Ne fait-on son devoir que par crainte du regard d’autrui ?
Publié le 03/03/2012
Extrait du document
«
de cette fable.
Le devoir ne serait qu’une contrainte exercée par le regard des autres ou
par le contrôle de la justice.
Personne n’agirait par devoir.
Quand on agit moralement,
quand on se conduit bien, ce serait uniquement par hypocrisie.
Ce serait non pas le
devoir qui nous pousse à bien agir, mais la peur d’être puni.
Le devoir ne serait qu’un
masque qu’il faut emprunter afin de vivre en société.
Glaucon nous présente ainsi le devoir comme une loi sociale et non pas véritablement
comme une loi morale.
En moi, rien ne me pousserait à bien agir.
C’est la société qui
m’y pousse.
Evidence bien entendu discutable, car nous n’attendons pas pour bien agir d’avoir
derrière nous quelqu’un qui nous surveille.
La morale n’est pas seulement affaire de
récompense et de punition.
J’aide une personne à se relever sans attendre en retour un
billet de dix euros !
Il serait sinon difficile de comprendre pourquoi des hommes sont prêts à se sacrifier au
nom du bien.
Etonnons-nous plutôt de cela afin de prendre à contre-pieds les thèses de Glaucon et de
beaucoup de personnes.
Etonnons-nous de notre moralité.
Il est dans le pouvoir de chacun de blesser autrui, de lui mentir, de l’insulter, de le trahir
et même de le tuer.
Tous, nous avons de moments de colère, d’envie et même de haine.
Tous, nous pouvons faire l’expérience de l’autre comme un obstacle à la réalisation de
nos désirs, de nos projets.
Pour autant, ce n’est pas pour cela que nous commettons le
mal.
Le mal n’est peut-être pas une évidence.
Je peux me promener seul à l’étranger,
dans une rue où il n’y a que des jeunes dés œuvrés et aucune présence policière.
Ils
pourraient m’agresser.
Ce qui peut arriver, évidemment.
Mais est-ce la règle ? Je
demande mon chemin, ils me renseignent.
Nous discutons.
Si le mal était une évidence, les rues seraient beaucoup moins sûres jusque dans nos
villes.
Moi-même, je pourrais détrousser un enfant sans défense ; je pourrais bousculer
une vieille dame dans le métro pour prendre sa place.
Mais, il y a en moi une voix qui se
dresse et qui m’empêche de céder à la facilité, de passer le premier dans la file, de
frapper le faible.
Cette voix intérieure est celle du devoir ; ce que nous appelons aussi la conscience
morale, cette instance qui juge et qui ordonne, cette instance qui définit la séparation
entre le Bien et le Mal.
Nous le voyons bien.
La question du dev oir pose problème .
D’où viennent les devoirs
auxquels nous obéissons ? Viennent-ils de la société ? Ne sont-ils pas déjà inscrits
dans la nature humaine ? Ne sont-ils pas gravés en chacun de nous ?
Nous mènerons cette réflexion en interrogeant donc l’origine de la morale et du devoir.
N’oublions pas que la morale est cette par de l’homme qui le pousse à bien agir.
Or,.
»
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