Devoir de Philosophie

Ne peut-il y avoir de l'art sans artiste ?

Publié le 01/12/2005

Extrait du document

L'artiste exprime sa subjectivité, il s'affiche sur le devant de son oeuvre. Aussi, on peut glorifier à partir de là l'artiste lui-même et non l'oeuvre dans une quasi vénération. Au début de la Renaissance, l'attention nouvelle accordée à l'artiste ne dépend pas uniquement des mutations conjointes du pouvoir économique et politique ; l'évolution de son statut est induite par d'autres transformations sur le plan philosophique. Si, au Moyen Âge, les défenseurs de la pensée scolastique tiennent les praticiens toujours rattachés aux « Arts mécaniques » à l'écart des spéculations intellectuelles, il semble que la pensée humaniste néoplatonicienne, telle qu'elle se développe dans la Florence du 15e siècle, ne persiste pas dans cette exclusive et cherche plutôt à unifier les aspirations humaines en changeant les règles éthiques et esthétiques. De cette nouvelle attitude naît le concept d'art, reflet de la nature, elle-même miroir de la pensée divine,  qui va porter le débat au sein du champ intellectuel, en levant une partie des réticences : pour les artistes, l'enjeu devient la reconnaissance de leur aptitude à se dégager de la pratique (telle que Michel-Ange la symbolise en arrachant et en délivrant ses Esclaves de la matière) et de leur capacité à égaler les plus abstraites des constructions mathématiques, rhétoriques ou poétiques. Il a donc exister de l'art sans qu'il existe proprement dit des artistes tels qu'on les connaît.   2) La mort de l'artiste.     L'art à l'époque de la consommation de masse a vu remettre en question le statut de l'artiste, l'art contemporain à partir du surréalisme et du dadaïsme a peu à peu évacué l'idée même d'artiste. Par les procédés de l'écriture automatique, par l'hypnose, retire par ce biais le pouvoir à l'artiste d'être l'origine consciente de l'oeuvre. Le mouvement Dada avec Duchamp et ses ready-made détruit l'image de l'artiste comme créateur et comme fabricant d'objet.

C’est question qui peut sembler étrange, car à partir du moment où il y a art, il y a forcément un artiste qui est l’origine de l’œuvre. Question aussi paradoxale à la vue de l’art contemporain qui tend de son côté à supprimer la notion d’œuvre d’art. Ces deux paradoxes iraient peut être ensemble dans la mesure où l’artiste après avoir été mis en avant depuis la Renaissance aurait perdu de son « aura « et de son prestige, il ne serait plus l’inventeur et le créateur génial, mais juste un transmetteur. Et si l’artiste n’était qu’un moment dans l’histoire de l’art et non un corollaire obligatoire de l’art. Combien d’œuvre connaît-on sans que nous connaissions les artistes ? L’art du Moyen Age, l’art antique, égyptien, préhistorique est l’œuvre le plus souvent d’artistes que l’on ne connaît pas.

Liens utiles