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Peut-on dire d'un individu qu'il est plus naturel qu'un autre ?

Publié le 12/12/2005

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Mais sans la nature, il n'existerait pas non plus, puisqu'il n'aurait pas de corps. L'homme appartient donc fondamentalement aux deux ordres. En l'homme, le naturel et le culturel se confondent.«Tout est fabriqué et tout est naturel chez l'homme, comme on voudra dire, en ce sens qu'il n'est pas un mot, pas une conduite, qui ne doive quelque chose à l'être simplement biologique.» Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception (1945).* L'idée d'une âme qui place l'homme à part de la nature a pour soubassement une conception religieuse de l'homme. Si l'on veut conserver l'idée que l'homme malgré tout n'échappe pas à la nature, tout en conservant sa spécificité absolue, on peut dire avec Merleau-Ponty que, en l'homme, le naturel et le culturel se confondent: il n'y a aucun acte humain qui ne puisse être rapporté à du biologique. Mais, de l'autre côté, le sens de ces actes, même les plus primitifs, est toujours culturel. Tout est naturel en l'homme, mais pour l'homme, tout est culturel. « Il n'est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d'embrasser dans l'amour que d'appeler table une table.
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« comportement moral, sans être véritablement morale.

La nature humaine est aussi dotée d'une faculté exclusive : la perfectibilité.

Alors que l'animal reste bornédans l'empire invariable de l'instinct, l'homme, et lui seul, parce qu'il est libre, peut passer outre la voix de sanature.

C'est un bien : alors que le chat se laisse mourir sur un tas de fruits, parce que son instinct ne leporte pas à d'autres aliments que la viande, l'homme peut tout essayer pour sa survie.

C'est aussi un mal : lafaculté de la volonté, de parler encore lorsque la nature se tait, ouvre la porte aux excès du vice comme auxmauvaises habitudes.

La perfectibilité humaine, c'est-à-dire le progrès, est le germe de sa supériorité et deson malheur. Plus on est cultivé, moins on est naturelLes Anglais sont sont loin de l'état de nature que tous les autres peuples modernes, dans un bon comme dansun mauvais sens.

Ils sont, plus que tout autre peuple, le produit de la civilisation et de la discipline.» Commele souligne John Stuart Mill (L'Asservissement des femmes), plus un peuple est civilisé et cultivé, moins il estnaturel.

De même pour les individus. Être naturel, c'est être spontanéUn individu naturel est un individu qui se montre tel qu'il est, qui fait preuve de spontanéité, qui n'adopte pasdes attitudes étudiées, qui n'essaie pas de cacher sa nature en jouant des rôles.

En ce sens, on peut direqu'un individu qui montre ses vrais sentiments, qui est authentique et sincère, est plus naturel qu'un individucontraint et affecté. [Que l'on soit primitif ou civilisé, on participe de la même nature humaine.

L'état de nature est un mythe, et il est absurde de dire qu'un individu est plus naturel, plus proche de la nature, qu'un autre.] Le manque de spontanéité peut être naturelDire qu'un individu est plus naturel qu'un autre est un préjugé.

Pourquoi serait-on plus proche de la naturelorsqu'on est spontané que lorsqu'on est réservé ou que l'on agit par calcul? Un esprit contraint et affectén'est pas moins naturel qu'un esprit franc et délié.

Tous les tempéraments font partie de la nature humaine. Les primitifs ne sont pas plus naturelsC'est une illusion de croire que les êtres primitifs ou peu cultivés sont plus proches de la nature que les êtrescivilisés.

L'état de nature, la prétendue pureté originelle n'existent pas pour les hommes.

Les tribus les plusprimitives ont une culture sophistiquée, et leurs membres sont soumis à des rites, à des traditions, à desfonctions qui les éloignent autant de l'état animal qu'un citadin occidental. Il est dans la nature de l'homme de transformer la nature. • Il est très délicat de distinguer ce qui, dans l'homme, est du domaine de la nature, et ce qui ressort de laculture.

Chez le petit enfant par exemple, comment distinguer ce qu'il porte en lui par nature (son prétenducaractère ou son tempérament) et ce qui vient de son environnement (le discours qu'on porte sur lui, ce qu'onen attend,...)? Cela a t-il encore un sens de parler d'instincts chez l'être humain, alors qu'ils sont sans cessecanalisés par l'éducation et soumis au travail difficile de la volonté?. »

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