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Marx: L'homme est-il le seul à travailler ?

Publié le 09/03/2005

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Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme et la nature. L'homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d'une puissance naturelle. Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvement, afin de s'assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie. En même temps qu'il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature, et développe les facultés qui y sommeillent. Nous ne nous arrêterons pas à cet état primordial du travail, où il n'a pas encore dépouillé son mode purement instinctif. Notre point de départ c'est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l'homme. Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l'abeille confond par la structure de ses cellules de cire l'habileté de plus d'un architecte. Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans sa ruche. Le résultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur. Ce n'est pas qu'il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d'action, et auquel il doit subordonner sa volonté.

L'idée centrale du texte est que le travail a un caractère formateur pour l'humanité. En produisant ses conditions de vie, l'homme se produit lui-même, il devient véritablement humain. C'est pourquoi le travail est le propre de l'homme : lorsqu'on le compare à l'activité animale, on s'aperçoit que le travail humain s'en distingue non par la qualité du produit (les cellules de l'abeille sont parfaites), mais par la nature de l'activité elle-même : le travail est une transformation consciente et volontaire de la nature ; il en résulte que le produit du travail est l'objectivation d'une intention humaine.  Marx souligne donc en ce texte deux choses : a) le travail est le propre de l'homme ; b) il permet à l'homme de réaliser son humanité. Le texte s'inscrit ainsi dans la perspective d'une valorisation du travail humain. Le travail n'est pas seulement de l'ordre de la nécessité biologique (il faut travailler pour vivre), mais une activité dans laquelle l'homme construit son humanité. La position de Marx s'oppose donc aux conceptions qui, dans la hiérarchisation des activités humaines, font du travail une des moins nobles, une des plus « animales « et des moins « spirituelles « (Hannah Arendt par exemple dans la philosophie contemporaine).  Mais Marx refuse aussi de voir dans la pénibilité du travail, qui épuise ou abrutit le travailleur, l'essence du travail humain. Il existe certes des formes d'organisation du travail qui empêchent l'homme de s'accomplir en travaillant plutôt que de le permettre. Mais sortir l'homme de l'aliénation où l'enferment certains travaux, ce n'est pas vouloir qu'il travaille moins et qu'il augmente sa part de loisir ; c'est changer l'organisation sociale du travail de telle sorte qu'elle corresponde à la nature véritable du travail humain.

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« représente en idée le résultat qu'il cherche volontairement à produire.Pourquoi dit-on alors que les abeilles ou que les araignées travaillent ? Il s'agit pour Marx d'une comparaisontrompeuse, fondée sur une simple ressemblance qui ne doit pas nous abuser, car il existe un abîme infranchissableentre l'instinct et la conscience.

Ce à quoi s'oppose cet extrait: Ce texte s'oppose à tous ceux qui louent la perfection du travail animal, guidé par un instinct qui ne connaît ni lestâtonnements ni les erreurs du travail humain dirigé par la conscience.L'instinct, dit-on, est finalisé, c'est-à-dire naturellement adapté à la réalisation d'un but atteint sans errements.Ainsi, les abeilles fabriquent leur miel et les araignées tissent leurs toiles sans jamais se tromper, car l'instinct estadapté à la réalisation de ces tâches, sans passer par les erreurs d'un perfectionnement progressif.

Nietzscheinsistera sur ce point, prenant appui sur la perfection de l'instinct animal pour critiquer la valeur de la consciencehumaine et mettre l'accent sur ses imperfections.

La démarche de Marx est tout autre.Marx montre qu'en réalité le véritable travail vaut par la possibilité d'un perfectionnement indéfini lié à la conscience,et que Rousseau avait appelé « perfectibilité », c'est-à-dire cette possibilité, spécifique à l'homme, de progresser àpartir de ses erreurs et de ses tâtonnements.

L'instinct, au contraire, est sans progrès, car il ne provient pas d'uneactivité consciente, capable d'innover.

Il est fixé, une fois pour toutes, au but qu'il est déterminé à réaliser.Toutefois, ce texte possède un autre enjeu.

