Pensées - Pascal
Publié le 10/04/2013
Extrait du document


«
La course vers le bonheur est sans doute l’une des seules à laquelle chaque homme
vivant sur Terre participe ; selon l’eudémonisme, le bonheur est notre but propre.
Toutefois, peu sont ceux qui ont prétendu atteindre la parfaite quiétude ; en effet,
l’homme est un être de désir et comme le souligne Platon dans Gorgias , « le désir est
comparable à un tonneau percé que l’on essaie en vain de remplir ».
Néanmoins, dans
ce passage, il s’agit plus pour Pascal de faire l’apologie de la foi que de faire une
réflexion sur le bonheur, son but étant de démontrer que seule la foi en la religion
chrétienne peut nous donner accès au bonheur.
La foi représente l’acte par lequel
l'homme s'en remet tout entier et librement à Dieu qui se révèle en adhérant fermement
aux vérités irrationnelles contenues dans la Révélation ; de ce fait, la foi est la certitude
du croyant.
Le philosophe déploie sa stratégie argumentative de manière à ce que la foi
comme seul accès au bonheur soit présentée de manière implicite : en effet, il fait tout au
long du texte le constat du malheur dans lequel la quête désespérée du bonheur plonge
les hommes tout en affirmant face à ce paradoxe que les hommes n’atteindront le vrai
bonheur qu’en se remettant à Dieu.
Pascal s’appuie donc sur cette course vers le
bonheur, constitutive des hommes, pour montrer l’erreur qu’ils font à vouloir le trouver
ailleurs qu’en Dieu.
Plusieurs questions surviennent donc : si tous les hommes désirent être heureux,
comment expliquer que leur recherche du bonheur les voue au malheur ? Et si leur
recherche les voue au malheur, comment expliquer qu’ils n’y renoncent pas ? Doit-on en
conclure que le bonheur n’existe pas ? Ou simplement essayer de comprendre ce que
peut être le bonheur ? Est-il accessible par la foi ? Si oui, peut-on être heureux sans
religion ?
Nous étudierons dans un premier temps la quête désespérée du bonheur chez l’homme,
dans un second l’unique solution que donne Pascal pour être heureux et dans un
troisième, la destinée d’un homme dont la vie est rythmée par une éternelle
insatisfaction.
« Car tous les hommes désirent d’être heureux ; cela est sans exception.
» Par
cette première déclaration, Pascal fait le constat que nous faisons tous lorsque nous
posons un regard sur la vie commune et ordinaire de l’humanité : cette fin qu’il attribue
à tous les hommes a une validité universelle.
Il généralise par ailleurs tout au long du
texte la volonté qu’a l’homme à trouver le bonheur et le désir qu’il éprouve à être
heureux par un champ lexical marqué : « tous les hommes désirent » ; « tendent tous à
ce but » ; « ce même désir » ; « la volonté » ; « c’est le motif de toutes les actions de
tous les hommes » ; « jamais personne »…etc.
Le philosophe reprend ici ce qu’avait
souligné Aristote bien avant lui dans La Politique : « Tous les hommes aspirent à la vie.
»
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