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Peut-on considérer que la science et la philosophie nous délivrent des mythes ?

Publié le 17/01/2022

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1) En apparence, la philosophie nous délivre du mythe, la science nous délivre de la philosophie.
 

 On entendra ici par « mythe « un récit imaginaire correspondant à une étape prélogique de la pensée : ainsi nous qualifions de mythe une histoire fausse qui nous mystifie.
 
 a) Le mythe est à entendre comme fabulation primitive, étape préphilosophique et préscientifique du savoir:
 

 La mythologie apparaît d'abord comme un ensemble de croyances anciennes, révolues. Il s'agirait de représentations imagées et illusoires, de naïves tentatives d'explication du monde et de l'homme. Le mythe relèverait de la fabulation enfantine, il serait une conscience fausse du monde, une parole douteuse née de l'impuissance rationnelle de l'homme archaïque. Faute de savoir, on se contenterait de « raconter des histoires«, au sens propre et figuré. À ce titre, le mythe n'intéresserait que l'historien des mentalités primitives et prélogiques.

« Baudrillard, La société de consommation, Gallimard, page 59. 8- "Le mythes séparent dans le temps les circonstances du récit, et distinguent les uns des autres des êtres quisont en réalité confondus.

Ce qu'il faut retenir du Banquet (de Platon), C'est qu'Eros est un être mixte; il y a en lui de l'indigence puisqu'il aspire à se rassasier, mais il ne chercherait pas le Bien s'il n'y avait part.

Il est un démon néde l'âme, en tant que l'âme manque du Bien et aspire à lui." Plotin, Troisième Ennéade, 5, De l'amour. 9- "Le mot mythe employé techniquement par les phénoménologues de la religion, n'a plus le sens fable.

Il veut dire: représentation , de structure imaginative (non imaginaire), avec saisie de valeurs." H.

Duméry, Philosophie de la religion, I, VI. 10- "Si, l'on admet l'étroite parenté de notre folklore avec les mythes et les contes des primitifs..., c'est donc une même mentalité qui s'exprime en lui et en eux." Lévy-Bruhl, Mythologie primitive. 11- "L'avènement de l'esprit critique et technique a brisé ce ressort (du mythe).

L'intellectuel contemporain se donne pour mission de démythiser et démystifier, les deux opérations lui paraissant à peu près synonymes." H VanLier, Diogène, n°30. 12- "Platon sait que bien des vérités échappent au filtrage logique de la méthode parce qu'elles contraignent la Raison à l'antinomie, et se révèlent, pour ainsi dire, par une intuition visionnaire de l'âme que l'Antiquité grecqueconnaissait bien: le mythe...

C'est l'image mythique là où la dialectique bloquée ne peut plus pénétrer." G.

Durand,L'imaginaire, Optiques Hatier, page 10. - "N'étant ni un discours pour démontrer, ni un récit pour montrer, le mythe doit user d'une insistance persuasiveque dénote les variations symboliques sur un thème." Ibidem, page 40 13- "Si l'intelligence menace ...

de rompre sur certains points la cohésion sociale, et si la société doit subsister, il faut que, sur ces points, il y ait à l'intelligence un contre poids.

Ainsi s'expliquerait la fonction fabulatrice." Bergson,Les deux sources de la morale et de la Religion, PUF, page 124 14- "La psychanalyse a pressenti l'importance de l'acquis des premières années mais la mythologie dont elle a encombré sa systématisation, a faussé sa perspective." Boll et Baud, La personnalité, page 41. 15- "Freud semble bien n'avoir eu de cesse qu'il n'ait opposé de nouveaux mythes aux mythes anciens." J.

Paumen, Raison et existence chez Jaspers, page 239. 16- "Le stade du mythe est un stade du monologue, et à ce stade, on ne démontre rien, parce qu'on ne "discute" rien, ne se trouvant pas encore en présence d'une opinion contraire ou simplement différente...

c'est en devenantdialecticien (en discutant les mythes des autres) que l'homme du mythe ou de l'opinion devint savant ouphilosophe." Kogève, Introduction à la lecture de Hegel , page 434. 17- "Pour Plotin comme pour Platon, le mythe apparaît comme une expression commode, parce que concrète, des moments les plus difficiles de la pensée, des réalités les plus ineffables." J.Pépin, Mythe et allégorie , page 481. 18- "Dans le sanctuaire de la physique elle même, longtemps refermé sur l'exclusif mécanisme, les irréconciliables images de l'onde (continue) et du corpuscule (discontinu) sont contraintes d'être associées en une "mécaniqueondulatoire.

La précision scientifique ne peut ainsi se passer d'une "réalité voilée" (D'Espagnat) dont les objets del'imaginaire humaine, les symboles sont le modèle...

G.

Durand, L'imaginaire.

page 47.. »

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