Devoir de Philosophie

Peut-on avoir peur des mots ?

Publié le 09/12/2005

Extrait du document

Bergson, Sur les données immédiates de la conscience, 1889. « Le langage travestit la pensée. Et notamment de telle sorte que d'après la forme extérieure du vêtement l'on ne peut conclure à la forme de la pensée travestie; pour la raison que la forme extérieure du vêtement vise à tout autre chose qu'à permettre de reconnaître la forme du corps. » Wittgenstein, Tractatus logico-philosophicus. « Les limites de mon langage signifient les limites de mon propre monde. » Tractacus logico-philosophicus, Ludwig Wittgenstein : les mots ne sont pas traduisibles identiquement d'une langue à l'autre ce qui signifie que chacun est prisonnier du système dans lequel il s'exprime. Qu'est-ce que le savoir que j'ai du monde s'il est déterminé par les mots qui sont à ma disposition dans ma langue ? Certaines langues ne disposent pas du verbe « être » comment penser sans ce qui apparaît comme le principe philosophique par excellence ? Troisième partie : Les pouvoirs du langage Roman Jakobson, en tant que linguiste, a distingué plusieurs fonctions du langage montrant que l'une d'entre elles consiste en un moyen d'action sur autrui. La communication va agir sur l'autre, l'interpeller, solliciter son attention.

« « Les limites de mon langage signifient les limites de mon propre monde.

» Tractacus logico-philosophicus , Ludwig Wittg enstein : les mots ne sont pas traduisibles identiquement d'une langue à l'autre ce qui signifie que chacun est prisonnier du système dans lequel il s'exprime.

Qu'est-ce que le savoir que j'ai du monde s'il est déterminé par lesmots qui sont à ma disposition dans ma langue ? Certaines langues ne disposent pas du verbe « être » commentpenser sans ce qui apparaît comme le principe philosophique par excellence ? Troisième partie : Les pouvoirs du langage Roman Jakobson, en tant que linguiste, a distingué plusieurs fonctions du langage montrant que l'une d'entre elles consiste en un moyen d'action sur autrui.

La communication va agir sur l'autre, l'interpeller, solliciter son attention.Le but de l'émetteur est de conduire à une transformation de l'état de son interlocuteur.

Lorsque le message a pourbut d'agir sur autrui, il recourt par exemple à l'impératif « partez » « fermez cette porte », mais il peut être plusdiscret : « Vous partez déjà ? » .

C'est le statut de la personne qui donne le ton au message : si ce message estdestiné à des amis, il peut s'agir d'un reproche (agir pour le culpabiliser par exemple, ou au contraire le solliciter pourrester), s'il est destiné par un patron à un employé, il contient une leçon.

Les mots supposent une dimensioninterpersonnelle, interactionnelle évidente dans toute relation sociale.

Le langage rend compte de l'attitude qu'unsujet a vis-à-vis de ce qu'il dit et de son interlocuteur.

Tout message porte une trace de notre état affectif.Exemple : l'utilisation des interjections, les variations de ton, exclamations laissent des marques de cet état. Lorsque c'est la structure du message qui est l'objet d'attention, la référence même du message, on peut parler defonction poétique.

C'est le message qui est l'objet de la communication : jouer avec le langage.

On assiste alors àun investissement des messages en tant que tels, au-delà de leur contenu par le biais d'un exercice de style ou dela poésie.

Il est possible de mettre un soin particulier à construire ses messages au-delà du contenu. La fonction émotive ou expressive metl'accent sur les sentiments ou les émotions de l'émetteur : « Centrée sur le sujet, elle vise à une expression directede l'attitude du sujet à l'égard de ce dont on parle.

» (R.

Jakobson, Essais de linguistique générale, Seuil, p.

214).On note l'importance des interjections, marquées par des points d'exclamation : « Hélas ! je suis arrivé trop tard...

»ou « Super, tu as vu ce ciel bleu ! » La fonction impressive ou conative met l'accent sur le destinataire.

Le message exprime la volonté d'agir sur lui. Il s'agit de le convaincre, de le persuader, de l'émouvoir ou de le commander : « Allez vite ! Dépêche-toi ! » «[Cette fonction] trouve son expression grammaticale la plus pure dans le vocatif et l'impératif.» [Op.

cit., p.

216).Le vocatif, dans les langues à déclinaisons comme le latin, est le cas employé pour s'adresser directement àquelqu'un, ou à quelque chose.

En français, il est indiqué parfois par le «ô» : «ô jeunes gens ! quelle leçon !Marchons avec candeur dans le sentier de la vertu ! » (Beaumarchais, La Mère coupable, V, 7). La fonction référentielle prédomine lorsque la situation ou la réalité désignée par le message est l'élément essentiel de l'acte de communication.

Ainsi, lorsque je dis : « le train est en retard », je me contente de transmettreune information sur une situation.

C'est cette information qui est au coeur de mon message.

Le reste passe ausecond plan. La fonction phatique consiste à mettre l'accent sur le canal de la communication, sur l'établissement matériel du contact de la communication.

Il s'agit de s'assurer que le message est bien reçu, que la communication n'a pas étéinterrompue.

Cette fonction s'exprime par des interjections, par des expressions sans contenu précis : «Allô»,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles