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Peut-on dire que c'est à chacun sa vérité ?

Publié le 26/03/2005

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Peut-on dire : « A chacun sa vérité « ?
Introduction. - Il est des questions capitales sur lesquelles il est impossible de parvenir à un accord. Au lieu d'éterniser les discussions et à plus forte raison de prétendre imposer sa pensée par la violence, ne vaut-il pas mieux laisser aux autres la liberté de leurs opinions et dire : « A chacun sa vérité « ? A. Sans doute la vérité est une. Si ce que j'appelle ma vérité s'oppose à ce que vous professez être la vôtre, nécessairement l'un de nous deux se trompe. Il semblerait donc qu'il faudrait répondre négativement à la question posée. Mais comment déterminer cette vérité une et qui devrait être identique pour tous ? Dans bien des domaines de la vie pratique, l'expérience, soit personnelle, soit collective, y suffit.

Que signifie cette expression « À chacun sa vérité « : par qui, à quelle occasion, dans quelles circonstances, à l'adresse de qui une telle affirmation peut-elle être proférée? Car il s'agit bien - remarquons-le - d'une affirmation. « À chacun sa vérité «, cela signifie : chacun a sa vérité, qui n'est pas nécessairement la même que celle du voisin. À la lettre, l'expression signifie que chacun peut toujours considérer comme vrai ce qu'il pense, même si l'autre pense le contraire ; l'autre possédant évidemment le même droit à se prétendre détenteur de la vérité. Personne n'a le monopole de la vérité, qui est au contraire partagée également entre tous. La Vérité (majuscule) n'existe pas, il n'existe que des vérités, autant de vérités que d'esprits différents.



« Un même événement peut être relaté différemment par deux personnes ayant pourtant été témoins de lascène.

Chacun aura perçu différemment l'événement et chacun possèdera donc sa vérité de l'événement, c'est ainsique parfois, dans des tribunaux par exemples, on pourra se retrouver avec deux témoignages contradictoires tandisque les deux personnes seront persuadées de dire la vérité.

Elle diront en réalité leur vérité, ce qu'elles ont retenude la scène, ce qui les a marquées, parfois cela pourra être déformé par leur manière de voir les choses en fonctiond'évènements similaires qu'elles auraient pu vivre et donc rapprocher, ce qui fait que leur vérité ne sera pasforcément la vérité des faits.

L'événement s'étant passé d'une seule manière, il n'y a en réalité qu'une seule véritémais comme chacun l'a perçu différemment, on peut ainsi dire que chacun possède sa propre vérité et la formulevaut donc quelque chose, ici, on peut dire qu'elle prend un sens.

Chacun a sa vision de la vérité, toutes sontrespectables.

Mais la vérité, malheureusement, il n'y en a qu'une.

Le vrai problème, c'est que personne ne la connaîtvraiment.

On peut rapprocher cela à ce que disait Beaumarchais « Toute vérité n'est pas bonne à croire », ainsi, chacun à sa vérité mais comme on ne sait pas laquelle est la vrai vérité, il ne faut pas toutes les croire. D'autre part, différentes personnes peuvent ressentir différemment une même chose pourtant concrète, comme parexemple la chaleur.

Une personne peut trouver qu'il fait chaud, tandis qu'une autre trouvera qu'il ne fait pas sichaud que cela.

Chacun le percevra différemment, cependant, avec un thermomètre, on peut déterminer la vérité etvoir si il fait réellement chaud ou pas.

Mais là encore, chacun aura sa vérité de la chaleur, en effet certains peuventtrouver qu'il fait chaud lorsqu'il fait 26°c tandis que pour d'autre, il ne fera chaud qu'au dessus de 32°c.

Dans descas comme celui ci, on peut donc dire que chacun possède sa vérité et qu'il ne peut pas y avoir une seule vérité quiserait irréfutable.

La formule prend donc là encore un sens puisque l'on ne peut pas dire que la vérité est la mêmepour tous dans ce cas, chacun possède donc bien la sienne, qui lui est propre. D'autres vérités ne sont absolument pas démontrables, c'est le cas des croyances en matières politique oureligieuse, certains sont de droite, d'autres de gauche, certains croient en Dieu, d'autres non et même parmi ceuxqui croient en Dieu, tous n'y croient pas de la même façon.

