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N’y a-t-il de sujet que par la raison ?

Publié le 04/02/2015

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Le sujet, en raison de son étymologie sub-jectum, se tenir dessous, est par nature insaisissable et indéfinissable. Peut-on définir le sujet en fonction de la raison ? L’homme n’est-il qu’un être rationnel ? L’homme en tant que sujet n’a-t-il pas pour sub-stance la raison ? On définit ordinairement l’humanité de l’homme par la raison. L’homme serait un être rationnel, homo sapiens, l’être doué de raison, mais aussi l’homme capable de sagesse. La sapience possède ici une double signification : elle est savoir, un savoir conscient de lui-même, et elle est sagesse, c’est-à-dire susceptible de discerner le bien du mal. En effet, la raison, c’est-à-dire la ratio, rend pleinement compte de l’homme comme sujet. Mais si l’homme est rationnel, comment comprendre que nous le surprenons aussi irrationnelle en régime de quotidienneté ? Qui plus est, comment se fait-il qu’il est si peu raisonnable ? La question est donc double : question de l’humanité en fonction de la rationalité, mais aussi problème moral : l’homme est-il raisonnable ? C’est le substrat qui échappe à toute définition puisqu’il est lui-même définition. Il est énigmatique et se décline en une myriade de possibles qui en font une sorte de caméléon. Il peut-être être tour à tour ou simultanément sujet politique, psychologique, logique… Mais n’y a-t-il pas un élément qui relie toutes ces définitions ? Peut-on affirmer que la raison est le seul moyen pour que le sujet existe, pour le cerner dans son essence ? Cette question laisse entendre que le sujet ne serait pas déterminé seulement par l’exercice de sa raison, qu’elle ne serait pas l’unique condition par laquelle l’homme se reconnaît comme sujet. Le sujet pourrait se définir par d’autres voies. Il faudra d’abord s’interroger sur l’éventuel lien qui unit raison et sujet : en quoi peut-on dire que la raison est un facteur déterminant pour la constitution du sujet ? Puis se demander si elle est le seul moyen de caractériser le sujet comme tel ? Enfin, envisager s’il n’existe pas d’autres tentatives qui réconcilient différentes approches du sujet apparemment contradictoires ?

« Ainsi c’est ce qui a permis au positivisme d’affirmer que la science est le seul type de pensée efficace pour établir un système rationnel de vérité sur l’homme.

Être un sujet, c’est alors se connaître.

C’est faire preuve d’une réflexion sur soi et par là être transparent à soi -même.

Comment sinon le sujet se différencierait -il des animaux ? Ce s derniers ont seulement le sentiment de soi, de leur environnement, de leurs besoins , mais n’ont pas la conscience d’eux -mêmes, c’est -à -dire le pouvoir de raisonner par retour réflexif sur soi -même.

Selon Hegel la réflexion signifie « réduction de l’immédiat » et est une particularité de l’homme : le sujet est celui qui ne satisfait pas ses tendances de manière immédiate et est capable de différer leur satisfaction ou d’y renoncer.

La raison est ce qui permet à l’homme de maîtriser ces émotions.

Le phil osophe rationaliste Descartes concède bien une place aux émotions, mais le sujet est celui qui peut devenir « maître et possesseur de la nature » donc de sa nature.

Grâce à cette maîtrise de nos désirs, nous ne serons jamais tributaires et dépendants de ceux- ci.

Il vaut mieux, selon Descartes, changer nos désirs plutôt que l’ordre du monde.

La raison est un principe d’ordre qui évite que le désir ou la passion nous aliène, en un mot nous dépossède de notre volonté.

S i les passions et les désirs appartienne nt à l’essence de l’homme, comment et pourquoi la raison peut -elle combattre ces premiers ? Si Hegel montre que la conscience est désir (de la reconnaissance de l’autre selon la dialectique du maître et de l’esclave), et que le désir humain est désir d’un autre désir, c’est pour mieux souligner que derrière ces apparences se cache la ruse de la Raison, cette pernicieuse Raison qui va tout faire pour arriver à ces fins car l’histoire n’est pas l’histoire d’un individu mais de l’humanité .

Sans raison, l’homme ne serait pas un sujet moral.

Il ne disposerait pas d‘une conscience morale, c’est -à -dire de la possibilité de juger moralement ses actes et ceux d’autrui selon les critères du bien et du mal.

Le sujet se confond alors avec la personne (sujet moral).

L’être humain, en tant qu’il n’est pas seulement mu par ses « inclinations » peut agir selon sa raison selon Kant et c’est ce qui fait de lui un sujet.

Il peut faire son devoir par devoir, c’est -à -dire accomplir une action complètement désintéressée et inconditionnée et qui ne regarde pas la satisfaction d‘un quelconque intérêt : c’est l’impératif catégorique, à la différence de l’impératif hypothétique lorsque l’homme vise la réalisation d’un but précis.

La possibilité d’agir selon la représentation de la fi n, la représentation des possibles, agir selon des principes et par devoir, tel est ce qui fait de l’homme un sujet.

Cette compétence lui confère une dignité : la personne ne doit jamais être traitée comme un moyen mais comme une fin en soi.

C’est la valeu r suprême, incommensurable et absolue.

D’où la formule de Kant : « A gis de manière à ce que la maxime de ton action puisse être érigée en loi universelle de la nature » : le sujet est l’auteur de son droit, il se donne la loi de son agir et accomplit son a ction par devoir .

De même, sans raison, l’homme serait incapable de libre -arbitre et ne serait que le jouet de déterminations et de nécessités.

Le libre -arbitre est le choix d’accepter ou de refuser l a loi morale ce qui pourrait s’exprimer de la sorte « Tu dois donc tu peux » (dixit Kant).

Telle est la notion d’autonomie du sujet, selon laquelle l’homme est celui qui peut se donner sa propre loi.

C’est lui et seulement lui qui choisit d’agir selon sa volonté .

Il prend en main son destin par ses projets.

Il s’implique totalement dans ce qu’il décide de faire.

Il n’a « d’autre législateur que lui- même » explique Sartre dans L’existentialisme est un humanisme .

La raison rend l’homme autonome et entièrement responsable.. »

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