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Merleau-Ponty: autrui.

Publié le 13/01/2020

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merleau

Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée.

Il y a un objet culturel qui va jouer un rôle essentiel dans la perception d’autrui : c'est le langage. Dans l'expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun, ma pensée et la sienne ne font qu'un seul tissu, mes propos et ceux de l'interlocuteur sont appelés par l'état delà discussion, ils s'insèrent dans une opération commune dont aucun de nous n'est le créateur. [...] Nous sommes l'un pour l'autre collaborateurs dans une réciprocité parfaite, nos perspectives glissent l'une dans l'autre, nous coexistons à travers un même monde. Dans le dialogue présent, je suis libéré de moi-même, les pensées d'autrui sont bien des pensées siennes, ce n'est pas moi qui les forme, bien que je les saisisse aussitôt nées ou que je les devance, et même, l'objection que me fait l'interlocuteur m'arrache des pensées que je ne savais pas posséder, de sorte que si je lui prête des pensées, il me fait penser en retour.

Merleau-Ponty

On voit que le détour par ces métaphores est nécessaire, car l'attention est souvent concentrée sur le rapport de chaque sujet à ses propres idées. Or l'échange des idées devient alors problématique : si chacun est enfermé dans sa sphère de pensée, comment comprendre la possibilité du dialogue ? Leibniz allait même jusqu'à proposer la représentation d'un univers composé de « monades », esprits fermés sur eux-mêmes et sans communication entre eux mais coordonnés par leur créateur divin.

À la conception monadologique, Merleau-Ponty oppose l'idée d'une « opération commune » dont aucun des interlocuteurs ne peut revendiquer la paternité : chacun participe, l'échange n'est à personne. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle un tiers peut suivre la conversation et y intervenir pour enrichir encore l'échange. C'est également pour cette raison que Socrate pouvait définir le dialogue comme une marche en commun de deux personnes cherchant la même chose

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« REPERER LE MOUVEMENT DU TEXTE Il n'est pas vraiment possible ni intéressant de diviser ce texte en « parties » bien distinctes : il est d'un seul tenant et propose moins une démonstration argumentée qu'une évocation.

On peut cependant repérer trois points forts: la perception d'au­ trui doit beaucoup au langage; qui constitue un monde com­ mun; au sein duquel se déroulent l'échange et la promotion réciproque de nos pensées.

EXPLICITER LES TERMES - « objet culturel » : comment peut-on assimiler le langage à un objet? Que signifie cette expression ? Sans doute peut-on traduire ici « objet » par « élément>> , « structure ».

Le langage �st un des éléments essentiels de la culture, c'est-à-dire de la façon proprement humaine d'exister en société. - « la perception d'autrui» : il ne s'agit pas seulement de la perception visuelle mais de la façon générale de prendre conscience de la présence d'autrui à mes côtés.

Cela signifie que la perception d'autrui est constitutive de la conscience que j'ai du monde et de moi-même : pas de conscience rée/le sans lan­ gage, pas de langage sans échange avec autrui. - « ma pensée et la sienne ne font qu'un seul tissu » : analysez cette métaphore du tissu.

Que nous donne-t-el/e à comprendre sur le dialogue avec autrui? - « une opération commune dont ·aucun de nous n'est le créa­ teur » : que signifie ici ce terme de « créateur » ? Comment comprendre l'image d'une « opération sans créateur» ? Mer­ leau-Ponty montre que, si chacun est bien l'auteur des paroles qu'il prononce, le dialogue en revanche est presque un être auto­ nome né de l'échange. - « je suis libéré de moi-même » : c'est-à-dire de mon point de vue purement subjectif, dont je ne puis, par définition, pas sortir par mes propres forces. BIBLIOGRAPHIE M.

MERLFAu-PoNTY, Phénoménologie de la perception, Gallimard.. »

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