Devoir de Philosophie

Peut-on définir ce Qu'est un progrès technique ?

Publié le 30/03/2009

Extrait du document

technique

Peut-on définir ce Qu'est un progrès technique ?

La technique est l'ensemble des procédés qui, fondés sur la connaissance scientifique, permettent à l'homme d'agir sur la nature.

Elle doit nous rendre, selon le mot célèbre de Descartes, « maîtres et possesseurs de la nature «. Tel est le rêve prométhéen qui définit largement la civilisation occidentale et a façonné le monde dans lequel nous vivons. Non sans poser toutefois un nombre croissant de problèmes que seule la soumission de la technique à l'éthique permettra de véritablement résoudre.

technique

« « Nos yeux furent premiers à voir Les nuages plus bas que nous » Pour reprendre une expression de l'économiste Jean Fourastié, le progrès technique a bien été «le grand espoir duXXe siècle ».

Par les gains de productivité à l'origine desquels il a été, il a permis le développement global de laproduction et une redistribution massive des activités et des emplois des secteurs primaire et secondaire au secteurtertiaire.

En travaillant de moins en moins, on réussit à produire de plus en plus, à satisfaire ainsi de nouveauxbesoins et à dégager du temps libre pour d'autres activités. Les désillusions du progrès La médaille, bien sûr, a son revers qu'il ne conviendrait pas de taire.

Très tôt, philosophes et écrivains ont dénoncéune société technique qui, arrachant l'homme à ses racines, détruisant le monde dans lequel il vit, le soumettant àun rythme pour lequel il n'est pas fait, lui créant des besoins artificiels, le privait en fait de toute identité, l'aliénait. Ainsi Henri Bergson, dans Les Deux sources de la morale et de la religion,pouvait-il écrire : «Sans contester les services qu'il (le machinisme) a rendus aux hommesen développant largement les moyens de satisfaire des besoins réels,nous lui reprocherons d'en avoir trop encouragé d'artificiels, d'avoirpoussé au luxe, d'avoir favorisé les villes au détriment des campagnes,enfin d'avoir élargi la distance et transformé les rapports entre le patronet l'ouvrier, entre le capital et le travail.

Tous ces effets pourraientd'ailleurs se corriger; la machine ne serait plus alors que la grandebienfaitrice.

Il faudrait que l'humanité entreprît de simplifier sonexistence avec autant de frénésie qu'elle en mit à la compliquer.L'initiative ne peut venir que d'elle, car c'est elle, et non pas la prétendueforce des choses, encore moins une fatalité inhérente à la machine, qui alancé sur une certaine piste l'esprit d'invention.

» La leçon, en somme, est la même que celle, qu'énonçait, après bien d'autres,Rabelais: «Science sans conscience n'est que ruine de l'âme.

» Et pourtant, les enjeux ont changé du tout au tout.

Et ceci à tel point quemême la thèse de Bergson, aussi moralement juste qu'elle puisse être, ne peut manquer de nous sembler aujourd'hui, sur bien des points, un peu désuète.

La question n'est plus en effet,aujourd'hui, seulement celle du déracinement ou des conditions de travail.

La science et la technique ont donné àl'homme un tel pouvoir que toutes les dérives et toutes les catastrophes sont désormais possibles.

Se nourrissant eneffet de lui-même, le progrès technique. suivant en cela la pente de sa propre logique, étend chaque jour le champ du possible sans soulever jamais laquestion du souhaitable et encore moins celle du juste.

Dans certains domaines, la technique, enivrée de sespropres possibilités et laissée à elle-même, ne semble plus se donner d'autres limites que celles, provisoires ettoujours repoussées, de sa propre capacité à créer du nouveau. Mais tout ce qui est techniquement possible est-il éthiquement fondé ? A voir les techniques nouvelles de contrôlesocial que rend possible le développement de l'informatique, à découvrir l'impensable remise en question de l'identitéhumaine et de la structure familiale que permettent les techniques dérivées des sciences du vivant, on peut endouter.

Dans de telles conditions, il devient urgent de cerner les limites indispensables à assigner au rêveprométhéen.

Au « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme » de Rabelais, notre époque semble n'avoir pasd'autre alternative que de conjuguer cette seconde et nouvelle maxime : « Technique sans éthique n'est que ruinede l'homme.

». »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles