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N’y a-t-il que ce qui est pratique qui ait de la valeur?

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L'Américain William James (18421910) a popularisé une philosophie qui se fonde sur le critère de la réussite. Pour lui, ce qui est efficace est vrai. Par là même, il ne pouvait que séduire les défenseurs du libéralisme économique. Est vrai ce qui permet une action concrète et utile; donc le travail à la chaîne est vrai, la réussite économique est juste. Ses idées seront unanimement critiquées, tant sur un plan scientifique que sur un plan psychologique, moral et philosophique. En effet, la pratique, si elle réussit, a toujours pour origine une théorie. Cette théorie peut être vraie, alors même qu'elle échoue temporairement à trouver une validation expérimentale. D'autre part, affirmer que ce qui est vrai est ce qui réussit, c'est ouvrir la porte à toutes les déviations morales, politiques ou religieuses. Le nazisme a réussi à reconstituer une unité nationale. Le fanatisme religieux réussit à rassurer les âmes. Est-ce pour autant que tout cela est vrai? .

« l--i Il n'y a pas que ce qui est prati que qui a de la val eur r--- .

t�t·HI La pensée n'avance jamais autant que lorsqu'elle est tota lement désintéressée et qu' elle ne vise aucune finalité prati que.

Le critère de réussite peut être aisément contesté.

Il n'a qu'u ne valeur très relative.

L'utilité n'est pas un crit ère de connaissance G aston Bachelard a montré qu'à chaque fois que les hommes de science se sont demandé à quoi pouvait bien servir tel phénomène •Les habitudes rationnelles nées dans la connaissa nce im médiate et dans l'action utilitaire sont autant d'anky­ loses dont il faut biompher peu relrouver le rnouwment spirituel de la découverte.• Gaston Bachelard, Le Nouvel esprit scientifique observé , ils ont abouti à des impasses.

Ainsi, tant qu'on s'est pré­ occupé de chercher à conn aître l'utilité des comètes, on n'a émis que des hypothèses aussi fausses qu'anec­ dotiques.

Le critère de réussite ruine la notion de vérité 1 'esprit qui cherche L est un esprit désin­ téressé, qui ne vise pas l' utilité pratique, mais la compréhension de la réalité.

De plus, ne croire qu'en ce qui réus­ sit invalide toute notion de vér ité.

En effet, ce qui réussit pour telle per­ sonne ne réussit pas for­ cément pour telle autre.

C' est d'autant plus vrai dans les domaines de la psychologie, des senti­ ments ou de la religion.

Ce qui est vrai n' est pas ce qui est pratique U ne croyance peut être parfaite ment irrationnelle et pour­ tant satisfaire l'esprit.

Intellectuellement par­ lant, on peut toujours tirer certains bénéfices de certitudes acquises et pourtant penser contre la véri té.

Dans la science, une idée parfai tement erronée peut, par chance, être au moins une fois confirmée par l' exp é­ rience.

Cela ne constitue pas un critère de réus­ site ...

Ce n'est pas en cherchant uniquement ce qui est utile que les hommes progressent.

Ce qui est pratique n'est pas la seule valeur.

Il faut dépasser le critère de réussite.. »

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