On ne peut cependant pas dire que celui qui est dedroite est plus proche de la vérité que celui qui est de gauche , ni que celui qui croit en Dieu est plus proche de lavérité que celui qui n'y croit pas, car là il n'y a pas de vérité qui puisse être démontrable.

On ne peut pas dire : « Ilfaut croire en Dieu », chacun a sa vérité qui lui est propre et chacun suit ce que sa conscience lui dit de suivre.Chaque personne possède son opinion personnelle et rien ni personne ne pourra l'en faire changer, c'est sa vérité etrien ne peut prouver qu'elle est moins bonne que celle d'un autre.

On peut ici se rapporter à ce que disait RobertBrowning « La vérité est en nous, elle ne vient point du dehors » . SUPPLEMENT Le sophiste Protagoras , écrit Diogène Laerce « fut le premier qui déclara que sur toute chose on pouvait faire deux discours exactement contraires, et il usa de cette méthode ». Selon Protagoras , « l'homme est la mesure de toute chose : de celles qui sont en tant qu'elles sont, de celles qui ne sont pas en tant qu'elles ne sont pas » Comment doit-on comprendre cette affirmation ? Non pas, semble-t-il, par référence à un sujet humain universel, semblable en un sens au sujet cartésien ou kantien, mais dans le sensindividuel du mot homme, « ce qui revient à dire que ce qui paraît à chacun est la réalité même » ( Aristote , « Métaphysique », k,6) ou encore que « telles m'apparaissent à moi les choses en chaque cas, telles elles existent pour moi ; telles elles t'apparaissent à toi, telles pour toi elles existent » (Platon , « Théétète », 152,a). Peut-on soutenir une telle thèse, qui revient à dire que tout est vrai ? Affirmer l'égale vérité des opinionsindividuelles portant sur un même objet et ce malgré leur diversité, revient à poser que « la même chose peut, à la fois, être et n'être pas » ( Aristote ).

C'est donc contredire le fondement même de toute pensée logique : le principe de non-contradiction., selon lequel « il est impossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas en même temps, au même sujet et sous le même rapport ».

Or, un tel principe en ce qu'il est premier est inconditionné et donc non démontrable.

En effet, d'une part, s'il était démontrable, il dépendrait d'un autre principe, mais un telprincipe supposerait implicitement le rejet du principe contraire et se fonderait alors sur la conséquence qu'il étaitsensé démontrer ; on se livrerait donc à une pétition de principe ; et d'autre part, réclamer la démonstration detoute chose, et donc de ce principe aussi, c'est faire preuve d'une « grossière ignorance », puisqu'alors « on irait à l'infini, de telle sorte que, même ainsi, il n'y aurait pas démonstration ».

C'est dire qu' « il est absolument impossible de tout démontrer », et c ‘est dire aussi qu'on ne peut opposer, à ceux qui nient le principe de contradiction, une démonstration qui le fonderait, au sens fort du terme. Mais si une telle démonstration est exclue, on peut cependant « établir par réfutation l'impossibilité que la même chose soit et ne soit pas, pourvu que l'adversaire dise seulement quelque chose ».

Le point de départ, c'est donc le langage, en tant qu'il est porteur d'une signification déterminée pour celui qui parle et pour son interlocuteur.

Or,précisément, affirmer l'identique vérité de propositions contradictoires, c'est renoncer au langage.

Si dire « ceci est blanc », alors « blanc » ne signifie plus rien de déterminé.

Le négateur du principe de contradiction semble parler, mais e fait il « ne dit pas ce qu'il dit » et de ce fait ruine « tout échange de pensée entre les hommes, et, en vérité, avec soi-même ».

En niant ce principe, il nie corrélativement sa propre négation ; il rend identiques non pas seulement les opposés, mais toutes choses, et les sons qu'il émet, n'ayant plus de sens définis, ne sont que desbruits.

« Un tel homme, en tant que tel, est dès lors semblable à un végétal. ". »

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