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Ne sommes-nous justes que par intérêt ?

Publié le 01/12/2005

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Telle est l'origine et l'essence de la justice. Elle tient le milieu entre le plus grand bien, c'est-à-dire l'impunité dans l'injustice, et le plus grand mal, c'est-à-dire l'impuissance à se venger de l'injustice. Placée entre ces deux extrêmes, la justice n'est pas aimée comme un bien, mais honorée à cause de l'impuissance où l'on est de commettre l'injustice. Car celui qui peut la commettre et qui est véritablement homme se garderait bien de faire une convention aux fins de supprimer l'injustice ou commise ou subie : ce serait folie de sa part. Voilà donc, Socrate, quelle est la nature de la justice, et l'origine qu'on lui donne. » Platon, La République, livre 2, 358d/359b. Traduction Chambry.Vaut-il mieux subir l'injustice que la commettre ? Pour Socrate, la justice est une valeur absolue. Elle est pour lui le bien et la vertu par excellence.

« Cet ordre et cette autorité souveraine sont des structures quasi a priori, rationnelles, et ne sont donc pasréductibles à l'intérêt. L'État:Disons donc un mot de l'État : il représente l'ensemble des organes juridiques, administratifs et, aussi, répressifs,d'une société.

C'est une autorité souveraine détenue par la société.

Cette forme particulière de pouvoir qu'incarnel'État permet de comprendre clairement l'essence politique de l'animal humain.

En assurant l'ordre par les lois, l'Étatdonne à voir notre vraie nature politique (sous sa forme universelle). L'ordre parles Lois:Quelle est, en effet, la fonction de l'État? Il permet la satisfaction des besoins en protégeant l'individu et enstructurant de manière ordonnée ses conditions de vie.

C'est un moyen et un outil pour dépasser l'arbitraire, commel'ont fortement montré bien des penseurs politiques.

Alors que l'individu tend à s'abandonner au caprice et à faireprédominer le principe de l'individualité subjective, l'État parle universellement à travers ses lois.En parlant universellement pour tous, l'État manifeste que l'homme est un animal politique, compris ici comme celuiqui, dans un ensemble social, sait accéder à l'Universel. Conclusion Nous sommes justes en satisfaisant une norme idéale, qui répond à nos intérêts bien compris. SUPPLEMENT: L'origine de la justice est une convention. Dans ce passage de La République, Glaucon, ami de Socrate prend la parole pour tenter de définir la justice.

ContreThrasymaque qui vient de soutenir que la justice est naturelle et se confond avec la loi du plus fort, Glaucon pense,au contraire, que la justice résulte d'une convention. « Glaucon : - Ecoute ce que je me suis chargé d'exposer d'abord, c'est-à-dire quelle est la nature etl'origine de la justice.On dit que, suivant la nature, commettre l'injustice est un bien, la subir un mal, mais qu'il y a plus de mal àla subir que de bien à la commettre.

Aussi quand les hommes se font et subissent mutuellement desinjustices et qu'ils en ressentent le plaisir ou le dommage, ceux qui ne peuvent éviter l'un et obtenirl'autre, jugent qu'il est utile de s'entendre les uns les autres pour ne plus commettre ni subir l'injustice.

Delà prirent naissance les lois et les conventions des hommes entre eux, et les prescriptions de la loi furentappelées légalité et justice.

Telle est l'origine et l'essence de la justice.

Elle tient le milieu entre le plusgrand bien, c'est-à-dire l'impunité dans l'injustice, et le plus grand mal, c'est-à-dire l'impuissance à sevenger de l'injustice.

Placée entre ces deux extrêmes, la justice n'est pas aimée comme un bien, maishonorée à cause de l'impuissance où l'on est de commettre l'injustice.

Car celui qui peut la commettre etqui est véritablement homme se garderait bien de faire une convention aux fins de supprimer l'injustice oucommise ou subie : ce serait folie de sa part.

Voilà donc, Socrate, quelle est la nature de la justice, etl'origine qu'on lui donne.

» Platon, La République, livre 2, 358d/359b.

Traduction Chambry. Vaut-il mieux subir l'injustice que la commettre ? Pour Socrate, la justice est une valeur absolue.

Elle est pour lui lebien et la vertu par excellence.

Glaucon propose ici de définir la justice non comme une fin, mais comme un moyen.Elle n'a donc qu'une valeur relative.

Il oppose la nature et la loi.

Par nature, l'injustice est préférable.

Par la loi, lajustice est préférable.

Ce changement s'explique par le fait que les hommes ont fait un calcul.

Avant l'établissementde toute loi, le risque de subir l'injustice étant supérieur à l'occasion de pouvoir la commettre dans la majorité descas, les hommes s'entendent entre eux et établissent une convention par laquelle ils se protègent de l'injusticesubie et renoncent à l'injustice commise.La justice n'est donc pas naturelle.

Elle résulte d'une institution, d'un contrat.

C'est sur la loi qu'il faut s'appuyerpour la faire exister, et non sur la nature. CITATIONS: « La justice est une disposition constante de l'âme à attribuer à chacun ce qui d'après le droit civil lui revient.

»Spinoza, Traité théologico-politique, 1670. « Le juste [...] est ce qui est conforme à la loi et ce qui respecte l'égalité, et l'injuste ce qui est contraire à la loiet ce qui manque à l'égalité.

» Aristote, Éthique à Nicomaque, Ive s.

av.

J.-C. « La justice [...], c'est le respect, spontanément éprouvé et réciproquement garanti, de la dignité humaine, enquelque personne et dans quelque circonstance qu'elle se trouve compromise, et à quelque risque que nous exposesa défense.

» Proudhon, De la Justice, 1858. Socrate : « [La justice] veut que l'homme règle bien ses vraies affaires domestiques, qu'il prenne le. »

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