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Ma liberté et mes désirs sont-ils compatibles ?

Publié le 27/02/2008

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Définition des termes du sujet   Le sujet invite à mettre en rapport deux concepts, celui de liberté et celui de désir, en posant particulièrement la question de leur compatibilité. On peut commencer par donner deux définitions générales de la liberté et du désir ; la liberté, d?abord, se comprend couramment comme un état d?absence de contraintes, dans lequel on peut faire tout ce que l?on veut. Le désir, ensuite, se comprend comme une tension vers un objet que l?on recherche parce que l?on estime qu?il peut être, pour nous, source de bonheur, ou, du moins, de satisfaction ; une composante passionnelle peut entrer dans cette tension. La notion de compatibilité renvoie à une possibilité de coexistence : sont compatibles deux choses qui peuvent exister l?une à côté de l?autre sans se diminuer mutuellement, sans que l?une porte atteinte à l?autre. On peut enfin noter la présence implicite de la notion de sujet dans l?intitulé de la question : l?emploi des possessifs « ma » et « mes » montre en effet que l?on se place dans la sphère du fonctionnement d?un individu, donc d?un être doté d?une conscience, de certaines facultés, d?une capacité de décision et de travail sur lui-même par exemple. C?est notamment la composante passionnelle, peut-être tyrannique, du désir, qui pose problème lorsque l?on pose la question de la compatibilité entre la liberté et les désirs. Le sujet semble en effet inviter à porter le soupçon sur le désir en ce qu?il pourrait entraîner une aliénation de l?homme et de sa liberté : désirer une chose, ce pourrait être renoncer à sa capacité de réflexion ou d?action par exemple, pour ne se laisser mouvoir que par ce désir : le sujet perdrait prise sur lui-même, comme si son désir prenait ses décisions à sa place. Cette vision dépréciative du désir est traditionnelle en philosophie, chez Platon notamment. On pourra également penser à des figures littéraires d?amants pris au piège de leurs désirs ? le personnage principal de L?Ennui d?Alberto Moravia en est un bon exemple. Cette perspective pessimiste pourra être interrogée : on pourra particulièrement s?interroger sur l?efficace propre au désir et se demander si celle-ci ne renferme pas, surtout, une grande force positive entraînant à l?action et fournissant à la liberté un lieu d?exercice privilégié.

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