Devoir de Philosophie

Penser est-ce connaître ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Penser est-ce connaître ?

HTML clipboard La pensée est une opération de l’esprit, et en tant que telle, elle semble directement impliquée dans le processus de connaissance, qui requiert l’intelligence, la réflexion, ou ce qu’on appelle encore la raison. Penser, c’est combiner des idées afin d’émettre des jugements. Si penser, c’est concevoir, par un travail de l’esprit, des idées, des opinions, et des notions intellectuelles, cette activité semble liée à celle de la connaissance, qui nous fait accéder à un savoir, qui nous fait comprendre le réel tel qu’il est en nous le rendant intelligible. Mais la pensée enveloppe un champ d’activité varié, depuis la pensée rationnelle qui se déploie dans la réflexion et le raisonnement, à la perception, aux sentiments et émotions, aux souvenirs, aux associations d’idées, à l'expérience esthétique, l’imagination et à la rêverie. Penser est-il vraiment la même chose que connaître ? Il s’agit de se demander dans quelle mesure la pensée nous fait accéder à la connaissance, ce qui la distingue de la connaissance, tant dans sa différence que dans sa contradiction possible avec le processus cognitif.

HTML clipboard

  • 1ère partie : Penser c’est se connaître.

HTML clipboard

  • 2ème partie : La pensée fait accéder à la connaissance.

HTML clipboard

  • 3ème partie : La pensée est différente de la connaissance.

 

« mais elle est créatrice.

L'imagination ou la poésie sont des pensées créatrices, qui ne sont pas des connaissances,en tant qu'explication du réel, savoir intelligible du monde, elles sont des inventions de l'esprit, qui n'ont d'autres finsqu'elle-même.On comprends alors que penser, c'est parfois s'éloigner de la connaissance, lorsque la pensée créé des fictions, parexemple.

En outre, la pensée est liée intimement au sujet qui pense, elle reçoit donc l'influence de ses émotions, sasubjectivité.

Nos pensées ne sont pas purement rationnelles, elles ne sont pas l'unique production de la raisonconnaissante, mais sont mêlés à l'imagination et au sentiment.

David Hume explique ainsi les « principes de la naturehumaine » dans le livre 1 du Traité de la nature humaine , en montrant que toute activité de pensée obéit à des principes logiques d'association d'idée, qui sont naturels à l'entendement humain, quand bien même ils seraienterronés.

L'entendement humain opère donc constamment des inférences logiques, influencées par les principes deressemblance, de contiguïté et de causalité.

Ces trois principes expliquent en fait que nos pensées se formentrelativement au contexte dans lequel nous nous trouvons, à notre expérience passée, à nos habitudes et noscoutumes.

On pense ainsi naturellement que le soleil se lèvera demain, sans en avoir pourtant d'explicationrationnelle qui nous en donnerait une connaissance exacte.

La pensée connaît donc selon sa fantaisie, et parfois,elle fait donc des erreurs.

Hume donne l'exemple de « la fiction du moi », qui désigne le fait que nous ne pouvonsnous empêcher de penser que nous avons une identité personnelle qui fait que nous sommes aujourd'hui le mêmeque nous étions hier et le même que nous serons demain.

La pensée lie les évènements et les pensées entre eux etles rapporte à un « substrat » que l'on désigne par « le moi », alors qu'il n'existe pas réellement.Il y a toujours de l'indicible dans la pensée, des pensées non verbales, qui ne peuvent relever de la connaissance.La pensée échappe à la connaissance car elle échappe à notre emprise, comme nous en faisons l'expérience dans lerêve, les suggestions et évocations.

Nous pouvons avoir des pensées confuses, telles que le rêve, les émotionsesthétiques, qui ne sont que jaillissements de sens indéchiffrables, et ne peuvent être rendues intelligibles.

L'activitéde penser déborde celle de connaître.

C'est ce qui permet à Jankélévitch dans La musique et l'ineffable de concevoir la musique comme une certaine pensée, non pas parce qu'elle dit quelques chose en particulier, mais parce qu'elle ouvre une profondeur infinie de significations, sur le mode de l'évocation, qui débordent les limites mêmes de lapensée.

Il existerait une pensée ineffable qui se développe sous une autre forme que celle du langage, dans lequelse déploie la connaissance.

« Sur l'ineffable, il y a de quoi parler et chanter jusqu'à la consommation des siècles »,déclare Jankélévitch.

Penser, peut alors être non plus contrôler son discours, le rendre intelligible, mais échapper àsoi-même, et laisser la pensée agir indépendamment de notre volonté.

Conclusion : La pensée est indispensable à la connaissance.

Je ne peux rien prétendre connaître si je ne peux penser, en tantque la pensée est d'abord réflexion, saisie de son objet.

Mais la pensée, activité humaine par excellence, n'est passeulement une certaine intelligence du monde qui nous entoure, un accès au réel donné.

La pensée estconnaissance au sens fort, car elle nous permet d'accéder à une explication du réel, en combinant des idées, enopérant des déductions, comme le mathématicien opère un calcul.

Penser, c'est connaître, car c'est viser le vrai,rechercher le savoir.

Pourtant, la pensée n'a pas qu'une visée cognitive.

La pensée est l'association de la raison etde l'imagination, elle peut être un vagabondage fantaisiste de l'esprit, un élan artistique, une émotion ou unjugement moral.

La pensée est l'expression d'un sens, mais ce sens n'est pas forcément une connaissancerationnelle du monde.

La pensée est créatrice, elle invente, et se donne à elle-même de nouveaux objets.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles