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Passé, présent, futur (les trois temporalités de l'homme) ?

Publié le 27/02/2008

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-        Des trois moments du temps – le passé, le présent, l'avenir -, un seul semble m'être réellement donné et vécu : le présent. Notre angoisse devant l'avenir, notre colère au souvenir d'une humiliation passée sont des faits présents. Ce qu'il y a de réel dans l'avenir, c'est qu'il sera présent; ce qu'il y a de réel dans le passé, c'est qu'il fut présent lui aussi. Et quand nous tentons de considérer dans leur réalité avenir et passé, nous comprenons qu'ils tirent tout leur sens de notre pensée actuelle, comme le souligne Saint Augustin dans Les confessions : " …ni l'avenir, ni le passé n'existent…Il y a trois temps : le présent du passé, le présent du présent, le présent du futur…Le présent du passé, c'est la mémoire; le présent du présent, c'est l'intuition directe; le présent de l'avenir, c'est l'attente. " (Livre XI, chap. XIV et XX).

« permanence du passé qui fait la vie du présent, même si le passé est le temps de la nostalgie, du remords, duregret, de la fatalité, de l'irréversible.

La vie, l'action constituent un mélange paradoxal de continuité et derupture. - La reprise, par exemple, n'est jamais une pure et simple répétition : il y faut de la nouveauté mais il faut aussi que quelque chose de passé, de l'ancien, soit gardé.

Il n'y a de rupture que par et dans une continuitétemporelle où le présent se définit à partir du passé, tout en redéfinissant à son tour le passé pour lui donnerune orientation inédite (exemple des révolutions en histoire, exemple également du processus de la création enart, en science, etc.). - De même, être, c'est avoir été ; vivre, c'est avoir vécu.

Le présent n'est peut-être alors que du passé composé et le futur, du passé décomposé. 3) Le futur - Le temps n'est peut-être pas tant une chute du présent dans le passé qu'une chute du futur dans le présent.

Attendre, désirer, prévoir, souhaiter, espérer – tous ces états psychiques tendent vers le futur.

Alorsque le passé est le temps de l'assomption et le présent, celui de l'engagement, le futur est le temps du projet et de la liberté .

Nous vivons en avant, il n'y a pas d'action sans anticipation.

Vivre, c'est anticiper (voir plus loin l'analyse de Sartre – le futur est le temps du pour soi). - Le désir n'est pas seulement une tension vers le futur (je désire ce que j'imagine être une source de satisfaction) ; il contribue à le créer.

Le temps, dit Bergson, est la création d'imprévisible nouveauté.

Lanécessité tourne le phénomène vers son passé, la finalité l'oriente vers le futur.

Sans la finalité, ni liberté niespérance. - Mais le futur n'est pas seulement le temps du projet et de la liberté, il est aussi celui de l'angoisse et de l'espérance qui sont intimement liées : « Il n'y a pas d'espoir sans crainte, ni de crainte sans espoir » (Spinoza).L'espérance est un désir qui porte sur l'avenir ; elle est manque.

Elle est le symétrique de la nostalgie qui porte sur le passé.

Le futur contient à la fois ce qu'il y a de plus imprévisible (les aléas de l'existence, la morttoujours imminente) et de plus prévisible (la mort à nouveau que l'on sait devoir nécessairement arriver). 4) L'intrication des différents temps les uns dans les autres - Le temps est un va-et-vient entre le présent, le passé et le futur. - Exemple de la question du sens et du bonheur.

Le sens est totalité des trois dimensions du temps ; inversement, l'impression que la vie n'a pas de sens n'est pas seulement due à une absence de finalité, maissouvent à une discontinuité entre le présent et le passé.

Les névrosés et les psychotiques, par exemple, nes'intéressent pas à leur passé ; ils lui sont aliénés, voués à le répéter sans le savoir.

Freud découvre ainsi qu'unnévrosé souffre de réminiscences et lie la contrainte de répétition à la mort.

Cette discontinuité, projetée sur lefutur, est propre à engendrer l'angoisse. - Dans Le désir déternité , Alquié souligne que la passion, fondée sur un désir d'éternité, est refus du temps, de sorte que la liberté et le bonheur, fondées sur l'action, supposent une acceptation du temps dans ses troisdimensions et non un refuge dans une éternité illusoire et pathogène. - Dans Le bonheur (cf.

Cours sur le bonheur), Robert Misrahi définit le bonheur comme la forme et la signification d'ensemble d'une vie qui se considère elle-même comme comblée et comme signifiante .

Il est une appréhension réflexive de la vie de l'individu dans sa durée et un sentiment qualitatif de plénitude et desatisfaction concernant le Tout de l'existence.

Sentiment d' homogénéité entre le présent en train de se vivre et le passé déjà vécu .

Quand je dis : “je suis heureux”, cela signifie que je suis actuellement satisfait et comblé et que j'appréhende, dans le cours de ma vie, la même signification que celle qui,actuellement, justifie le sentiment positif de soi-même . - La souffrance, le malheur, la vie sous le régime de la servitude et de la passion consistent justement en une incapacité à ressentir cette homogénéité dans notre propre vie qui apparaît discontinue, fragmentée, c'est-à-dire insensée et vaine.. »

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