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Peut-on concevoir la justice indépendamment de l'Etat ?

Publié le 10/12/2005

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Elles sont une création artificielle. Il n'y a pas continuité mais rupture entre les sociétés animales et les sociétés humaines, du fait de l'apparition du contrat, lui-même impensable sans l'apparition de la parole. Cependant, cette rupture n'est pas un saut, une opération mystérieuse et presque magique. Le fait que l'homme quitte l'état de nature est conforme à l'ordre naturel. Ce qui a conduit l'homme à quitter l'état de nature était présent dans la nature de l'homme : la peur de la mort infligée par autrui et la raison incitant à chercher un remède à cette insécurité ont conduit naturellement l'homme à rompre avec l'état de nature. L'idée de contrat est la mise en forme rationnelle & juridique de l'instinct de vie. La justice imposée par l'État est un frein à l'égoïsme Les hommes, livrés à eux-mêmes, n'obéissent qu'à leurs penchants égoïstes et laissent libre cours à leurs passions. Seule l'autorité de l'État peut les contraindre à respecter la justice, c'est-à-dire à ne pas léser autrui. Comme le montre l'exemple de l'anneau de Gygès, dès que l'homme ne se sent plus contraint par la loi, il cesse d'agir justement. Le pouvoir souverain appartient à la volonté générale La volonté générale, qui est souveraine, ne se trompe jamais, dit Rousseau.
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« Ø « République » (« Common-Wealth ») correspond à ce que nous appelons l' « Etat ».

Hobbes lui-même donne le mot « Stade » comme un équivalent. Ø « Souveraineté » (ou souverain) est un mot qui, comme chez Bodin , désigne l'âme de la République, en ce sens qu'il exprime l'autorité de l'Etat, telle qu'elle existe indépendamment desindividus.

Le mot « souverain » peut donc, comme le mot « personne » étudié ci-après, se rapporter à plusieurs individus. Ø « Personne » est employé dans le sens moderne de « personne morale ».

Cette personne qui détient la souveraineté peut être un individu, une assemblée ou la totalité du peuple.

QuantHobbes dit que la souveraineté ne peut pas être divisé et doit être détenue par une « personne unique », il envisage ces trois situations (un seul, une assemblée, la totalité du peuple).

Le fait que ses préférences aillent à la monarchie dont le roi détient effectivement le pouvoir (qui s'oppose à lamonarchie parlementaire où le parlement détient une part de la souveraineté) ne l'empêche pas depenser que, dans les trois cas, la souveraineté doit être quasi absolue et indivisible. Enfin, dans l'exposé qui précède, nous avons parlé de l' Angleterre , alors qu'en toute rigueur, il aurait fallu parler du Royaume-Uni .

Nous avons suivi en cela, et continuerons à suivre, l'usage populaire.

A strictement parler, le mot Grande-Bretagne convient mieux parce qu'en 1603, Jacques VI Stuart , roi d' Ecosse , devient Jacques I er d'Angleterre .

Même s'il faudra attendre 1707 pour qu'ait lieu la fusion des couronnes, on date de 1603 le début du Royaume-Uni . Si l'on devait résumer en une seule phrase l'œuvre politique de Hobbes , la phrase étudiée ici, qui figure au chapitre 13 du « Léviathan », est certainement celle qui conviendrait le mieux : « Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cettecondition qui se nomme guerre, et cette guerre est la guerre de chacun contre chacun. » Les éléments fondamentaux sont mis en place : · parce que l'homme est poussé par un insatiable appétit de domination et qu'il cherche aussi à se protéger contre les agressions d'autrui par des actions préventives, la situation (« état de nature ») qui précède la vie en société se ramène à une guerre perpétuelle ; · la paix entre les hommes ne peut être obtenue que si tout le monde se soumet à une autorité (« un pouvoir commun ») qui contraint (« les tient en respect ») les hommes à ne plus attenter à la vie d'autrui. Le passage de l'état de nature à la société se présente comme le remplacement d'une crainte par une autre.Dans l'état de nature, l'homme craint son semblable qui peut à chaque instant le tuer ou le déposséder.

Dans lavie en société, l'individu craint un pouvoir fort qui garantit sa sécurité mais qui lui demande une obéissancequasi absolue. Pour que ce passage de l'état de nature à la société puisse avoir lieu, il est donc nécessaire que soit mis fin à« la guerre de chacun contre chacun » par un contrat « de chacun avec chacun ». Dans le système de Hobbes , comme cela se trouve chez certains prédécesseurs de Hobbes ou comme chez Rousseau , un contrat liant gouvernant et gouvernés.

Le contrat Hobbes ien est un contrat qui ne lie que les gouvernés entre eux.

Chacun de ceux-ci dit à l'autre en substance : j'accepte de ne pasattenter à ta vie et, en échange, tu t'engages à faire de même.

Pour garantir cet accord, nous acceptonsd'obéir à une autorité dont la fonction sera d'imposer le respect des termes du contrat. La seule limite de cette autorité, et en même temps de cette obéissance, va découler de la « fin » de cette convention, c'est-à-dire de son objectif.

Chacun abandonne l'essentiel de sa liberté au profit de sa sécurité.Chacun réfrène sa volonté de puissance (Freud dirait ses pulsions agressives) pour ne pas être tué ou blessépar autrui.

En conséquence pour Hobbes , si le pouvoir souverain veut attenter à ma vie (ou me blesser, m'emprisonner et autres actions qui peuvent entraîner la mort), je me trouve en état de légitime défense et j'aile droit de résister.

Certaines nuances sont apportées à ce droit de résistance ; ainsi, s'il y a promesse depardon, je dois m'incliner.

De plus, ses modalités de mise en œuvre pourraient être mieux précisées.

Maisl'essentiel est qu'il demeure un droit de résistance se rattachant à l'idée que l'organisation sociale a pour butde protéger le corps de l'homme et qu'elle perd son sens si, portant atteinte à ce corps, elle recrée la situationde l'état de nature qu'elle avait pour mission de supprimer.

L'individu concerné pourra alors protéger sa vie dela même manière qu'il l'aurait fait à l'état de nature. Nous ne sommes pas dans un système totalitaire qui exige l'anéantissement de l'individu au profit de lacollectivité.

L'organisation sociale a pour but de protéger l'individu.

Le pouvoir qui fait régner l'ordre est quasiabsolu à seule fin d'éviter la guerre civile qui n'est, en fait, qu'un retour à l'état de nature.

Mais quasi absoluseulement, car ce pouvoir souverain est limité par un principe de cohérence qui veut qu'il ne fasse pas ce qu'ila pour fonction d'empêcher. On voit donc apparaître ici, conjointement au souhait d'un pouvoir concentré et fort, l'idée de droits. »

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