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Nos désirs menacent-ils notre liberté ?

Publié le 27/11/2014

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Sujet : Nos désirs menacent-ils notre liberté ?   Le mot désir pris en lui-même n'a que peu de chose à nous enseigner, il faut remonter à son étymologie latine pour connaître son sens. On le rattache à deux verbes latins « desiderare » et « considerare ». Ces verbes appartenaient aux langages des augures, ou des astrologues d'aujourd'hui. « Considerare » voulait dire contempler les astres pour savoir si la destinée était favorable. « Desiderare » signifiait regretter l'absence de l'astre, du signe favorable de la destinée. Le désir implique donc une attente qui doit être satisfaite. Tout désir est la nostalgie d'une étoile. Tout désir est en quête de l'apparition qui sera capable d'illuminer le ciel de la conscience pour la ravir et lui apporter la satisfaction qu'elle réclame. Il y a donc dans le désir la marque d'un manque, mais en même temps la dimension d'un projet.   On nous dit parfois de ne pas prendre nos désirs pour des réalités ; c'est une manière de nous mettre en garde contre les désillusions dont ils peuvent être la source : le désir est impulsif et il n'est pas toujours réaliste. C'est d'ailleurs ce désir qui est parfois la cause d'un manque de liberté. D'un autre côté, quelle ambition pourrait se passer de son audace un peu folle ? Tout acte est un pari, qu'il s'agisse de découvrir l'Amérique ou de sauter du haut d'un pont : cela ne s'avère possible qu'après avoir été tenté. De plus, que représente le désir pour l'homme ? Est-il un état de manque qu'on doit s'efforcer d'abolir ou une force vitale qu'on doit apprendre à façonner ?Le désir se présente donc sous un jour profondément ambivalent. Si nos désirs nous posent des problèmes, le plus sage serait de les faire disparaître car contrairement aux besoins, les désirs n'ont rien de nécessaires. Mais ses désirs ne sont-ils pas eux-mêmes une preuve de l'humanisation de l'homme qui le différencie des animaux qui n'ont principalement que des besoins. Nous devons donc nous demander ce que nous ferions de nos désirs pour qu'ils ne nuisent pas à notre bonheur ou à notre liberté. Car si la liberté est une aspiration universelle cela ne signifie pas qu'elle soit facile à réaliser. De nombreux obstacles existent, notamment du côté de l'individu, en proie à ses désirs sans limites. Nous tenterons donc de déterminer ceci en nous demandant : nos désirs menacent-ils notre liberté ? Dans un premier temps, il semblera sans doute légitime d'affirmer que nos désirs menacent notre liberté. En effet, qu'est-ce que le désir ? Le désir est une impulsion physique et psychique qui pousse à posséder certains objets ou atteindre certains buts considérés comme bons. Il est le mode primitif de la conscience et, en ce sens, il n'est propre qu'à l'homme. Cela ne veut pas dire pour autant que tout désir soit louable, puisqu'on peut fort bien désirer la mort ou la souffrance de l'autre. Il peut aussi être tout à fait illusoire en ne portant sur aucun objet, ou n'être pas positif et même se pervertir en s'aliénant à un objet comme une forme d'enchaînement. Ainsi, toute réflexion sur le désir suppose une réflexion sur son objet. Egalement, le désir se distingue du besoin qui est purement physique et que l'homme a en commun avec les animaux. De ce fait, il intègre une dimension sociale...

« distingue du besoin qui est purement physique et que l’homme a en commun avec les animaux. De ce fait, il   intègre   une   dimension   sociale,   symbolique   ou   imaginaire   qui   influe   sur   sa   nature.

  Cependant,   de   nombreux   philosophes   appellent   à  une   ma îtrise   du   d ésir,   voire   à  sa   condamnation,   du   fait   qu’il   est   un   élément   incontr ôlable.

