Nos désirs menacent-ils notre liberté ?
Publié le 27/11/2014
Extrait du document
«
distingue du besoin qui est purement physique et que l’homme a en commun avec les animaux. De ce fait, il
intègre une dimension sociale, symbolique ou imaginaire qui influe sur sa nature.
Cependant, de nombreux
philosophes appellent
à une ma îtrise du d ésir, voire à sa condamnation, du fait qu’il est un élément
incontr
ôlable.
En ce sens, d ès l’Antiquit é grecque, des philosophes tels Platon ou Socrate contestent la
position centr
ée sur l’affirmation de soi qui est une menace à notre libert é.
Ils ne cessent d’expliquer que
l’exp
érience du plaisir, li ée à la satisfaction des d ésirs, ne doit pas être confondue à celle de la libert é. Mais
n’allons pas trop vite et essayons d’
être plus pr écis.
Une
étude La R épublique de Platon (livre II) nous permettra de mieux comprendre.
Dans ce texte, Platon
nous parle de deux cit
és : une soci été saine et une soci été qui a la fi èvre. Dans la premi ère, les hommes sont
sages, ils sont contents de ce qu’ils ont et se satisfont de leurs petits plaisirs mais cette cit
é nous donne
l’impression que la contrainte est li
ée au besoin. Il y a forcement des d ésirs dans cette premi ère cit é mais ils ne
perturbent pas la soci
été car elle se satisfait des besoins.
Cette cit é est approuv ée par Socrate mais est
condamn
ée par Glaucon qui juge qu’elle est impossible à l’homme et convient à des animaux, en particulier aux
porcs, qui vivent le nez par terre tout
à la satisfaction de leurs besoins ce qui les diff érencie des hommes. La
deuxi
ème cit é, quant à elle, est une soci été perturb ée car l’homme a d écouvert qu’il pouvait varier les plaisirs.
Cette soci
été n’est donc pas confortable car nous ne sommes pas libre, nous devrions faire la guerre, acheter des
produits de consommation… Cette deuxi
ème cit é ouvre donc la porte au d ésir et refl ète notre soci été actuelle.
Cependant, selon Socrate, cette cit
é est id éale pour les hommes.
Il se justifie en pr écisant que cette cit é est
perturb
ée par « le d ésir d’avoir sans cesse davantage », appel é pleonexia, qui d éfinit la cupidit é des hommes.
Or cette pleonexia pr
ésente chez tout homme entra îne un d ésir de puissance, de richesse, de c élébrit é qui
traduit un d
ésir sans fin et nous rend esclave de notre d ésir car nous n’en avons jamais assez et nous faisons
tout pour en avoir davantage ce qui restreint notre libert
é tout comme l’hybris qui repr ésente la d émesure de
l’homme. Ce dernier ne doit pas d
ésirer ce qui ne lui est pas acquis, notamment la puissance, car l’homme est
un homme et non un Dieu.
Ainsi, pour ne pas
être contr ôlé par nos d ésirs et les d ésirs doivent être tri és et
hi
érarchis és car tous les d ésirs ne se valent pas, il faut faire des distinctions. L’homme parce qu’il est un être
dou
é de raison doit s’imposer des limites et mettre en place des conventions morales et sociales r églant la
communaut
é. Le sage doit dominer des d ésirs et non pas être domin é par ses d ésirs : il est ma ître de soi car sa
raison gouverne ses d
ésirs. Ainsi, pour Platon, le d ésir correspond à la part corporelle de l’homme que l’ âme
doit apprendre
à ma îtriser.
Allons plus loin. Le d
ésir d épend donc de nous car nous pouvons avoir une action sur celuici. Nous sommes
libres de r
éaliser nos volont és et non nos d ésirs. Etre libre c’est ne rencontrer aucune contrainte. De ce fait,
nous pouvons dire que les sto
ïciens sont libres car ils ne ressentent aucun d ésir, leur libert é n’est donc pas
menac
ée par le d ésir. Or, le d ésir est vu comme un probl ème car d ésirer pose des probl èmes.
Les sto ïciens ne .
»
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