Devoir de Philosophie

Ne fait-on son devoir que par crainte du regard d’autrui ?

Publié le 03/03/2012

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   Imaginez que vous ayez le don de l’invisibilité. Qu’allez-vous faire ? N’est-ce pas l’occasion rêvée pour tout faire, pour même braver les interdits ?

Cette situation est imaginée par Platon dans la République. Glaucon ( le personnage qui défend les thèses sophistiques dans ce dialogue ) raconte l’histoire de Gygès, un berger d’Arcadie qui aurait trouvé au fond d’une grotte un anneau qui lui permettra de le rendre invisible quand il le souhaite. Cet homme, simple et honnête, va dès lors découvrir la tentation de l’immoralité. Il trouvera, grâce à son anneau magique, le moyen de se faire aimer de la reine et de tuer le roi en place.

Gygès n’agit plus par devoir car il connaît désormais l’impunité.

Il y a, dans cette fable, plusieurs éléments à relever.

Tout d’abord, l’homme, quand il ne tombe plus sous le coup de la loi, commet le mal, agissant de manière égoïste et violente. Il y a là une approche particulièrement pessimiste de la nature humaine.  La loi doit rectifier les défauts, les mauvais penchants inhérents à l’être humain. On voit ce qu’un homme est capable de faire quand il peut éviter la sentence de la loi.

Mais, il y a dans cette histoire une conception discutable du devoir. Si nous pouvons agir en toute impunité, nous n’agirions plus par devoir. Nous ferons plutôt tout ce qui nous plaît. 

« de cette fable.

Le devoir ne serait qu’une contrainte exercée par le regard des autres ou par le contrôle de la justice.

Personne n’agirait par devoir.

Quand on agit moralement, quand on se conduit bien, ce serait uniquement par hypocrisie.

Ce serait non pas le devoir qui nous pousse à bien agir, mais la peur d’être puni.

Le devoir ne serait qu’un masque qu’il faut emprunter afin de vivre en société. Glaucon nous présente ainsi le devoir comme une loi sociale et non pas véritablement comme une loi morale.

En moi, rien ne me pousserait à bien agir.

C’est la société qui m’y pousse. Evidence bien entendu discutable, car nous n’attendons pas pour bien agir d’avoir derrière nous quelqu’un qui nous surveille.

La morale n’est pas seulement affaire de récompense et de punition.

J’aide une personne à se relever sans attendre en retour un billet de dix euros ! Il serait sinon difficile de comprendre pourquoi des hommes sont prêts à se sacrifier au nom du bien. Etonnons-nous plutôt de cela afin de prendre à contre-pieds les thèses de Glaucon et de beaucoup de personnes.

Etonnons-nous de notre moralité. Il est dans le pouvoir de chacun de blesser autrui, de lui mentir, de l’insulter, de le trahir et même de le tuer.

Tous, nous avons de moments de colère, d’envie et même de haine. Tous, nous pouvons faire l’expérience de l’autre comme un obstacle à la réalisation de nos désirs, de nos projets.

Pour autant, ce n’est pas pour cela que nous commettons le mal.

Le mal n’est peut-être pas une évidence.

Je peux me promener seul à l’étranger, dans une rue où il n’y a que des jeunes dés œuvrés et aucune présence policière.

Ils pourraient m’agresser.

Ce qui peut arriver, évidemment.

Mais est-ce la règle ? Je demande mon chemin, ils me renseignent.

Nous discutons. Si le mal était une évidence, les rues seraient beaucoup moins sûres jusque dans nos villes.

Moi-même, je pourrais détrousser un enfant sans défense ; je pourrais bousculer une vieille dame dans le métro pour prendre sa place.

Mais, il y a en moi une voix qui se dresse et qui m’empêche de céder à la facilité, de passer le premier dans la file, de frapper le faible. Cette voix intérieure est celle du devoir ; ce que nous appelons aussi la conscience morale, cette instance qui juge et qui ordonne, cette instance qui définit la séparation entre le Bien et le Mal. Nous le voyons bien.

La question du dev oir pose problème .

D’où viennent les devoirs auxquels nous obéissons ? Viennent-ils de la société ? Ne sont-ils pas déjà inscrits dans la nature humaine ? Ne sont-ils pas gravés en chacun de nous ? Nous mènerons cette réflexion en interrogeant donc l’origine de la morale et du devoir. N’oublions pas que la morale est cette par de l’homme qui le pousse à bien agir.

Or,. »

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