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nomadisme

Publié le 30/07/2014

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DISSERTATION LE NOMADISME & L'ARCHITECTURE Dans le traité de Vitruve du Ier siècle avant Jésus- Christ, l'Architecture est présentée comme l'Art d'édifier qui répondrait à trois principes fondamentaux : utilitas (qui se traduirait du latin par utilité), venustas (beauté) et firmitas (solidité). Cette définition classique a profondément marqué la façon de voir l'Architecture, par exemple, par le retour au classicisme antique dès la période de la Renaissance en Europe et par le témoignage des édifices architecturaux qui répondent à ces trois principes. On la retrouvera au- delà de l'Europe que ce soit dans les bâtiments à l'échelle individuelle ou les plans de grandes cités. Il est maintenant intéressant de confronter cette notion de l'Architecture à celle du nomadisme. Dans le sens où l'Architecture comme on la voit classiquement, renvoie à la notion d'ancrage. On pourrait la considérer comme une entité immobile, qui est là, avec laquelle et autour de laquelle on vit tandis que l'architecture liée au nomadisme reprendrait de façon plus exclusive ce pourquoi elle est nécessaire à l'Homme. Le nomadisme pourrait illustrer le cas où l'Homme ne subit pas l'Architecture, où la liberté de déplacement est prioritaire. Le parcours et l'indépendance reprendraient le dessus. Attention, cela n'implique pas que les concepts de foyer et d'intimité seraient mis à l'écart, seulement ceux- ci seraient affranchis du caractère immuable de l'architecture. On peut penser à l'architecture éphémère et, par exemple, à la façon dont étaient construits les tipis de certaines tribus amérindiennes des Plaines à l'époque précolombienne. La structure du tipi est composée de grandes perches de bois collectées sur place que l'on venait planter dans le sol et assembler, notamment à l'aide de cordages. Cette idée de construire de ses mains et avec ce dont on dispose (moyens sommes toutes rudimentaires), pourrait rejoindre cette notion du travail et de la technique en philosophie. En effet, on pourrait avancer ici l'idée que du point de vue strictement biologique le travail permet à l'Homme de subvenir à ses besoins vitaux. Mais plus encore, le travail, en se diversifiant et en s'organisant, est précisément ce qui va éloigner l'Homme de ses nécessités vitales du fait que sa préoccupations pour ces dernières n'est plus immédiate. Le travail l'invite à se dépasser, à s'accomplir, à s'ouvrir à d'autres choses que les besoins qui régissent son corps. En ce sens, l'architecture trouve ...

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