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MONISME, DUALISME, PLURALISME.

Publié le 26/10/2009

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A) La notion de substance    Avant même que de savoir s'il existe dans le réel des substances répondant à la définition que nous allons en donner, il importe de fixer la définition elle-même. Reprenant le langage cher aux philosophes du XVIIe siècle, nous proposerons de la substance cette première définition d'abord : est substance ce qui ne tient son existence que de soi-même, ou, ce qui revient au même, ce qui n'a pas besoin d'une autre chose pour exister. D'accord sur la définition, les philosophes classiques pourront se séparer quant à son usage : c'est ainsi que Descartes fera de la pensée une substance et de l'étendue une autre substance parce que la pensée peut exister sans la matière, comme la matière sans la pensée, tandis que Spinoza n'admettra qu'une seule substance qu'il appelle Dieu, parce qu'on ne peut concevoir qu'un seul être susceptible de se donner à soi-même l'existence. Si l'on tient maintenant compte de ce fait qu'on ne peut connaître une chose que par le concept qu'on en a, on proposera cette seconde définition ; Rappelle substance ce dont le concept n'exige pas, pour être pensé, que soit pensé le concept d'une autre chose. Descartes nous dira, par exemple, que le mouvement n'est pas une substance parce que je ne puis pas penser le concept de mouvement sans penser celui d'étendue, tandis que l'étendue en est une, parce que son concept peut être pensé sans faire appel à aucun autre concept.    B) Monisme, dualisme, pluralisme    A partir des définitions précédentes, on peut préciser le sens de trois termes commodes pour classer les doctrines :  a) On appellera moniste toute métaphysique affirmant l'existence d'une substance et d'une seule. Encore doit-on prendre les plus grandes précautions quand on emploie ce terme : la philosophie de Spinoza est bien un monisme puisqu'elle n'admet qu'une seule substance, qui est un Dieu identifié à la Nature infinie, dont pensée et étendue sont deux des attributs qui sont en nombre infini, la substance infinie ayant nécessairement un nombre infini d'attributs ; mais la « Doctrine de la science « de Fichte, bien que déduite de trois principes dont le premier a une fonction privilégiée, ne doit pas être dénommée moniste, ou tout au moins, ne doit pas l'être dans le même sens, car son principe premier n'est pas une substance, mais une activité pure.  b) Une philosophie telle que celle de Descartes nous fournit un exemple de dualisme, pour des raisons qui apparaissent suffisamment à quiconque a lu la seconde Méditation. Sans doute une étude approfondie de la philosophie cartésienne obligerait-elle à remettre en question ce fameux « dualisme cartésien «, car l'homme en tant qu'union de l'âme et du corps, et Dieu même y sont parfois considérés comme des substances, mais, par rapport à la question que nous étudions ici, il est légitime de considérer le cartésianisme comme une illustration du dualisme de la matière et de l'esprit.  c) Sera dite pluraliste toute doctrine admettant la multiplicité ou l'infinité des substances : telle la philosophie de Leibniz.  Ces définitions nous fournissent un langage précis pour poser le problème auquel matérialisme et spiritualisme fournissent des solutions opposées.

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