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N'existe-t-il que ce qui peut être défini ?

Publié le 17/01/2004

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Nous ne possédons qu'un vocabulaire restreint pour désigner la neige alors que les esquimaux possèdent de nombreux termes pour nommer la neige en fonction de sa consistance, de sa couleur etc. Dès lors, s'il n'existe pour nous qu'un nombre réduit de « neiges », il existe de multiples neiges pour les esquimaux. Par conséquent, les définitions permettent de donner du sens au monde en l'organisant en objets et de faire exister, en un certain sens ces objets. Certes, la matière « neige » existe qu'on la définisse ou pas mais les différentes neiges des esquimaux n'existent pas pour nous qui n'en connaissons pas les définitions. Il est évident que la définition ne nous fournit pas la matière de l'expérience puisqu'il ne suffit pas de définir quelque chose pour le rendre réel mais pour autant la simple présence de cette « matière de l'expérience » ne suffit pas à nous permettre de faire l'expérience d'un objet, c'est à dire d'en avoir conscience. Si définir c'est « fixer les limites » ou « identifier », peut-être que la définition est le moyen qui nous permet de « découper » cette matière afin de faire l'expérience d'un objet. Kant montre que le concept est une « méthode de constitution » de l'objet. Le concept n'existe pas en lui-même mais permet de « découper » la matière de l'expérience afin d'en tirer les objets. Or, la définition porte sur le concept. Elle peut donc être méthode de constitution de l'objet et permettre ainsi aux objets de devenir réel pour nous qui les constituons.

« création de l'existence par la définition au sens fort de l'expression. 3.

Les choses existeraient-elles pour nous si elles n'étaient pas définies ? Pourtant, que se passerait-il si nous ne possédions pas de définitions ? Comme le montre Husserl dans lesMéditations cartésiennes , la conscience est « intentionnelle », c'est à dire qu'elle est toujours « conscience de quelque chose » et non pas de l'indéterminé.

En effet, de quoi aurions nous conscience si nous nous trouvionssimplement face à un monde indéterminé ? Comme le montre Kant dans la Critique de la raison pure , dans l'analytique transcendantale, lorsqu'il aborde les « trois synthèses » que nous effectuons afin de constituer l'objetde notre expérience, si nous ne déterminions pas cet objet nous n'aurions pas d'expérience.

En d'autres termes, sinous n'organisions pas la matière de l'expérience afin de former des objets, c'est à dire si nous n'en tracions pas leslimites nous n'aurions pas d'expérience et les objets n'existeraient pas pour nous.

Ainsi, si nous nous tenions devantle monde les yeux grand ouvert sans chercher à distinguer les objets, nous ne verrions pas ces objets maissimplement des tâches de couleur contiguës.

Le monde serait alors un tout indistinct, changeant par degrés maissur lequel nous n'aurions pas vraiment prise. Nous ne possédons qu'un vocabulaire restreint pour désigner la neige alors que les esquimaux possèdent denombreux termes pour nommer la neige en fonction de sa consistance, de sa couleur etc.

Dès lors, s'il n'existe pournous qu'un nombre réduit de « neiges », il existe de multiples neiges pour les esquimaux.

Par conséquent, lesdéfinitions permettent de donner du sens au monde en l'organisant en objets et de faire exister, en un certain sensces objets.

Certes, la matière « neige » existe qu'on la définisse ou pas mais les différentes neiges des esquimauxn'existent pas pour nous qui n'en connaissons pas les définitions.

Il est évident que la définition ne nous fournit pasla matière de l'expérience puisqu'il ne suffit pas de définir quelque chose pour le rendre réel mais pour autant lasimple présence de cette « matière de l'expérience » ne suffit pas à nous permettre de faire l'expérience d'un objet,c'est à dire d'en avoir conscience.

Si définir c'est « fixer les limites » ou « identifier », peut-être que la définition estle moyen qui nous permet de « découper » cette matière afin de faire l'expérience d'un objet.

Kant montre que leconcept est une « méthode de constitution » de l'objet.

Le concept n'existe pas en lui-même mais permet de« découper » la matière de l'expérience afin d'en tirer les objets.

Or, la définition porte sur le concept.

Elle peutdonc être méthode de constitution de l'objet et permettre ainsi aux objets de devenir réel pour nous qui lesconstituons. Conclusion Nous avons ainsi rejoint les thèses exposées par Kant dans la Critique de la raison pure .

Nous ne créons pas, par notre discours et notre entreprise de définition, la « matière des choses ».

Pourtant, si nous nous tenionssimplement devant cette « matière » sans chercher à y distinguer quoi que ce soit nous nous serions devant untout indéterminé.

Dès lors, nous n'aurions pas d'expérience et pour que tel ne soit pas le cas, il s'agit de pouvoirscinder cette matière en objet.

Or, nous possédons des méthode de constitution des objets, les définitions.

Parconséquent, les définitions, si elles ne font pas apparaître la matière des objets, font apparaître ces objets pournous et les font donc exister pour nous, ce qui nous permet d'affirmer que seul ce qui peut être défini existe.. »

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