  En   ce   sens,   d ès   l’Antiquit é  grecque,   des   philosophes   tels   Platon   ou   Socrate   contestent   la   position   centr ée   sur   l’affirmation   de   soi   qui   est   une   menace   à  notre   libert é.

  Ils   ne   cessent   d’expliquer   que   l’exp érience du plaisir, li ée à la satisfaction des d ésirs, ne doit pas  être confondue  à celle de la libert é. Mais   n’allons pas trop vite et essayons d’ être plus pr écis. Une   étude   La  R épublique   de  Platon (livre   II)  nous   permettra  de   mieux  comprendre.

 Dans   ce   texte,  Platon   nous parle de deux cit és   : une soci été saine et une soci été qui a la fi èvre. Dans la premi ère, les hommes sont   sages,   ils   sont   contents   de   ce   qu’ils   ont   et   se   satisfont   de   leurs   petits   plaisirs   mais   cette   cit é  nous   donne   l’impression que la contrainte est li ée au besoin. Il y a forcement des d ésirs dans cette premi ère cit é mais ils ne   perturbent   pas   la   soci été  car   elle   se   satisfait   des   besoins.

  Cette   cit é  est   approuv ée   par   Socrate   mais   est   condamn ée par Glaucon qui juge qu’elle est impossible  à l’homme et convient  à des animaux, en particulier aux   porcs, qui vivent le nez par terre tout  à la satisfaction de leurs besoins ce qui les diff érencie des hommes. La   deuxi ème cit é, quant  à elle, est une soci été perturb ée car l’homme a d écouvert qu’il pouvait varier les plaisirs.

  Cette soci été n’est donc pas confortable car nous ne sommes pas libre, nous devrions faire la guerre, acheter des   produits de consommation… Cette deuxi ème cit é ouvre donc la porte au d ésir et refl ète notre soci été actuelle.

  Cependant,   selon Socrate,   cette  cit é  est  id éale  pour les  hommes.

  Il   se  justifie   en pr écisant  que   cette   cit é  est   perturb ée par «   le d ésir d’avoir sans cesse davantage   », appel é pleonexia, qui d éfinit la cupidit é des hommes.

  Or   cette   pleonexia   pr ésente   chez   tout   homme   entra îne   un   d ésir   de   puissance,   de   richesse,   de   c élébrit é  qui   traduit un d ésir sans fin et nous rend esclave de notre d ésir car nous n’en avons jamais assez et nous faisons   tout pour en avoir davantage ce qui restreint notre libert é tout comme l’hybris qui repr ésente la d émesure de   l’homme. Ce dernier ne doit pas d ésirer ce qui ne lui est pas acquis, notamment la puissance, car l’homme est   un homme  et non un Dieu.

 Ainsi, pour ne  pas   être  contr ôlé par nos d ésirs et les d ésirs doivent   être  tri és et   hi érarchis és car tous les d ésirs ne se valent pas, il faut faire des distinctions. L’homme parce qu’il est un  être   dou é  de   raison   doit   s’imposer   des   limites   et   mettre   en   place   des   conventions   morales   et   sociales   r églant   la   communaut é. Le sage doit dominer des d ésirs et non pas  être domin é par ses d ésirs   : il est ma ître de soi car sa   raison gouverne ses d ésirs. Ainsi, pour Platon, le d ésir correspond  à la part corporelle de l’homme que l’ âme   doit apprendre  à ma îtriser.  Allons plus loin. Le d ésir d épend donc de nous car nous pouvons avoir une action sur celui­ci. Nous sommes   libres de r éaliser nos volont és et non nos d ésirs. Etre libre c’est ne rencontrer aucune contrainte. De ce fait,   nous   pouvons   dire   que   les   sto ïciens   sont   libres   car   ils   ne   ressentent   aucun   d ésir,   leur   libert é  n’est   donc   pas   menac ée  par le  d ésir.  Or,  le  d ésir est vu  comme  un  probl ème  car d ésirer  pose  des  probl èmes.

 Les  sto ïciens  ne  . »

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