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MORALE SOCIALE, OU DEVOIRS DE L'HOMME ENVERS SES SEMBLABLES : 1° DEVOIRS ENVERS L'HOMME EN GÉNÉRAL ET ENVERS LES MEMBRES DE LA FAMILLE; 2° DEVOIRS ENVERS L'ÉTAT.

Publié le 16/06/2011

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morale

I. Devoirs envers l'Homme en général et envers les membres de la Famille.

Devoirs envers l'homme en général.

1. Ils se réduisent à deux : 1° ne point porter atteinte au développement légitime des facultés des autres hommes; 2° les aider dans ce développement. Le premier de ces devoirs est négatif, et découle de l'obligation même où est chaque homme de faire le bien : car de cette obligation naît sa responsabilité, et de sa responsabilité naît son inviolabilité. Le second de ces devoirs est positif, et découle, non plus de l'inviolabilité des individus isolés, mais de leur solidarité, en vertu de leur nature commune. Car étant doués de facultés semblables, appelés à un but commun, et mis en société pour y coopérer par des efforts communs, nul ne saurait isoler son devoir du devoir de ceux qui l'entourent, et son bien de leur bien, sans dénaturer par là même ses obligations personnelles.

morale

« croyances communes.

Dans les limites les plus resserrées, cela forme ce qu'on nomme précisément la commune.Mais comme les communes elles-mêmes ont aussi entre elles un certain territoire commun ou renfermé dansl'intérieur de certaines grandes limites naturelles, et des idées et croyances communes manifestées par lacommunauté de la langue , on voit comment de degré en degré on s'élève de la simple commune jusqu'à ce qu'onnomme le pays.4.

Mais le pays n'est pas le territoire.

Le territoire commun n'en est que le lieu ; les idées communes, le langagecommun, et par-dessus tout, ce qu'il importe de signaler d'une manière particulière , une fonction commune réservéeaux hommes de ce pays , et que tous ne voient pas clairement, mais à laquelle tous se sentent liés, tout cela formece qu'on peut appeler rame du pays.

Or pour nous , hommes , les choses de l'ordre spirituel doivent recevoir uneexpression visible et corporelle pour entrer dans l'ordre des réalités pratiques.

Quel est donc le corps du pays? C'estl'Etat, c'est-à-dire, 1° les institutions et les lois du pays , lesquelles sont écrites ou peuvent l'être, et s'appliquentaux faits journaliers de la vie, sont par conséquent sous une forme sensible et saisissable ; 2° les hommes investisde l'autorité; car il n'y a point de lois possibles sans pouvoir, et point de pouvoir sans hommes qui représentent lepouvoir.5.

Envers les institutions et les lois, le devoir de tous les citoyens , y compris les hommes appelés autorités , et quipar la nature même de leurs fonctions sont les premiers citoyens, c'est-à-dire les plus obligés, ce devoir se résumedans le dévouement.

Or chacun doit se dévouer suivant les prescriptions mêmes de la loi et la place qu'il occupedans l'ensemble.

Pour tous indistinctement c'est la soumission à ces lois jusqu'à la limite où ces lois se trouveraienten contradiction évidente avec la conscience : car c'est de la conscience qu'émane toute obligation, et il seraitabsurde qu'au dehors d'elle il y eût quelque obligation supérieure à elle.

Ensuite, viennent les obligations spéciales.Le jeune homme se dévoue au pays, en le défendant par les armes, ou en s'exerçant par le travail à contribuer à saprospérité et à sa gloire ; le père de famille, en bien élevant ses enfants, ce qui est déjà obligatoire pour lui, etdevient ainsi un devoir encore plus sacré; chaque citoyen enfin, en se vouant à sa profession en vue de l'utilitécommune et du bien des autres citoyens : chaque profession ainsi considérée est une vraie fonction, et l'artisan a lasienne aussi bien que le magistrat et le capitaine.6.

Envers les hommes investis de l'autorité, le devoir est analogue.

Par là même qu'ils ont l'autorité, ils deviennentsacrés comme la conscience morale elle-même en qui est l'autorité primitive ; mais il est clair que l'obéissance et lerespect leur sont dus en tant que représentants de cette même autorité.

El s'ils ont droit au respect de leurssubordonnés , ils ont en même temps des devoirs plus graves que tous les autres citoyens du même pays.7.

Ces devoirs varient avec la diversité des fonctions; et ces fonctions elles-mêmes sont de trois espècesgénérales; autrement , il a y trois pouvoirs : l'un pour constituer la loi, l'autre pour la promulguer et la maintenir, letroisième pour en faire les applications.

Ces trois pouvoirs ont été appelés législatif, exécutif, judiciaire.

On voit sanspeine les obligations générales que chacun d'eux impose.8.

Dans ce qui précède , on voit que le souverain et le sujet sont liés l'un envers l'autre par des droits et desdevoirs réciproques.

Si le souverain substitue son arbitraire à la raison, seule véritable souveraine de l'homme, il y adespotisme.

Si le sujet brise l'inviolabilité du souverain, il y a révolte et anarchie.

On prévient jusqu'à un certainpoint ces deux excès par des lois spéciales qui garantissent simultanément les droits du souverain et ceux du sujet;on les nomme chartes ou constitutions.

Ce n'est point le lieu d'en parler.

Nous signalerons seulement cette idée fortimportante et dont l'origine est toute chrétienne, que plus l'autorité du souverain s'éloigne de l'arbitraire pour serenfermer dans la justice absolue, plus elle s'approche par là même de l'inviolabilité, et réciproquement; nulle partl'autorité n'est plus fréquemment violée que chez les despotes.

L'histoire entière confirme cette proposition, qui dureste se vérifie en petit dans les relations de la vie privée.9.

Enfin, de peuple à peuple des rapports s'établissent, hostiles dans l'origine, peu à peu plus fraternels, à mesureque des croyances communes y germent et y enfantent des moeurs analogues et des institutions semblables.

De làla guerre et la paix, les alliances, les traités, les relations diplomatiques, toutes choses dont nous laissons le détailaux traités spéciaux.

Mais il est clair que de peuple à peuple, comme d'homme à homme, doivent régner desprincipes d'équité générale, hors desquels il y aurait arbitraire et droit du plus fort.. »

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