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Peut-on changer le cours de l'histoire ?

Publié le 09/12/2005

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histoire
C - On ne change jamais le cours de l'histoire en cherchant à en nier le caractère contraignant.IV - UNE DÉMARCHE POSSIBLEA - Le problème philosophique posé par l'histoire est de savoir si elle a un sens, une cohérence et une unité qui permettent d'en parler en évoquant l'idée d'un cours.En un sens, l'histoire pèse sur les vivants en ce qu'elle borne leur liberté. Elle est ainsi souvent ressentie comme un destin. Les changements qu'on y perçoit n'y sont que des sinuosités, des tournants qui infléchissent certes le cours des choses mais n'en changent guère le sens. Il n'est guère plus possible de changer le cours de l'histoire que de demander à un fleuve de remonter à sa source.B - Toutefois l'histoire n'est pas que le reflet d'un passé contraignant, elle est aussi le "lieu" d'exercice de la liberté humaine. Les hommes "font" chacun l'histoire en prenant des décisions qui engagent leur avenir et tracent de nouveaux contours pour leur passé.Cette liberté implique certes une capacité à s'insérer dans la réalité donnée, mais suppose bien plus encore le désir de la modifier, la volonté d'être autre chose qu'un simple maillon dans une chaîne invisible dont le sens lui échapperait à l'homme.Changer le cours de l'histoire c'est déjà prendre conscience de la richesse du présent et de l'avenir : le passé ne s'impose pas à l'homme sans qu'il ait, en quelque manière, prise sur lui.
  • Introduction:

L'Histoire semble nous dépasser, nous l'apprenons à l'école, mais nous n'avons pas clairement conscience de notre place actuelle en elle.

D'une part, l'histoire que nous apprenons est toujours déformée en nous, l'historien ne peut pas se faire le miroir du monde, il doit sélectionner les faits exclure et déformer le cours réel des évènements. Nous modifions donc l'histoire à un niveau cognitif.

Mais l'Histoire avec un grand « H « n'est pas qu'une connaissance que nous pouvons avoir, c'est aussi le destin de l'humanité. Pouvons nous le modifier? Il nous semble trop éloigné de nous pour que nous puissions prétendre modifier son cours, il semble nous dépasser, pourtant, par nos actes nous y participons puisqu'il est l'ensemble des actes humains.

  • Problématique:

L'Histoire s'écoule et nous avons du mal à la raconter, nous la déformons en l'interprétant, mais avons nous une influence sur son cours réel?

histoire

« Chez Hegel, la raison est plus qu'une faculté individuelle qui se trouveraittout entière en chacun, elle est absolue, c'est l'unité la plus haute del'Esprit, et à ce titre, elle est divine.

Dieu est Raison qui modèle latotalité du réel.

La Raison gouverne le monde, si bien que l'histoire, dansla totalité de son déroulement, est intégralement rationnelle.

Elle est lapuissance infinie, à la fois matérielle et spirituelle de la vie.

Elle estsubstance, ce par quoi et en quoi toute réalité trouve son être, saconsistance et sa signification.

Elle ne s'oppose pas à la réalité commel'idéal ou le devoir être, elle est le réel même, qu'elle élabore de sespropres forces et de sa propre matière.

Tout ce qui se manifeste dans lemonde est une manifestation de la Raison à l'oeuvre.

Toutefois, cetteRaison ruse : elle se sert des individus et de leurs passions commeinstruments pour atteindre ses fins.

Si nous peinons et travaillons en vuede réaliser nos propres intérêts égoïstes, c'est à titre d'instruments del'universelle Raison.

La Raison nous trompe sur nos propres intérêts, carelle se sert de l'énergie de nos passions pour progresser.

Individus,c'est-à-dire êtres particuliers et limités, nous payons le lourd tribut desintérêts de la Raison dans son déploiement.

La totalité du réel est doncrationnelle, c'est-à-dire légitimée en raison ; l'irrationnel n'est plus qu'undésordre apparent.

L'irrationnel n'a pas de véritable existence, c'est unnon-être, une illusion, une fantasmagorie.

Pour Marx, il faut modifier d'une façon brutale le cours de l'Histoire par une révolution.

Pour lui l'Histoire secomprend comme une représentation que se donne une société d'elle même et qui lui permet d'entériner sescoutumes et de justifier les injustices en son sein.

La modification du cours de l'Histoire devient donc unimpératif moral. 3. Selon Marx, la connaissance du mécanisme à l'oeuvre dans la production capitaliste est la condition d'une prise deconscience révolutionnaire.

Il ne suffit pas d'avoir conscience de son exploitation : cela ne peut conduire qu'à larévolte.

La révolution, quant à elle, suppose qu'on sache quels rapports transformer pour que ne se reproduise pasle mécanisme de l'exploitation.

C'est une tâche scientifique qui n'a rien à voir avec un idéal utopique.Cette tâche suppose que ceux qui se consacrent à la théorie (les philosophes) considèrent autrement leur fonction.Si la philosophie s'est contentée d'interpréter le monde, il s'agit désormais de le transformer (Thèses sur Feuerbach).Autrement dit, la théorie a une fonction pratique.

Le socialisme scientifique (qu'on ne confondra donc pas avecl'idéal socialiste des utopistes), fondé sur la connaissance du système de production propre au capitalisme,débouche sur une pratique révolutionnaire. III: Une question féconde La question de savoir si nous modifions le cours de l'Histoire est au fond celle de notre responsabilité et denotre engagement dans l'histoire humaine.

Il serait aisé de faire de l'histoire un cours d'évènements produitspar des causes occultes sur lesquelles nous n'avons pas prise pour se dédouaner de cette question. 1. L'histoire humaine se joue sur la scène politique, savoir si nous modifions le cours de l'histoire c'est savoir quelest notre degré de participation à la vie politique.

La question est donc celle des conditions de cetteparticipation. 2. Les partisans de l'éthique de la discussion comme Habermas estiment que c'est la démocratie qui remplit cesconditions.

En effet, une constitution démocratique vise à atteindre la justice à force de discussions, deconfrontation d'idées et rend ainsi accessible à chacun la participation à l'histoire de la raison. 3. Conclusion: Nous pouvons modifier le cours de l'Histoire en participant à la vie politique.

Ceci est normalement rendu possible àchacun dans une démocratie. SECONDE CORRECTION Termes du sujet: MODIFIER : Changer, transformer, rendre autre. PEUT-ON ?: est une question qui peut se poser à deux niveaux: • la possibilité pratique/technique ou la capacité, la faculté.• La possibilité morale, ou le droit ("A-t-on le droit de ?").. »

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