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N'y a-t-il que des passions déraisonnables?

Publié le 02/02/2005

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Les passions semblent donc néfastes pour la conduite rationnel. Mais est-il possible de se passer des passions ? Sont-elles vraiment néfastes ?   II Pour une réhabilitation des passions   A : Dans le Traité des passions de l'âme Descartes réhabilite les passions en montrant qu'elles sont naturelles puisqu'elles résultent de l'union du corps avec l'âme. Descartes définit les passions comme des émotions de l'âme provoquées par le mouvement des esprits animaux ( cf art 37 ). Avec Descartes on comprend que les passions ne peuvent pas être éradiquées car elle font partie de la vie humaine. De plus les passions sont nécessaires à l'existence car elles permettent selon Descartes à inciter l'âme à vouloir ce qui est utile et à fuir ce qui lui est nuisible ( voir art 40, 52, 137 ). Les passions ne sont donc pas mauvaises en elles-mêmes mais c'est plutôt l'usage que nous en faisons qui doit faire l'objet de toutes les considérations ( voir art 212 ). Descartes considère que les passions sont bonnes en elles-mêmes mais il souligne tout de même le fait que nous devons nous en rendre maître. Par conséquent est-il impossible d'affirmer que tout emportement passionnel est bénéfique ?

Les passions ont un sens ambigus : dans le langage courant on considère qu’une passion confère du sens à l’existence. On entend souvent les gens conseiller à quelqu’un qui s’ennuie dans la vie de se trouver une passion. La passion du sport permet au sportif de s’accomplir, d’accepter les multiples inconvénients que cela peut aussi parfois lui procurer. Or la passion est tout d’abord un phénomène interne, c’est une émotion de l’âme ou un mouvement irraisonné qui paralyse le sujet, de sorte qu’on peut affirmer qu’une passion se subit comme l’indique son étymologie (pathos = subir, souffrir). De ce fait la passion peut occasionner des troubles en ce sens qu’elle possède complètement l’agent qui du coup devient patient, car il ne s’appartient plus, car il n’agit plus sous la conduite de la raison. Au premier abord la passion apparaît comme étant contraire à la raison, mais cela va-t-il de soi ? Autrement dit, n’y a-t-il de passion que déraisonnables ? La passion recoupe donc plusieurs sens : d’un côté elle est un moteur d’action de l’autre elle est ce qui enferme tout sujet. Faut-il donc affirmer qu’il existe de bonnes et de mauvaises passions ? En quoi la passion peut-elle s’opposer à la raison ? Peut-on se passer des passions ?

« et, de l'autre (passions), à des phénomènes durables et enracinés dans la pensée.

La passion fait partie de nous etde notre psychisme.

Elle est en quelque sorte intégrée dans notre démarche réflexive et c'est cette structure qui larend infiniment plus dangereuse que l'émotion, qui est impétueuse, violente, rapide, déchaînée, ardente, fougueuse,véhémente, mais qui ne prend pas racine en nous.D'où l'immense danger de la passion : elle peut se maintenir en même temps que le raisonnement, cette fonction dela pensée permettant de dériver un jugement d'un autre, cette opération discursive de l'esprit par laquelle on passede jugements donnés à un autre ou plusieurs autres par déduction logique ou en apparence logique.La passion est donc durable, installée en nous, compatible avec la réflexion et le raisonnement.

Dès lors, elle faitpartie de nous-mêmes et s'avère porteuse du plus grand danger: elle porte dommage et tort (préjudice) à notreliberté, à savoir notre autonomie, notre obéissance à la rationalité.

Si la passion se déploie dans le temps et lacontinuité temporelle, alors elle va exclure toute maîtrise de la raison et porter les plus grandes atteintes à laliberté, conçue comme autonomie.

Le jugement de Kant s'inscrit, en fait, dans une perspective philosophique trèsancienne : les Stoïciens ne virent-ils pas déjà dans la passion un esclavage, une forme de servitude? B.

Deuxième grande partie: « Si l'émotion [...] toute amélioration »Ayant démontré que la passion porte atteinte à notre liberté, Kant peut maintenant en venir à sa démonstrationfinale, à savoir que la passion est une authentique maladie de l'âme.

On voit donc que l'ordre de la démonstrationest, en réalité, très strict.

