Molière, dom juan
Publié le 05/05/2013
Extrait du document


«
Il se présente en victime : « je cède » (l.134), « toutes les belles ont droit de nous charmer » (l.130-131), « la
beauté me ravit » (l.133-134), « nous entraîne » (l.135).
Il se place souvent en COD et il choisit des verbes
appropriés (il cède, on le ravit, il est entrainé...).
___________________-' ┌
__ D.J.
ne peut pas _'''___ │l.135 : « douce violence » est un oxymore.
Ce n'est pas logique, c'est irréel
__ lutter, → c'est ____'__ │(on tombe dans un autre monde à cause de l'amour) → il est impuissant.
__ une victime.
____'__'_.' │l.131 : « nous charmer » (charmer = jeter un sort (sorcières))
___________________-' └
Dom Juan a un sens aigu de la justice , de la morale (ses arguments s'appuient sur la moralité même s'ils
sont paradoxaux).
Il se présente en conquérant (cela renvoie aux valeurs militaires : la bravoure, le courage, l'honneur).
Il est méthodique , structuré et sûr de lui (il utilise des vérités générales et est un conquérant).
Il est malin et manipulateur (il manie bien le discours afin de faire croire aux gens qu'il a raison).
II) __ L'éloge du libertinage
_____ A) __ L'infidélité, un devoir ?
« la nature nous oblige » (l.138-139) → l'infidélité est nécessaire (= elle tient des lois de la nature).
l.124 à 126 et l.127 à 129 : en restant fidèle, on ne vit plus socialement, on s'emprisonne (« s'ensevelir »
(l.127)).
Il y a une gradation de la ligne 124 à la ligne 129 : « se lie » et « demeurer » sont synonymes (≈ pléonasme),
ce qui donne une impression d'immobilité, d'enfermement.
Ensuite on ne vit plus socialement (on « renonce
au monde » (l.125)), puis on « s'ensevelit » (connotation de la mort) : on renonce à la vie tout court («
s'ensevelir pour toujours » (l.127-128)→ idée de mort, de tombe = sorte de fatalité).
Enfin, on est « mort dès
sa jeunesse » (l.128) (c'est dit clairement).
Ici, la jeunesse, qui est habituellement le moment de la vie, est le
moment de la mort.
La fidélité est donc contre-nature (on meurt jeune !).
L'infidélité garantit la vie .
____ B B) __ L'infidélité, une normalité
Pour Dom Juan, la fidélité est un « faux honneur » (l.127) : c'est un paradoxe (les gens se trompent).
On rencontre le champ lexical de la moralité/justice : « ont droit » (l.131), « justes prétentions » (l.132-133), «
injustice » (l.137).
La fidélité « dérobe aux autres » (l.132) la justice.
________________________-'
l.130-131 : l'infidélité garantit l'égalité entre les femmes (pas de privilège) → c'est donc moral.
l.131 à 133 et l.136-137 : la fidélité est une forme d'égoïsme : on ne pense pas aux autres.
l.135 à 137 : phrase paradoxale.
Il y a une répétition de « engager ».
Lorsqu'on est engagé, on doit le rester
(idée de moralité )
Dom Juan n'est pas totalement responsable de son engagement (le mariage) : il est au passif ou en COD.
Il est engagé à Dieu par le mariage,
son âme n'est pas engagée à Dieu
alors que Dieu a créé son âme.
→ il n'est donc pas attaché à Dieu, il est libre.
S'il respecte son engagement avec Dieu, il va être injuste (c'est un péché).
Cela revient à dire qu'il vaut
mieux ne pas respecter ses engagements avec Dieu sinon on commet un péché.
→ c'est complètement
paradoxal !Dom Juan critique la religion mais implicitement (pour éviter la censure).
Il est très intelligent, il manie bien l'argumentation, mais une argumentation paradoxale .
Il sait détourner la
logique (c'est difficile d'argumenter quelque chose de paradoxal).
C onclusion :
Dom Juan mène dans la pièce de Molière une quête mystique.
Il se dit libertin, et ses actes en sont
l’illustration.
Il bafoue allègrement le mariage, la fidélité et les saints sacrements.
Il défie ouvertement Dieu
dans ses décisions.
Dans cette scène de présentation, c’est son rapport aux femmes qui est évoqué.
Dom
Juan défend sa vision de la liberté amoureuse face aux idées toutes imprégnées de la stricte obéissance au
clergé de Sganarelle..
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