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Ordre des choses ou ordre de l'esprit ?

Publié le 03/12/2005

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esprit
  Deuxièmement, à supposer que l'on montre qu'il y a bien un ordre des choses, est-il le même que celui de notre esprit ? Il pourrait bien en effet y avoir un ordre des choses différent de celui que l'esprit croit y trouver. C'est l'objectivité des sciences qui est dans cette seconde question mise en question. II - L'ordre de la nature est-il identique à celui de l'esprit ?     Proposition de plan :   I - L'ordre des choses est-il une projection ou une réalité ?   La Critique de la raison pure de Kant avance la thèse que notre esprit met en forme le divers matériel donné. L'espace et le temps dans lesquels tout phénomène doit se constituer sont des formes a priori de notre sensibilité. De même la causalité est une catégorie de notre entendement. Il n'y a donc pas une réalité déjà ordonnée et indépendante de l'esprit humain, mais mise en forme, c'est-à-dire construction de la réalité, par notre esprit. Pourtant les choses qui nous entourent ne sont pas des illusions.

Les sciences, la métaphysique, d'une manière générale toute la philosophie, présentent de fait un ordre qu'elles prétendent être celui des phénomènes naturels, sociaux, historiques etc. On est donc obligé d'accepter qu'il y a un ordre dans l'esprit. La véritable question consiste alors à se demander s'il y a également un ordre dans les choses, c'est-à-dire, si la prétention de la philosophie est légitime, ou si au contraire l'ordre supposé de la nature n'est qu'une projection de celui que notre esprit construit. Nous proposons de formuler notre problème de la manière suivante :

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« de connaître. Kant montre ainsi qu'il est impossible de se prononcer sur l'existence d'un ordre des choses en soi indépendant denotre esprit.

Dans cette perspective, l'ordre est entièrement du côté de l'esprit. La raison peut atteindre, dans le réel, ce à quoi elle donne elle–même sa forme. «Nous ne connaissons a priori des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes.» Kant, Critique de la raison pure(1789). • La «révolution copernicienne» opérée par Kant est la suivante: le réel connaissable n'est pas indépendant del'esprit, c'est l'esprit qui lui donne sa forme.

Nous ne sommes pas passifs face au monde: c'est nous qui lui donnonsles formes sous lesquelles nous le connaissons. Dans la Critique de la Raison Pure, Kant compare sa méthode à celle de Copernic.

Le savant polonais mit enfinl'astronomie sur la voie de la science moderne lorsqu'il plaça le soleil au centre de son astronomie et en délogea laTerre (héliocentrisme).

Kant compare le décentrement opéré par Copernic au sien propre: jusqu'alors, on a cherchéà résoudre le problème de la connaissance en faisant tourner le sujet autour de l'objet.

Décentrons l'objet, replaçonsau centre le sujet qui connaît et mettons l'objet connu à la périphérie.

Ainsi, affirme Kant, nous pourrons savoir enquoi la connaissance consiste au juste et quelles en sont les limites. • Dans cette perspective, Kant distingue la raison de l'entendement: l'entendement est l'ensemble des catégoriesqui façonnent le réel.

Tant que la raison se borne à connaître le réel selon les catégories de l'entendement, ellereste dans les limites dans lesquelles la connaissance est possible.

Mais la raison peut aussi s'aventurer à spéculeren-dehors de ces catégories.

Elle sort alors des limites de la connaissance et construit des raisonnements qui nepeuvent pas être vérifiés (par exemple sur l'existence de Dieu...).

D'où le désordre et les débats sans fin entre lesphilosophes.

Le but de Kant dans la Critique de la raison pure est d'examiner les limites de la raison et de mettre finà ces débats. Transition : La mise en forme du donné matériel est rendue possible selon Kant par la structure a priori de notre esprit.

Maisquant est-il de notre esprit lui-même lorsque nous le considérons comme chose en soi ? Peut-on affirmer de lui qu'ilest un pur divers dans lequel aucun ordre ne règne sans accorder un primat illégitime à cette chose en soi qu'estl'homme sur les autres choses en soi ? Seconde objection : supposons que deux choses en soi de présentent à notre sensibilité puis à notre esprit.

Si il n'ya aucun ordre des choses en soi, alors il est impossible que tel phénomène se construise plutôt qu'un autre.

Sil'ordre est tout entier du côté de l'esprit, alors c'est toujours le même phénomène qui doit se constituer, pur refletde la structure de notre esprit.

Si, à l'inverse, il existe différents phénomènes (et c'est de fait cas), alors il existedes différences entre les choses en soi.

Or ce qui distingue deux choses en soi les oppose, ce qui établi déjà unordre. Il ne peut donc pas y avoir d'ordre dans notre esprit, sans qu'il y ait d'ordre dans les choses, du fait de la diversitédes phénomènes (même si nous ne pouvons pas connaître cet ordre).

S'il y a bien un ordre des choses et un ordrede l'esprit, rien ne permet pour autant d'affirmer d'emblée qu'ils sont identiques. II – L'ordre de la nature est-il identique à celui de l'esprit ? Partons d'un fait : les sciences ne rendent pas compte aujourd'hui de l'ordre du monde avec une précision infinie.

Ily a des phénomènes qui nous échappent.

L'ordre de l'esprit est donc de fait différent de l'ordre de la nature.Cependant, les sciences progressent perpétuellement vers l'identité de ces deux ordres qu'elle suppose possible.C'est sur cette possibilité qu'il s'agit de statuer. Wittgenstein affirme dans le Tractatus logico-philosophicus les propositions suivantes : « Le monde est la totalité des faits.

» [Proposition 1.1] « Ce qui a lieu, le fait, est la subsistance d'états de chose.

» [Proposition 2] « L'état de choses est une connexion d'objets (entités, choses).

» [Proposition 2.01] « L'image logique des faits est la pensée.

» [Proposition 3] « Dans la proposition, la pensée s'exprime pour la perception sensible.

» [Proposition 3.1] « Le nom est dans la proposition le représentant de l'objet.

» [Proposition 3.22] D'après [2.01], l'état de chose rend compte de l'ordre des choses, puisqu'il en est la connexion.

Or, d'après [2],l'état de chose qui subsiste est le fait, dont la pensée, qui s'exprime dans la proposition (d'après [3.1]), est l'image. »

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