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MÉMOIRE ET PASSE

Publié le 21/01/2020

Extrait du document

qu’en tenant compte de ce que je ne suis pas encore, mais que j’ai envie (ou le projet) de devenir.

- Le passé est ainsi à utiliser en fonction du désir ou du projet ; son sens n’est pas clos définitivement ; il m’appartient de le retravailler, d’en retenir ce qui me sera utile.

[Conclusion]

Répondre « oui » à la question, ce serait me considérer comme entièrement déterminé (un tel passé = une causalité de même nature que celle que l’on découvre dans les sciences de la nature). Or le sujet humain est capable d’innover, d’échapper au strict déterminisme. Ce n’est qu’avec sa mort qu’il devient possible de le résumer par son passé clos.

« CORRIGÉ9 [I.

Importance et apports du passé] - Du passé me viennent de nombreux éléments qui participent à ma définition actuelle : • éducation (aussi bien corporelle qu'intellectuelle) ; • habitudes acquises ; • mémoire personnelle, qui me garantit la durée antérieure de mon existence, et me fournit mes repères relativement aux autres.

-Au-delà de l'histoire individuelle, mon passé m'intègre dans une his­ toire collective (celle de mon groupe, de ma classe sociale, de mon pays, etc.).

- Ma personnalité actuelle résulte bien de tout ce que j'ai vécu : gestes, actions (bonnes ou mauvaises), relations sociales, métier, etc.

[Il.

La résistance au passé] - Faut-il alors admettre que le passé me détermine entièrement? Nietzsche en dénonce le poids ( « le roc : ce fut ») parce qu'il risque de freiner mes initiatives, de m'enfermer éventuellement dans des regrets à cause desquels je deviendrai incapable d'entreprendre quoi que ce soit.

- Freud montre qu'un passé mal compris (mal intégré dans mon his­ toire) est pathogène : la névrose provient de la persistance et de l'action toujours actuelle d'un événement ancien (qui renvoie toujours à des rela­ tions mal construites avec autrui).

- Toutefois, la cure analytique doit précisément aboutir à une réappro­ priation consciente de mon passé, et à sa réintégration, comme passé non perturbant désormais, dans mon histoire.

- Au sens strict (et sans trop jouer sur les termes du sujet), un «je» malade ne résulte d'ailleurs pas de ce que son passé a fait de son« moi», puisque ce passé pathogène n'est précisément pas dans son« moi» (mais dans son « ça»).

[Ill.

Priorité au projet] - On a pu reprocher à Freud (notamment Ernst Bloch) de survaloriser le passé : la temporalité n'est pas simplement orientée du passé vers le présent ou l'avenir.

En fait, c'est le futur qui est prioritaire pour ordonner et estimer les événements passés.

Le passé ne trouve ainsi son orientation qu'en fonction du projet (c'est parce que je veux réussir le baccalauréat que j'utilise ce que j'ai appris en terminale; en l'absence de ce projet, je pourrais sans dommage avoir tout oublié).

- Référence possible à Sartre : l'individu est un pour-soi, une ouver­ ture vers son futur, qui ne peut être bloqué dans une définition déjà consti­ tuée.

Ce que «je suis » est donc peu repérable, et ne peut être compris 55. »

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