autres, on les sépare, on les isole, puis on confie chacune d'elles à un ouvrier spécial, et toutes ensemble sont exécutées simultanément et côte à côte par les coopérateurs. Cette division faite une première fois accidentellement se renouvelle, montre ses avantages particuliers et s'ossifie peu à peu en une division systématique du travail. De produit individuel d'un ouvrier indépendant faisant une foule de choses, la marchandise devient le produit social d'une réunion d'ouvriers dont chacun n'exécute constamment que la même opération de détail. Les mêmes opérations qui, chez le papetier d'un corps de métier allemand, s'engrenaient les unes dans les autres comme travaux successifs, se changeaient dans la manufacture hollandaise de papier en opérations de détail exécutées parallèlement par les divers membres d'un groupe coopératif. Le faiseur d'épingles de Nuremberg est l'élément fondamental de la manufacture d'épingles anglaise; mais tandis que le premier parcourait une série de vingt opérations successives peut-être, vingt ouvriers dans celle-ci n'exécutèrent bientôt chacun qu'une seule de ces opérations qui, par suite d'expériences ultérieures, ont été subdivisées et isolées encore davantage. L'origine de la manufacture, sa provenance du métier, présente donc une double face. D'un côté elle a pour point de départ la combinaison de métiers divers et indépendants que l'on désagrège et simplifie jusqu'au point où ils ne sont plus que des opérations partielles et complémentaires les unes des autres dans la production d'une seule et même marchandise; d'un autre côté elle s'empare de la coopération d'artisans de même genre, décompose le même métier en ses opérations diverses, les isole et les rend indépendantes jusqu'au point où chacune d'elles devient la fonction exclusive d'un travailleur parcellaire. La manufacture introduit donc tantôt la division du travail dans un métier ou bien la développe; tantôt elle combine des métiers distincts et séparés. Mais quel que soit son point de départ, sa forme définitive est la même un organisme de production dont les membres sont des hommes. Marx et la division technique du travailS'agissant de la manufacture, on peut se demander comment elle s'est introduite dans l'histoire du travail coopératif des hommes. Des époques de l'histoire, notamment le XIXe siècle avec la révolution industrielle européenne, ont pu induire des changements dans les habitudes de travail des sociétés. Pour Marx, la manufacture a pour origine la division du travail, induite dans deux anciens modes distincts d'organisation du travail. Dans l'extrait proposé, Marx nous présente d'abord un des anciens mode d'organisation du travail (l.1 à 7). Dans une seconde partie, il explique comment a été introduite la division du travail dans ce même mode, qui aboutit à la mise en place de la manufacture (l.7 à 29). Enfin, il reprend sa théorie et il conclut sur l'origine de la manufacture, qui est double. À la fin du texte, Marx met l'accent sur la dimension sociale et humaine de l'arrivée de la manufacture. Si elle présente des avantages et semble s'être introduit spontanément dans l'histoire du travail coopératif, quels peuvent être ses aspects négatifs ?      Comment s'organisait le travail avant la division technique de celui-ci ? Dans la première partie, Marx nous décrit l'organisation du travail dans sa forme « la plus simple ». Cette ancienne méthode de travail consiste en la réunion d'ouvriers, effectuant tous le même travail. Ils fabriquent chacun le produit fini dans son intégralité. Marx met ici l'accent sur l'individualité, c'est-à-dire une certaine indépendance des ouvriers : « chacun fabrique le même objet », et « chacun fait la marchandise entière ». Le capitaliste réunit donc de nombreux ouvriers dont le travail consiste à la réalisation d'un produit en passant par toutes les étapes d'élaboration (et toutes les étapes nécessaires à celle du produit fini). Marx fait un constat de ce qu'était la forme la plus simple d'organisation du travail : la coopération d'ouvriers réunit sous les ordres d'un capitaliste. Bientôt, Marx interprétera un changement dans ce mode de travail, qui conduira à sa division. 

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« de détail ».Enfin, il illustre cette opposition par deux exemples : il compare un corps de métier allemand à la manufacturehollandaise, ainsi que le faiseur d'épingles de Nuremberg à la manufacture d'épingles anglaise.

Dans une troisième partie, Marx interprète la description et l'explication qu'il nous a faites auparavant.

Il conclutalors sur l'origine de la manufacture, qui est, selon lui, double.

Il explique que la division du travail s'est introduitedans deux anciens modes de travail, qui étaient différents, et que cette division du travail les a fait évoluer dans lesens de la manufacture qu'il décrit précédemment.

En premier lieu, il décrit brièvement la forme d'organisation dutravail qu'il ne nous a pas présentée dans la première partie.

Il s'agit d'une coopération d'artisans, qui ont desmétiers divers, qui travaillent dans le même atelier, et effectue chacun leur spécialité sur le produit fini.

On peutprendre comme exemple la construction d'un carrosse où la coopération d'artisans inclurait le tailleur pour les sièges,le fabriquant de roues, le peintre…Marx explique que la division du travail, dans ce mode d'organisation,consiste en la désagrégation et la simplification des étapes du produit fini.

Les artisans perdent l'étendue de leurmétier.

Leur savoir faire, qui était alors essentiel, s'est transformé en une action simplifiée et répétée.

En secondlieu, il reprend la forme qu'il a développée plus haut : au départ, c'est une coopération d'artisans, qui devientensuite une multitude de « travailleurs parcellaires ».

La manufacture a donc, selon lui, une double origine.

Oncomprend à présent l'organisation du texte.

Après avoir décrit les faits, Marx rappelle les deux formes de division dutravail, et conclut sur la double origine de la manufacture.Il souligne en dernier point que quelque soit l'origine, lerésultat est identique : ------------------------ L'extrait n'est pas une critique directe du capitalisme, mais on peut quand même noter un certain parti pris del'auteur.

On peut notamment noter dans la dernière phrase du texte une légère critique de la manufacture.

Marxnous rappelle ici que les membres sont des hommes.

Selon lui, le côté humain serait alors mis de côté ? Il sous-entend ici qu'avec l'apparition de la manufacture, les hommes sont réduits à l'état de machine.

On note égalementque dans cette nouvelle manière pour l'homme de travailler, Marx souligne l'aspect répétitif et individuel, qui rejointle mode de fonctionnement d'une machine.

Aussi, dans la deuxième partie du texte, on peut noter que Marx segarde bien de nous énoncer les « avantages particuliers » de la division du travail.

Il ne met pas en avant lesbienfaits que pourraient apporter la manufacture.

Marx nous décrit précisément le passage d'un mode de travail à une autre par la division de celui-ci, qui est selon luià l'origine de la manufacture.

Le texte semble n'être qu'un constat et une simple interprétation.

Cependant, ondevine l'opinion de Marx à propos de la manufacture, notamment sur ses bienfaits.

Il n'introduit pas encore la notiond'aliénation du travail, mais rappelle tout de même la dimension humaine qui lui semble essentielle.

On peut se douterque ce constat va être à l'origine de toute la théorie marxiste.

Sujet désiré en échange : spinoza, droit de nature. »

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