En insistant sur le fait que le travail à dimension humaine repose sur laconscience qu'a le travailleur de ses actes et de son projet d'action, Marx s'oppose surtout à toutes les formesd'organisation du travail qui rompent le lien entre la pensée et l'action.

Celles-ci réduisent le travail à uncomportement répétitif, dénué de sens, et qui devient d'une cécité comparable à ce que constitue l'instinct chezl'animal.C'est la division du travail dans l'industrie, au XIX siècle, qui est mise ici en question.

Lorsqu'elle est appuyée parune mécanisation à outrance des moyens de production, organisée selon un travail à la chaîne, elle fait perdre autravailleur la conscience de l'unité et du sens de son travail.L'ouvrier, en particulier, perd dans ce cadre le rapport de la représentation à l'action, le lien de la volonté à laréalisation, puisque ses gestes deviennent aussi mécaniques que peuvent l'être, dans leur domaine propre, ceux desautomatismes de la biologie animale, que l'on a nommé instincts.

Or, le propre du travail humain est d'être conscientde lui-même, de sa finalité et de sa signification.

MARX (Karl). Né à Trêves, en 1818, mort à Londres en 1883.

Il fit ses études aux Universités de Bonn, de Berlin et de Iéna, et fonda en 1842, la Gazette Rhénane.

Il se rendit à Paris en novembre 1843, et y lança les Annalesfranco-allemandes.

Expulsé en 1845, il se réfugia à Bruxelles, effectua un voyage en Angleterre, au cours duquel ilrédigea le Manifeste du parti communiste Il est expulsé de Belgique en 1848, fait un bref séjour à Paris et s'installe àCologne, où il fonde la Nouvelle gazette rhénane.

Chassé des États rhénans en 1849, il se rend à Paris, d'où il estexpulsé et il part vivre à Londres.

Il y connaît la misère, malgré le soutien amical d'Engels.

L'Internationale ouvrièreest créée en 1864.

Des conflits de doctrine éclatèrent, des rivalités opposèrent Marx à Mazzini, à Bakounine, à JulesGuesde.

A l'abri du besoin grâce à une pension d'Engels et veuf en 1881, il voyagea, pour sa santé : Monte-Carlo,Vevey, Enghien, Alger.

Il mourut d'un abcès du poumon.

C'est en Angleterre que Marx étudia scientifiquement, enéconomiste, les problèmes de la classe ouvrière, et qu'il fut amené à élaborer et à exprimer sa doctrine : lemarxisme, dont lui-même prétendit d'ailleurs se tenir à l'écart.

Les transformations sociales dont l'histoire nous donnele spectacle ont pour hase la structure économique.

C'est le principe du matérialisme historique.

«L'existence desclasses est liée à des phases du développement historique déterminé de la production ».

La lutte des classes est lerouage primordial de la transformation du monde.

La classe la plus nombreuse, qui est la plus défavorisée, doitassurer son triomphe sur la classe la plus riche, qui est la moins nombreuse.

Le prolétariat doit vaincre labourgeoisie.

L'analyse économique de Marx le conduit à démontrer que le mode de production des richesses estcollectif, alors que leur mode d'appropriation demeure individuel ; là est la base de l'antagonisme des classes.

Lecapital bourgeois, qui possède et ne produit pas, s'est soumis le travail prolétarien qui produit, mais ne possède pas.« Le Capital est du travail mort, qui, tel un vampire, ne vit qu'en suçant le travail vivant, et vit d'autant plus qu'il ensuce davantage.

» - Marx énonce la loi de concentration, selon laquelle le nombre des prolétaires s'accroît sanscesse, alors que le nombre des propriétaires du capital a tendance à décroître.

Le déséquilibre entre production etconsommation entraîne les crises économiques et doit hâter l'avènement du prolétariat et la collectivisation de lapropriété.

Mais l'erreur de Marx est célèbre, qui prédit que la révolution éclaterait dans le pays le plus industrialisé etoù la loi de concentration jouait le plus fortement, c'est-à-dire les États-Unis.

— Marx énonce la loi d'airain des. »

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