Comme on va le voir, on en viendra progressivement à l'idée que la passion est un maldont il faut se défaire (ou du moins tenter de se défaire, puisque notre liberté est entravée).Si donc l'émotion est une ivresse, à savoir l'état d'une personne transportée, quasi enivrée et connaissant desperturbations dans l'adaptation nerveuse, la passion est bien plus qu'une ivresse (passagère) : c'est une maladie, àsavoir une altération durable, apportant un trouble permanent et chronique.

Au caractère bénin de l'ivresse s'opposele caractère durableet évolutif de la maladie.

La maladie, c'est ce qui gêne les hommes dans l'exercice normal de leur vie, ce qui les faitsouffrir et les ronge.

Une maladie, c'est un ensemble de troubles pathologiques, dirons-nous dans un langagemoderne.

Mais de quel type de maladie s'agit-il? D'une maladie de l'âme, du principe spirituel humain, une maladieparadoxale, qui plus est : en général, une maladie est susceptible de connaître un médicament, un remède.

Or leparadoxe de la passion, c'est qu'elle exècre toute médication : elle abhorre la médication et la repousse.

Kant dirad'ailleurs un peu plus loin dans le même texte que la passion est une gangrène incurable, car le malade ne veut pasêtre guéri.

À la différence des mouvements passagers de l'esprit, faisant naître le projet de rendre meilleur, lapassion est de l'ordre de l'ensorcellement, de l'enchantement, de l'envoûtement.

C'est une sorte d'envoûtementfasciné, de fascination magique qui se sont emparés du passionné.

Nous voici dans la magie pure, mettant àdistance toute sortie hors du mal, du négatif.Maladie de l'âme et envoûtement, emprise d'un sorcier, la passion est mal, négatif pur.

À vrai dire, seul un palliatifpeut atténuer le mal, faute de remède véritable. B : La passion c'est ce qui nous rend aveugle, c'est ce qui nous empêche de nous servir de notre raison.

Cependant la passion n'est pas exempte de toute réflexion.

Comme le souligne Degas il existe une logique des passions.

Parexemple dans l'amour passion l'objet de mon amour obéit aux attentes du désir.

Souvent ce n'est pas l'aimé quej'aime mais ce à quoi il me fait penser ou ce qu'il me permet de revivre : un passé oublié.

Parfois c'est simplement dejolies yeux verts qui nous font tomber amoureux car ma mère qui symbolise l'amour en possédaient, je prend lapartie pour le tout : c'est la métonymie .

Autre exemple dans la jalousie je me persuade que ma femme me trompe : je prends une hypothèse ou ce qui pourra faire l'objet d'une conclusion pour une affirmation et je ferai en sorte quetout ce que je vois confirme ce que je pense comme la jalousie d'Hamlet envers Desdémone dans Othello . Les passions semblent donc néfastes pour la conduite rationnel.

Mais est-il possible de se passer des passions ?Sont-elles vraiment néfastes ? II Pour une réhabilitation des passions A : Dans le Traité des passions de l'âme Descartes réhabilite les passions en montrant qu'elles sont naturelles puisqu'elles résultent de l'union du corps avec l'âme.

Descartes définit les passions comme des émotions de l'âmeprovoquées par le mouvement des esprits animaux ( cf art 37 ).

Avec Descartes on comprend que les passions nepeuvent pas être éradiquées car elle font partie de la vie humaine.

De plus les passions sont nécessaires àl'existence car elles permettent selon Descartes à inciter l'âme à vouloir ce qui est utile et à fuir ce qui lui estnuisible ( voir art 40, 52, 137 ).

Les passions ne sont donc pas mauvaises en elles-mêmes mais c'est plutôt l'usageque nous en faisons qui doit faire l'objet de toutes les considérations ( voir art 212 ).

Descartes considère que lespassions sont bonnes en elles-mêmes mais il souligne tout de même le fait que nous devons nous en rendre maître.Par conséquent est-il impossible d'affirmer que tout emportement passionnel est bénéfique ? B : Hegel affirme dans La Raison dans l'histoire que « rien de grand ne s'est fait dans le monde sans passion ».

Pour Hegel les passions constitue le ressort subjectif qui permet l'accomplissement d'actions qui indirectement réalise lamarche en avant de l'Esprit dans son entreprise de prise de conscience.

Pour Hegel, l'histoire tend vers une fin quiest la réalisation de l'Esprit, l'avènement de la liberté qui se réalise dans un Etat universel où l'individu dispose dudroit et de la liberté.

Ainsi le passionné qui agit pour lui-même contribue à travers son action à réaliser un plan divin.. »

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