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Nous désirons l'authenticité mais nous n'y parvenons pas toujours et peut-être ne pouvons nous pas fondamentalement y parvenir.Quelle reflexion sur la conscience cette remarque vous suggère-t-elle ?

Publié le 27/02/2008

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conscience
Nous sommes, de nos jours, confrontés à une véritable « crise » philosophique du sujet. Les questions fusent, en effet, sur la cohérence d'une détermination unifiée des vécus humains par le simple terme de conscience. II. La crise de la conscience Ce que Husserl va considérer dans un premier temps comme l'élément fondamental et authentique de toute possibilité d'accéder à une science rigoureuse de recherche de vérité ? la conscience ? va s'avérer être l'objet de toutes les disputes philosophiques qui sont encore d'actualité. La conscience, qu'il caractérisait comme « visée intentionnelle d'objets », était considérée comme fondement de la réalité par l'Autrichien. « Toute conscience est conscience de quelque chose » déclarait-il, permettant ainsi d'authentifier le monde extérieur et ses objets par l'activité de la conscience. Il ira même plus loin puisqu'il considérera la conscience comme constitutive de la réalité du monde. De fait, rien ne pouvait échapper à la conscience puisqu'elle était elle même l'élément de constitution et donc d'authentification de tout ce qui est représentable en termes de réalité. Mais Freud va opérer un contre-pied monumental à cette pensée lorsqu'il déclara, non sans ironie : « Rien n'échappe à la conscience si ce n'est la conscience elle-même ». Cette affirmation adressée à Brentano (le maître de Husserl) repose sur une nouvelle théorie que Freud émet : la conscience, ne permettant pas de rendre compte des processus tels que le rêve, le lapsus, l'acte manqué ou la pulsion instinctive, il faut dès lors envisager l'existence d'une partie inconsciente dans le système complexe de production des processus psychiques.
conscience

« II.

La crise de la conscience Ce que Husserl va considérer dans un premier temps comme l'élément fondamental et authentique de toutepossibilité d'accéder à une science rigoureuse de recherche de vérité – la conscience – va s'avérer être l'objet detoutes les disputes philosophiques qui sont encore d'actualité.

La conscience, qu'il caractérisait comme « viséeintentionnelle d'objets », était considérée comme fondement de la réalité par l'Autrichien.

« Toute conscience estconscience de quelque chose » déclarait-il, permettant ainsi d'authentifier le monde extérieur et ses objets parl'activité de la conscience.

Il ira même plus loin puisqu'il considérera la conscience comme constitutive de la réalitédu monde.

De fait, rien ne pouvait échapper à la conscience puisqu'elle était elle même l'élément de constitution etdonc d'authentification de tout ce qui est représentable en termes de réalité. Mais Freud va opérer un contre-pied monumental à cette pensée lorsqu'ildéclara, non sans ironie : « Rien n'échappe à la conscience si ce n'est laconscience elle-même ».

Cette affirmation adressée à Brentano (le maître deHusserl) repose sur une nouvelle théorie que Freud émet : la conscience, nepermettant pas de rendre compte des processus tels que le rêve, le lapsus,l'acte manqué ou la pulsion instinctive, il faut dès lors envisager l'existenced'une partie inconsciente dans le système complexe de production desprocessus psychiques.

L'homme ne maîtrise pas tout, tant s'en faut, et àcommencer par lui-même.

La manifestation de troubles mentaux (hystérie,psychose, névrose, schizophrénie...) persuade un peu plus Freud de l'erreurthéorique de considération de la conscience comme transparence à soi-même.

Il va donc formuler successivement deux « topiques » (représentationspatiale de l'appareil psychique) de l'inconscient.

Il en résulte que laconscience est alors considérée comme la surface de l' « iceberg » qu'estl'appareil psychique.

L'authenticité ne sera envisageable que par le décodage« psychanalytique » (analyse des manifestations des processus psychiquesde l'individu) du « langage » particulier qu'utilise l'inconscient pour exprimerses pulsions.

Cette tâche sera celle que se donnera Lacan, se considérantcomme relecteur et poursuivant de la tâche freudienne. Un philosophe va également porter un coup d'arrêt à la notion classique de laconscience comme connaissance authentique de soi et du monde.

C'estHeidegger, qui va porter la réflexion sur l'Être et son rapport avec le « Dasein » (nous tous en tant qu' « êtres-là », manifestations concrètes, existantes de l'Être).

Loin d'être une réflexion abstraite et en dehors du temps, la penséeheideggérienne tend à comprendre le monde contemporain en s'interrogeant sur les évolutions qui l'ont amené à êtrece qu'il est devenu.

Il vise particulièrement le projet cartésien de domination humaine de la nature (l'homme doitdevenir « maître et possesseur de la nature » disait Descartes) et le tient pour principal responsable de la dérive« scientifico-technique » de l'action humaine dans et sur le monde (Cf.

« La question de la technique » in.

Essais et conférences ).

C'est en fait une véritable critique de la conception de la conscience et du sujet qui se dessine ici.

En devenant le sujet souverain (l'individu !), la conscience transparente à elle-même qui définit son rapport à la véritépar la certitude de ses représentations, l'être humain perd son rapport originel et primordial à l'Être.

Il y perdégalement son être au monde par la réduction (Husserl) de ce dernier à une image ou une représentationmathématique.

Le monde contient le mystère de l'Être qui s'y projette et l'humain s'écarte peu à peu de cetteauthenticité par l'illusion de la vérité scientifique.

La science, loin de dénuder le réel, s'y perd abyssalement à l'imagede ce microscope qui veut percer la matière et n'aboutit qu'à du vide.

La conscience n'est pas niée par Heidegger,elle est simplement autre chose que ce qu'on en pense.

La conscience communément définie est « inauthenticité »(« Uneigentlichkeit ») selon l'Allemand, toute occupée à créer et entretenir (par le « bavardage ») un réseau rassurant de significations fausses et des apparences de maîtrise.

La vraie conscience est celle de son être voué àmourir (« Sein zum Tode »), celle qui « appelle » à ressaisir ce qu'il y a d' « authentique » en nous dans les situations de crise (décès d'un proche, rupture sentimentale, angoisse envers l'avenir...) personnelle.

La consciencedétruit nos réseaux habituels et rassurants en nous faisant ressentir notre profond « esseulement » dans de tellessituations dramatiques.

Personne ne peut vivre ces situations à notre place, personne ne peut véritablement nousaider à aller mieux.

la conscience fonctionne par « appel », nous dit Heidegger, appel « silencieux » et instinctif àprendre conscience de ce qui est authentique et de nos authentiques possibilité de réagir.

Heidegger incite donc àméditer sur l'être, sur le monde, sur soi, sur son authentique identité, hors de toute banalité quotidienne, sur sa« finitude » essentielle (l'homme « existe », souffre et meurt).

L'authenticité passe ainsi par une véritable crise deconscience individuelle avec le « monde ambiant », inauthentique, pour ressaisir ce que l'Allemand appelle ses« possibilités d'être les plus propres ». Conclusion L'authenticité se trouve être l'essence même de la recherche philosophique depuis Socrate.

La conscience desoi est cette condition sine qua non de l'accès à la vérité. Mais la conscience n'est plus considérée philosophiquement comme transparence à soi depuis Freud.L'authenticité n'est pas non plus la vérité, cette dernière devenant, de nos jours, un mythe.

Cependant laphilosophie contemporaine, en reformulant les concepts d'authenticité et de conscience, ouvre une voie vers la. »

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